Ils voyagèrent toute la nuit et une bonne partie du jour suivant. Epuisée par le trop plein d'émotions, Ophélia n'avait pas mis longtemps avant de s'endormir. Elle s'était réveillée la tête posée sur les genoux de son père. De l'autre côté du milliardaire, Pepper se reposait aussi. Ils étaient enlacés. Ils n'avaient pas mis longtemps avant d'atterrir au milieu de nulle part, au pied des montagnes, pour échanger leur véhicule contre des voitures. Des personnes les attendaient. Leur pilote leur parla en turc, puis on leur indiqua les voitures. Ophélia monta sans poser de question.
La route était longue et extrêmement chaotique. Ils étaient sans cesse bousculés les uns contre les autres et Ophélia aurait pu gravement souffrir du fessier si les sièges n'étaient pas si moelleux. Le chauffeur ne décrocha pas un mot. La jeune fille ne lui posa aucune question, préférant regarder le paysage autour d'elle. Ils gravirent lentement des routes sinueuses entre les montages et elle fixa la terre qu'elle voyait peu à peu s'éloigner. Ils traversèrent des chemins creusés dans la roche à une ou deux reprises, pour finalement s'arrêter dans une grotte au plafond culminant à plus de quinze mètres au-dessus d'eux. Des stalactites pendaient dangereusement là-haut, formant un décor aussi majestueux que terrifiant. Un seul de ces pics de calcaire aurait suffit à tuer n'importe qui.
C'est là que commença le vrai périple. Ils devaient monter à pied. Des ânes de bât étaient chargés de leurs bagages et les armures - ils avaient pris la peine de se changer entre-temps - étaient transportées par quelques hommes. Ils commencèrent la périlleuse randonnée. Ophélia perdit le compte du temps à force de grimper, redescendre, escalader, trébucher. Le chemin n'en était pas vraiment un et il fallait vraiment le connaitre pour le repérer. Elle ne décrocha pas un mot, hormis quelques "merci" et "comment ça va" à son père et Pepper lorsqu'ils s'entraidaient.
Sa grand-mère, elle, semblait aussi à l'aise que lorsqu'elle faisait les boutiques sur les Champs-Élysées. Elle n'avait plus sa tenue proprette, mais un polo et un pantalon qui restèrent impeccable malgré les difficultés du chemin. Elle savait exactement où mettre les pieds, preuve supplémentaire qu'elle avait passé de longs moments à parcourir les lieux.
Enfin, ils arrivèrent. Ophélia sut immédiatement que son voyage prenait fin lorsque la piste devint de plus en plus facile. Cependant, rien ne pouvait la préparer à ce qui se dévoila sous ses yeux: une véritable vallée sous la montagne. Celle-ci semblait entièrement creuse. Quelques creux laissaient passer des rayons lumineux, mais Ophélia ignorait comment ces quelques passages si hauts dans une telle épaisseur de roche pouvait apporter autant de lumière. C'était comme s'ils étaient en plein jour. Mieux encore, un village semi-troglodyte se disputait l'espace avec des cultures et des pâturages. Ce qui était tout bonnement impossible. Une ziggurat - un édifice religieux à degrés - occupait une bonne partie des lieux, entouré d'un complexe immense.
-C'est quoi ce truc? s'exclama l'adolescente.
-Bienvenue à Köyä! lui présenta sa grand-mère. C'est le premier temple du monde. Son existence est tenue secrète depuis toujours. Il a affronté quelques destructions et a été un peu démoli, mais il a toujours réussit à renaitre de ses cendres. La dernière reconstruction date de l'époque néo-babylonienne.
-Comment... comment ça fonctionne? La lumière, les plantes... C'est impossible!
-Pas impossible! répondit Osman. Mais cela ne serait pas réalisable sans les gens comme toi. Ils donnent vie à ce lieu.
-Nous ne devrions pas trainer, nous sommes attendus.
-Vous avez l'adresse de votre décorateur d'intérieur? demanda Tony. Non, sérieux, j'aimerais bien qu'il fasse ça chez nous. Un gros bâtiment en face de la mer...
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Realta
Fanfic452 jours. Le verdict était tombé. Ophélia Stark mourrait dans 452 jours. Et rien ne pouvait changer ça, ni les potions tarabiscotées de sa grand-mère, ni toute la technologie et l'argent de son père. A 15 ans, difficile d'imaginer que la fin est...