Chapitre 56 : Enfin la capitale

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Cinq heures du matin, nous sommes arrivés au point de rendez-vous, Myra, Lucie et moi sommes déjà sorti du fiacre un homme encapuchonné nous attend accompagné de deux montures. Le jour ne s'est pas encore levé mais ça ne devrait plus tard, il fait frais, peut-être un peu trop pour moi quoiqu'il en soit je ne parviens pas à distinguer le visage de l'homme sous sa capuche, il ne m'inspire pas confiance mais je suppose que ce n'est qu'une impression.

Encore une fois il y a eu un changement de plan, c'est avec Lucie que je dois partir pour aller à l'auberge, ce coup-ci je n'ai pas eu de réelles explications mais de ce que j'ai compris c'est pour assurer au mieux ma sécurité que Myra reste avec le convoi.
Une fois en selle sur la même monture que Lucie, nous entamons notre route en direction de la capitale, elle se trouve à moins de quarante-cinq minutes à cheval, ça me laisse le temps de me préparer psychologiquement.

A mesure que le temps s'écoule les battements de mon cœur s'intensifie et mon anxiété augmente, c'est l'une des dernières étapes qui vont sceller mon destin à tout jamais. Je ne crois pas au miracle mais s'il pouvait en avoir un durant l'audience j'aimerai qu'il se manifeste. Au fond de moi je connais déjà le résultat, c'est... : «

- Est-ce que ça va Shuu ? me demande soudainement Lucie.

- Hum oui...

- Les battements de ton cœur te trahissent, tes tremblements aussi. »

Elle a raison, sans m'en rendre compte je me suis accroché à elle, il faut que je me reprenne : «

- Ne t'en fais pas, on fera de notre possible pour te sortir de là, ajoute-t-elle.

- Ça n'en vaut pas la peine...

- Peut-être que c'est ce que tu penses mais la Commandante n'est pas de cet avis. Je ne l'ai jamais vu s'investir autant pour quelqu'un, elle fera tout pour te sortir de là et nous la soutiendront quoiqu'il arrive.

- ...

- Je ne devrais peut-être pas le dire mais elle tient beaucoup à toi.

- Elle ne devrait pas.

- Qui sait... »

Sa phrase reste en suspend, elle n'en dit pas plus mais j'ai eu l'impression qu'elle a esquissé un léger sourire. Peut-être mon imagination.

« Néanmoins elle n'a pas tort... »

Encore cette voix... A chacune de ses manifestations ma tête me lance, c'est insupportable... Je pose ma tête contre le dos de Lucie et ferme les yeux, cette dernière à un léger sursaut mais ne dit rien puis elle se concentre sur la route.

*

La brise régulière qui caressait mes joues s'est arrêtée pour laisser place à de l'air chaud. J'ouvre les yeux pour constater que l'on s'est arrêté aux abords d'un bâtiment ressemblant à une auberge, je remarque que je suis toujours contre le dos de Lucie qui semble s'adresser à celui qui nous a accompagné jusqu'ici. Je me redresse pour lui signaler que je suis réveillé : «

- Nous sommes arrivés devant l'auberge, nous n'allons pas tarder à y rentrer, ça va ? Me demande-t-elle.

- Ça passe... J'ai la tête qui tourne un peu.

- Ne t'en fais pas, on réserve la chambre ensuite tu pourras te reposer. »

J'acquiesce d'un hochement de tête pendant que cette dernière descend du cheval. Elle me tend la main pour m'aider à descendre, je la prends mais lorsque je tente un mouvement pour atteindre le sol je la blessure sur mon ventre me lance, ce qui me fait tirer une légère grimace. Je l'avais complètement oublié celle-là, elle est toujours en cours de cicatrisation et le moindre mouvement brusque tire dessus, donnant ainsi une sensation désagréable : «

- Il va falloir que j'examine ta blessure après pour être sûr que tout va bien.

- Toi aussi tu es médecin ?

- Non mais j'ai quelques bases... »

Elle esquisse un sourire qui lui est propre puis elle prend ma main pour m'entrainer à l'intérieur de l'auberge, laissant ainsi l'homme encapuchonné dehors : «

- Il ne vient pas avec nous ? lui demandais-je.

- Non, il a une autre mission, nous ne sommes plus que toutes les deux maintenant.

- D'accord.

- Avec les bonnes tenues on pourrait penser à une lune de miel... »

Je pouffe de rire tandis qu'elle semble ravie de son allusion, je ne la savais pas aussi taquine, j'en apprends de jour en jour sur les différents membres de la garde.

Je la laisse se charger de la chambre tandis que j'observe les lieux, cette auberge est semblable à celle où j'ai séjourné avec Myra il y a trois ans, une décoration chaleureuse et atypique.

Après quelques formalités nous montons à l'étage afin d'accéder à notre chambre temporaire. Devant le palier de la porte, Lucie se charge de l'ouvrir mais n'entre pas, j'attends donc à côté elle pour voir ce qu'elle compte faire. Elle ferme les yeux puis inspire lentement, elle les ouvre de nouveau et observe attentivement la pièce, ses pupilles sont à la recherche de la moindre trace d'un éventuel piège ou ennemie. Son analyse terminée elle m'invite à rentrer mais je peux remarquer que ses yeux n'ont toujours pas reprit leurs couleurs initiales : «

- La pièce est sécurisée, je vais observer l'extérieur maintenant, tu peux t'installer pendant ce temps. »

J'acquiesce d'un hochement de tête tandis qu'elle s'approche de la fenêtre, cette dernière semble donner sur la forêt. Je m'assieds sur l'unique lit de la pièce et ne me fait pas prier pour me coucher la seconde d'après, j'observe le plafond pendant quelques instants. Mon regard croise celui de Lucie qui a terminé sont inspection : «

- Rien à signaler pour l'instant.

- Super...

- Eh bien, quelle réjouissance.

- Mmh... Elle est comment la seconde branche ?

- Moins compliqué que la tienne je dirais, après je ne peux pas te l'assurer, mes parents ont toujours fait en sorte de me tenir à l'écart des tracas du clan.

- Une chance.

- Si on veut. »

En y repensant je me demande pourquoi la seconde branche est aussi éloigné géographiquement que la première : «

- Avant que tu ne t'endormes ainsi j'aimerai vérifier l'état de ta blessure ça te va ?

- Je présume que je n'ai pas trop choix.

- Pas trop non, après tu pourras dormir si tu veux. »

Sans grande conviction je me relève et relève mon t-shirt au-dessus de mon ventre tandis qu'elle se mets à genoux pour commencer à retirer mes bandages, ces derniers sont légèrement tâchés de sang : «

- Ça va ce n'est pas grand-chose mais il faut que je désinfecte donc ça risque de piquer un peu.

- D'accord. »

Je la laisse désinfecter ma plaie, ça dure cinq minutes. Une fois terminé je décide de me recoucher pour dormir un peu, je me sens trop faible pour rester éveillée...

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Voici un petit chapitre 56, toujours avec du retard mais présent ! héhé

Nous commençons à approcher de la fin. Ils sont enfin arrivés dans la capitale, le danger semble loin maintenant. Qui sait, peut-être le dernier moment de répit avant l'audience ou peut-être le début des ennuies... L'ennemie semble si loin mais à la fois si proche... Il manque quelque chose vous ne trouvez pas ? 

Affaire à suivre...

Un Amour Glacé [Tome 1 Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant