Un Amour Glacé [Tome 1 Terminé]

Chapitre 2 : Mémoire défaillante (Réécrit)

-Shuu-

Elle me sourit et je fronce les sourcils, le tube qu'elle me montre ne me dit rien qui vaille mais je garde le silence en la laissant faire. Bizarrement sa présence me rassure... Elle n'est pas oppressante comme les autres.
En me réveillant dans cette chambre, je pensais me retrouver face à une personne dangereuse mais j'étais loin de me douter que c'était une femme aussi... agréable.

J'ai encore du mal à me rappeler ce qui s'est passé et pourquoi je me trouve loin d'Oronde alors que c'est là qu'est ma place... Quelque chose me dit que lorsque je retrouverai la mémoire je ne serai pas contente...

Myra quant à elle, elle verse le fameux liquide transparent dans mon bol de lait. Qu'est-ce que ça peut bien être... Hésitante à l'idée de lui demander, je préfère observer le bol dans l'attente d'une réaction quelconque : «

- C'est un médicament à base de plante, il permet de prévenir tous types d'empoisonnement, me dit-elle en souriant.

- Ah... Et c'est toi qui l'as fait ? Demandais-je curieuse de sa réponse.

- Oui, préparé par mes soins et je peux t'assurer que ça fonctionne ! Répond-t-elle enjouée. Et si ça peut te rassurer il n'a aucun goût. Ajoute-elle. »

J'acquiesce d'un hochement de tête. Je regarde le bol et les tranches de pains puis elle. Elle me regarde aussi. Perturbé par son regard, mes yeux se repose de nouveau sur le bol et les tranches de pains. Après courte réflexion, je soupire en me disant qu'il est impossible que je réussisse à manger ces tranches. Dommage, elles ont l'air délicieuses mais mon corps me dit que c'est une mauvaise, voire très mauvaise idée de les manger, si je ne veux pas les régurgiter après... Le choix est vite fait, la santé avant tout, la gourmandise après !

Je prends doucement le bol entre mes mains. Etant encore faible, Myra veille à ce que je ne lâche pas le bol, prête à le rattraper s'il le faut. Doucement j'avale une gorgée puis une autre et je m'arrête. Je tâte le terrain afin de voir si je peux boire le reste ou pas. Une fois mon appréhension disparue, je continus de boire le contenu du bol. C'est délicieux, jamais je n'ai goutté un lait aussi bon.

La jeune femme aux cheveux bruns, aux yeux prune et au visage fin me sourit en constatant que j'apprécie le lait. Je détourne le regard, un peu gênée.

*

Une fois le petit déjeuner terminé, je m'excuse pour les tranches de pains que je n'ai pas mangés mais elle me dit que ça ne la dérange pas et qu'elle se doutait bien que je n'allais pas tout manger. J'ai envie de me lever et il semble qu'elle l'ait remarquée : «

- Je sais que tu veux te lever et je te l'aurai bien proposé pour que tu ailles prendre une douche mais c'est une mauvaise idée, ta blessure risquerait de s'aggraver. Elle marque un arrêt puis elle reprend en regardant mon ventre. A vrai dire je pense que c'est déjà le cas.

- Déjà le cas... ? Dis-je innocemment en ayant comprit ce qu'elle voulait dire.

- Ça saigne un peu mais c'est suffisant pour éviter tous types d'efforts, du moins pour aujourd'hui. »

Elle continue d'observer mon ventre et je décide faire la même chose tout en relevant mon t-shirt. Je peux voir que la tâche de sang sur les bandages s'est agrandie. Elle a raison. Comment a-t-elle fait pour le savoir sans rien voir ? Cette question n'aura pas de réponse dans l'immédiat car mon hôte décide d'aller déposer le plateau dans la cuisine.

Quelques minutes plus tard, elle revient avec une mallette, elle l'ouvre et je constate qu'il y a tout le nécessaire médical pour soigner quelqu'un. Un médecin ? Cette question aussi restera sans réponse puisque s'empresse de relever mon t-shirt afin de commencer à changer mes bandages. Je couine et la supplie du regard pour qu'elle arrête de passer ce foutu désinfectant mais elle continue en m'ignorant royalement. Je me mords la lèvre inférieure en prenant mon mal en patience. 

Étonnement, malgré le fait que je ne la connaisse pas, ça ne me fait pas peur de la laisser faire alors qu'elle pourrait très bien être un de mes bourreaux...

Bourreaux ? Ce mot résonne dans ma tête, quelques flashs me viennent par ci et par là mais je ne comprends pas trop leurs sens... Est-ce mes souvenirs ? J'essaye de me concentrée dessus mais c'est peine perdue, mon esprit est beaucoup trop brumeux pour parvenir à ce souvenir de quoi que ce soit.

Ma séance de torture terminé, Myra range sa mallette puis s'en va jeter mes anciens bandages. Elle prend quelques minutes avant de revenir et s'assoit de nouveau à mes côtés. Il faut croire qu'elle n'a pas l'intention de me quitter du regard trop longtemps, de peur de que je tente de m'enfuir, sûrement. J'admets que cette idée m'a effleurée l'esprit mais au vu de mon état actuel, il m'est impossible de partir. Je suis trop faible et ma mémoire est beaucoup trop défaillante. Partir serait risqué : «

- Il faut que je te dise quelque chose, commence-t-elle.

- Quoi donc ?

- Les soldats d'Oronde te recherchent et je doute que ce soit pour de bonnes intentions.

- Réellement... ? demandais-je tremblante.

- Oui, est-ce que tu te rappel pourquoi ?

- Non... répondis-je déboussolée. »

C'est peine perdue, mes souvenirs sont flous et vu les dires de Myra je doute que ce soit une bonne idée d'aller les voir. Ma mémoire commence réellement à m'agacer.

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