Dehors, un éclat rougeoyant illuminait la grotte et remplaçait la douceur nocturne. Tout le monde semblait s'agiter autour d'un incendie du côté des habitations. De son perchoir, elle avait une belle vue sur la zone incendiée. Son père et Pepper dormait là-bas. De là où elle était, elle ne les voyait pas parmi la foule. La panique la gagna soudain. Allaient-ils bien, étaient-ils en sécurité? Les descendants de Divona travaillaient déjà à éteindre les flammes avec leurs pouvoirs.
Avec un soupir de soulagement, elle vit l'armure paternelle voler dans le ciel en transportant de grands bacs d'eau. Ophélia voulut aller donner un coup de main de la même manière, malheureusement elle ne portait pas ses bracelets. Ils ne lui étaient pas utile dans la grotte et même si elle se sentait mieux en les portant, elle avait pris l'habitude de les garder dans une petite boite pour ne pas les perdre lors de ses expéditions nocturnes.
Elle sentit le canon de l'arme se poser sur sa nuque au moment où elle s'apprêtait à descendre pour rejoindre les sinistrés et donner un coup de main.
-Tu me donnes du fil à retordre... susurra une voix rauque. Je pensais que personne ne s'attarderait de ce côté du sanctuaire... Quelle surprise de voir celle-là même à cause de qui je me retrouve seule, celle qui m'a volé ce qui me revenait de droit.
-Kajal, je suppose? demanda Ophélia en se tournant.
La femme devant elle avait des traits indiens qui se disputaient avec des caractéristiques caucasiennes, un mélange qui n'était pas vraiment gracieux sur ce long visage. Sa peau était plus foncé que le teint indien habituel, ce qui dénotait encore un mélange ethnique. Elle était vraiment grande et avait près de dix ans de plus qu'Ophélia. Une bouche large prenait un peu trop de place et le reste de son corps était banal, quoi que sculpté par un entrainement intensif. Sa tenue noir ne la mettait pas non plus en valeur. Pourtant, elle avait un charisme incroyable qui la faisait paraitre plus belle et plus séduisante qu'elle ne l'était. La flamme de son regard, sa posture, tout la rendait plus intéressante que son apparence ne promettait. Elle devait attirer les regards sur son chemin.
A la première seconde, Ophélia se sentit presque banale. A la seconde, ses lèvres s'étirèrent en une moue sardonique. Elle se savait bien plus belle, bien plus charismatique et bien plus intéressante que la fille dépitée et consumée par la jalousie qui se tenait devant elle. S'il n'y avait pas eu cette intrusion nocturne, Ophélia aurait insisté pour que Kajal prenne cette place qu'elle-même n'avait jamais voulu. Maintenant, plus jamais elle ne lui ferait cette faveur.
-Et toi tu es la miraculeuse petite-fille sortie de nulle-part, abandonnée aux mains d'un type dont le passe-temps est de construire des armures.
-C'est bien moi, quoi qu'il soit regrettable que tu ne retiennes que ma parenté. D'acc, mon père est plutôt célèbre, mais bon, il a fait quoi? Casser la gueule à deux/trois méchants et balancer un missile nucléaire sur une flotte extraterrestre - ce que j'aurais fais à sa place s'il ne m'avait pas tiré dessus. Mais moi? Personne ne s'intéresse au fait que j'ai aidé pour tout, que j'ai été enlevée par un prétendu dieu fou furieux et que j'ai sauvé un type de la mort. Je pense que je mérite un minimum de considération.
Pendant son petit laïus, le visage de Kajal était passé de l'ironie au mépris absolue, tout ça sur une bonne dose de jalousie. Elle semblait avoir envie de fracasser le crâne d'Ophélia, mais puisque l'adolescente avait cet effet sur à peu près tous les méchants mégalomanes qu'elle avait rencontré et une bonne partie de ses profs, elle ne s'y attarda pas.
-Comment une si petite chose peut être aussi... agaçante?
-Don familial. Si vous êtes là, c'est que vous êtes venu piquer un truc dans le trésor ou dans les bouquins... Je doute que le service à thé ne vous intéresse, vous ne semblez pas être du genre à prendre une tasse de thé. L'armure est un chouia trop petite pour vous...
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Realta
Fanfic452 jours. Le verdict était tombé. Ophélia Stark mourrait dans 452 jours. Et rien ne pouvait changer ça, ni les potions tarabiscotées de sa grand-mère, ni toute la technologie et l'argent de son père. A 15 ans, difficile d'imaginer que la fin est...