Chapitre 4 : Rester ou partir ?(Réécrit)

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-Myra-

En commençant son récit, j'ai vu à travers ses yeux que c'est dur pour elle, pourtant quelque chose la poussait à continuer. Arrivé au moment délicat de son histoire, elle marque une pause, son attitude change et elle commence à trembler, son ventre semble lui faire souffrir, son regard quant à lui est plongé dans le vide. Je pose ma main sur la sienne, elle cligne des yeux puis me regarde, terrifiée : «

- Je... Commence-t-elle. Je les ais tués... Ils m'avaient poussé à bout, j'étais incontrôlable...

- Je comprends... Lui-dis-je en caressant sa main.

- N-Non... ! Dit-elle en retirant sa main et en reculant. Tu ne comprends pas ! J'ai massacré presque tout mon clan ! C-C'est pour ça qu'ils me cherchent les soldats ! »

Elle commence à pleurer et instinctivement je la prends dans mes bras, au départ elle me repousse un peu puis peu à peu elle se laisse faire. Nous restons ainsi plusieurs minutes et une fois calmé, elle se recule puis me fixe : «

- Ce sceau sur mon ventre. Dit-elle en posant sa main sur son ventre. Il faut absolument que je le retire, il me ronge de l'intérieur... Il est beaucoup plus dangereux que celui que j'ai eu à ma naissance et si ça continue je risque de recommencer.

- Où veux-tu en venir ?

- Il faut que je parte d'ici, c'est trop dangereux, ne serait-ce que pour toi. Tu as déjà pris d'énormes risques en me soignant, je ne peux pas rester plus longtemps, tu as risque d'avoir des problèmes par ma faute.

- Tu crois que je vais te laisser partir alors que tu tiens à peine debout ?

- Je fais ce que je veux de toute façon, dit-elle fermement.

- Où vas-tu aller ?

- Je vais traverser la frontière et aller au village d'Ori à Bremécia...

- C'est à au moins deux jours de route, comment compte-tu y parvenir dans cet état ? »

Elle me regarde sans me donner de réponse, je ne peux pas la laisser partir dans cet état, elle est incapable de faire un trajet aussi long ainsi, c'est beaucoup trop risqué. Il est vrai que je ne la connais pas assez, je devrai même me méfier d'elle ou avoir peur après ce qu'elle m'a dit mais la mettre dehors est inconcevable pour moi. Ce n'est pas de sa faute après tout, elle a agi pour sa propre défense, c'est une réaction violente sous le coup de la colère si j'ironise la chose... De la glace éternelle ? A quel point Oronde est-il aussi fous pour faire ça... ? Cette question risque de me trotter dans la tête pendant un moment.

*

Au bout de quelques heures, j'ai fais de quoi manger, maintenant il est dix-sept heures. J'ai forcé Shuu à se coucher un peu, elle est toujours perturbée mais au moins elle ne pleure plus.

Je suis obligée de la laisser pendant quelques heures pour une course importante en ville, en espérant qu'elle ne fasse pas de bêtise pendant mon absence. Je vais devoir me dépêcher. L'idée quelle parte sans rien dire, risque de me trotter dans la tête pendant mon escapade en ville, je le sens.

Ma maison se trouve à une trentaine de minutes à pied de la ville, je dois donc presser le pas pour perdre le moins de temps possible.

Une fois arrivée dans la ville, je scrute la ville du regard, j'aperçois plusieurs soldat d'Oronde, même après une semaine ils sont encore présents, on dirait que quelque chose les pousse à continuer leurs recherches ici... Leur intuition est bonne, celle qu'ils cherchent est bien ici malheureusement. Grâce à mon statut particulier, ils ne risqueront pas de s'approcher de ma maison même si j'ai un très mauvais pressentiment. Je vais devoir en parler avec Shuu en rentrant, même-ci je pense que je devrais m'abstenir de cette idée pour l'instant...

J'entre dans un magasin de potion, je le scrute du regard jusqu'à ce qu'une potion un peu spéciale attire mon regard, c'est exactement ce que je cherche. Le propriétaire du magasin l'a bien compris, il s'approche de moi, sourire aux lèvres : «

- Vous voulez cette potion ? Dit-elle en se frottant les mains.

- Oui, répondis-je simplement en prenant soin de l'ignorer.

- Jamais je n'aurai cru que la femme aux plantes viendrait ici pour acheter une potion de ce genre... Dit-il, sourire narquois aux lèvres.

- Combien je vous dois ? Continuais-je en ignorant sa remarque et en évitant son regard.

- Direct... Cinq pièces d'or.

- Très bien. »

Je lui donne ses cinq misérables pièces d'or, un peu cher pour ce que s'est mais je n'ai pas le choix... Soudain il attrape mon poignet pendant que je récupère la potion, il me regarde mais je préfère regarder mon poignet. En essayant de reculer, il maintient sa prise plus fermement, il veut que je le regarde. Je souffle mon agacement sans pour autant le regarder : «

- Écouter, je n'ai pas envie de perdre mon temps avec vous, que voulez-vous ? 

- C'est qu'elle se fâche la femme aux plantes. Ricane-t-il.

- Répondez au lieu de faire vos remarques futiles. 

- Regarde-moi dans les yeux.

- Et pourquoi je vous ferai l'honneur de vous regarder dans les yeux, vieillard ?

- Petite garce... »

Un sourire se dessine sur mes lèvres à son insulte, je décide de le regarder dans les yeux, il relâche automatiquement sa prise en me regardant. Ce pauvre vieillard est effrayé par mon regard, cela me satisfait totalement, j'y prends même plaisir. Je récupère ma potion puis me dirige vers la sortie sans demander mon reste. Avant de sortir complètement du magasin, le vieux m'interpelle : «

- Tu ferais mieux de ne pas trop rester dans ce village, tu risque d'avoir des ennuies petite garce...

- De nous deux, c'est certainement vous qui avez les mains le plus sale vieillard, si j'étais vous, je ferais mieux de me débarrasser de ce qu'il y a en dessous de ce magasin. Ça empeste la mort. »

Je sors du magasin en le laisser fulminer dans son coin et m'insulter au passage -insultes qui sonnent comme une douce mélodie à mes oreilles-, ce village est toujours aussi passionnant. Je traverse quelques rues et décide de m'arrêter devant une petite échoppe, cette fois ce sont des runes qui attirent mon attention. On dit qu'elles permettent de dévoiler les sceaux cachés mais générale, ce type de runes ne fonctionnent que très rarement. En voyant mon intérêt, la propriétaire de l'échoppe s'approche de moi : «

- Elle vous intéresse ? Me fit-elle gentiment.

- Disons que oui, est-ce qu'elle fonctionne pour tous les types de sceaux ?

- Bien sûr ! Fit-elle enjouée en me prenant les mains pour y déposer quelques runes. »

Je doute que ce soit la vérité mais elle insiste pour me vendre les runes, j'évite soigneusement son regard et décide de ne pas les prendre. En les déposant, j'ai remarqué que celles-ci commençait à pomper mon énergie, ce qui explique le port de gant de la vendeuse. Toujours se méfier des runes et de ce type de vendeur, surtout dans ce village.

*

Ma course terminée, je presse le pas pour retourner à la maison, j'ai un mauvais pressentiment. Il est justifié en rentrant, la présence de Shuu n'est plus là et ça empeste l'alcool. Les soldats d'Oronde sont passés par là, ils n'auraient jamais dû pénétrer dans la maison sans mon autorisation, surtout avec mon statut. Je me dirige vers la chambre et constate que celle-ci est rangé correctement, comme-ci personne n'avait jamais séjourné ici. Elle a surement anticipé leur arrivé, elle est partie par précaution, il faut que je la retrouve, son état ne lui permet pas de partir comme ça...

Je rassemble quelques affaires importantes puis je prends soin de brûler la maison, elle ne me servira plus à rien et elle fera une parfaite diversion. Maintenant je dois retrouvée Shuu...

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Un Amour Glacé [Tome 1 Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant