Chapitre 10: Le kidnappeur

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Ophélia avait l'impression d'avoir été renversée par un troupeau d'éléphants avant d'être passée sous les roues d'un convoi de camions. Bref, elle avait mal partout. Chaque parcelle de son corps était courbaturé, même à des endroits où elle ne pensait pas ça possible. On pouvait avoir des courbatures aux oreilles?

La lumière filtrait sous ses paupières, insistante, comme pour la forcer à se lever. Avec un grognement, elle rabattit sa couverture sur sa tête pour dormir encore un peu. Tant pis pour le lycée, de toutes façons elle connaissait déjà le programme par coeur. Son père pourrait balancer un des prétextes qu'il avait en réserve lorsqu'il voulait emmener sa progéniture à l'autre bout du monde pour les affaires. Généralement, ça finissait en cocktails au bord d'une piscine à danser le rock à 3 h du mat.

Seulement, quelque-chose clochait. Sa couette douce et chaude était un peu trop fine à son gout et le matelas n'était pas large du tout. Pour comprendre comment son lit si douillet avait pu être transformé en aussi peu de temps, elle ouvrit une paupière. Les murs n'étaient pas ceux de sa chambre donnant sur l'océan de la somptueuse villa paternelle à Malibu. Non, c'étaient ceux à la fois nouveaux et familiers du salon de la tour Stark. Et elle n'était pas dans sa chambre de la tour.

-Mais qu'est-ce que je fiche ici? sursauta la jeune fille en repoussant le plaid qui l'avait couverte.

Elle était couchée sur un canapé en cuir. Voyant qu'elle était en soutient-gorge, toute l'histoire lui revint en tête. Elle s'enroula de nouveau dans le plaid, jeta un coup d'oeil autour d'elle. Son père l'avait sans doute sauvé et fait rapatrier sur-le-champ.

-J.A.R.V.I.S., où est p'pa? grommela la jeune fille. Il est quelle heure?

Elle se dirigea mécaniquement vers un placard aménagé dans un des murs, si discret qu'il fallait vraiment le connaitre pour le repérer. Elle sortit une chemise de son père et un de ses jeans. La paire de converses avait été déposé au pied du canapé. Elle enfilait la première manche lorsque l'intelligence artificielle des Stark, le troisième parent d'Ophélia, lui répondit.

-Bonjour mademoiselle. Je crains que monsieur ne vous ai pas ramené. Il s'agit de Loki.

Ophélia en était au troisième bouton. Elle se figea, stupéfaite. La révélation la glaça jusqu'aux os. Elle finit hâtivement de s'habiller, glissa ses pieds dans les converses et s'attacha les cheveux.

-Mon armure?

-Pas encore totalement opérationnelle, mademoiselle.

-Elle vole, oui ou non? C'est tout ce qui m'importe.

-Elle vole.

-Parfait. Préviens mon père que je suis encore entière.

-Déjà fait mademoiselle.

-J.A.R.V.I.S., tu es un amour.

Maintenant, il fallait trouver ces fichus bracelets. Elle les chercha un moment, avant de se rappeler qu'ils étaient dans sa chambre, sur son bureau. Et elle n'avait pas envie de faire une mauvaise rencontre en se baladant dans la tour seule. Elle se mit donc à farfouiller du côté de la discothèque. Ils avaient des centaines de CD chez eux, un truc de fou. Ca allait de Mozart au dernier tube à la mode en passant par des musiques de films et des CD de relaxation. La jeune fille se tourna vers les CD de rock et laissa son doigt courir sur la section en cherchant le disque qu'elle voulait.  Elle était en pleine recherche lorsque Loki refit son apparition. Il entra dans la pièce et s'étonna de la voir réveillée.

-Tu as dormi longtemps.

-Pourquoi est-ce que vous m'avez kidnappé?

Elle tira victorieusement un CD de la discothèque. Chess, de Love Day. L'illustration montrait la chanteuse du groupe en tenue steampunk sur un trône avec des pièces d'échec. Le CD préféré d'Ophélia.

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