Chapitre 38 : Mon papa, ce héros

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Ophélia était solidement attachée à une chaise. Les nœuds de ces types étaient assez serrés et elle n'était pas une magicienne. Se défaire de ses entraves était un chouia plus compliqué lorsqu'on n'avait pas de pouvoir pour s'aider. Alors elle balançait sa chaise pour la faire tenir sur un ou deux pieds seulement.

-Tu vas finir par te casser la figure! la prévint son père.

-J'ai l'habitude, t'inquiète! Des années d'expérience en classe. Alors, t'as affronté le Mandarin?

-On ne peut pas vraiment appeler ça un affrontement. Et toi? Qu'est-ce qui t'es arrivé?

-Je suis tombée sur une gentille fermière et son fils, ils ont voulu m'emmener à l'aéroport et nous voilà ici, dans une salle froide et humide à taper la discut' pendant que ma mère est en train de souffrir quelque-part dehors. Putain de vacances de Noël! J'aurais dû accepter quand Osman a proposé de revenir aux Etats-Unis avec moi.

Tony fronça les sourcils.

-Il te tourne pas un peu trop autour, cet Osman?

-C'est son job de me protéger! s'exclama la jeune fille.

-Ouais, mais c'est aussi le job de sa sœur. Je préfère que ça soit Zeynep qui te suive partout comme un petit chien.

-Crois-moi papa, il n'y a rien entre Osman et moi.

-C'est ça! Et après je te retrouve en train de lui rouler une pelle dans un placard.

Ophélia prit un air dégouté.

-Beurk, c'est dégueu! Arrête de me mettre des images pareilles dans la tête! Je préfère encore Bao qu'Osman.

-Bao préfère les hommes.

-Je sais! Au moins je ne risquerais rien avec lui. Mais Osman... Brrr. Trop horrible. Il est comme mon frère. J'veux bien flirter un peu. Plus ça tomberait limite dans l'inceste pour moi.

-Fermez-là! ordonna sévèrement un des deux hommes chargés de leur surveillance.

Ophélia ferma la bouche et redonna un coup de pied léger pour remettre sa chaise sur un seul pied. Elle sentit ses deux pieds décoller, crut qu'elle allait tomber en arrière avant que la gravité ne fasse de nouveau son effet. Ses pieds touchèrent lourdement le sol.

-Tu crois que Pepper le prendra mal si je lui achète un bijou pour la fête des mères?

-Tu lui offrais déjà pas des cadeaux pour la fête des mères?

-Les trucs de l'école. Elle insistait pour les garder en attendant que j'ai une vraie maman. J'ai pas osé depuis que vous vous êtes mis ensemble. Mais là c'est un peu comme si j'avais une vraie maman, non? Peut-être qu'elle va trouver que ça la vieillit!

-Fais-lui un cadeau, je suis sûre qu'elle sera ravie.

-J'ai pas envie de lui faire peur.

-Cette femme te connait depuis que tu es toute petite. Crois-moi, tu vas lui faire plaisir.

-Bijou ou fleurs?

-Mais ta gueule! s'énerva le deuxième homme en tapant du poing sur la table.

-Eh, du calme monsieur muscle! L'énervement c'est pas bon pour la tension. Je me tais...

Le silence revint dans la pièce. Le deuxième type - il avait une veste noire et une queue-de-cheval - s'assit sur les marches tandis que son acolyte prenait une position plus confortable sur une chaise. Ophélia soupira, laissa sa tête retomber en arrière. Elle s'ennuyait atrocement. Elle jeta un coup d'œil dérobé à son père.

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