Violet Odair

Joyeux Hunger Games

« Pourquoi, lui demandé-je surprise par ce que je viens d'entendre.
- Et je ne suis censé te l'expliquer... »

Cela fait donc encore parti des choses qu'ils sont préférables de ne pas dire à voix haute. Il y a une raison derrière ces cachoteries, sûrement la même que l'autre soir où il s'était énervé contre moi. Je ne peux pas plus lui en demander, m'expliquer serait dangereux. Et puis je ne préfères pas savoir, je veux uniquement me concentrer sur mes Jeux qui commence demain. Sur ces mots, nous ressortons nos têtes des draps et nous nous endormons.
Toute la nuit, je ne fais que des cauchemars. Je vois ma mère devant son écran entrain de pleurer ma mort. Kob m'a tranché la tête avec son épée. Je vois mon visage gisant sur le sol. C'est horrible.
Je me réveille en sursaut plusieurs fois. Mais à chaque fois que je referme les yeux, une autre vision atroce me vient en tête. Pourquoi mon cerveau me torture t-il autant ? Lorsque Finnick vient me réveiller, je me retrouve toute transpirante dans mon lit. J'ai des cernes et la boule au ventre. Maintenant je réalise ce qu'il va m'arriver dans les prochaines heures. Il m'emmène prendre mon petit-déjeuner. Andrew est déjà la. J'ai envie de me jeter dans ses bras pour pleurer et qu'on se promette de ne se faire aucun mal, mais c'est impossible. On ne s'adresse un regard que pour juger comment l'autre vit la situation. Il a le teint livide, comme lors du premier jour d'entraînement. Finnick nous encourage à beaucoup manger car ces prochains jours, nous manqueront de nourriture. Je me force un maximum mais quelques minutes plus tard, je re-vomis tout sur le tapis. J'essaie alors de ravaler un peu de pain mais le goût dégoûtant du vomi me reste dans la gorge. Nous avons un allure effroyable, les Jeux n'ont même pas commencé que nous paraissons déjà presque morts. Nos préparateurs jugent donc essentiels d'aller nous préparer dès maintenant. Keyra me coiffe avec la même tresse haute que lors de la Moisson. Pour les vêtements, Palmer arrive après. Il présente sur mon lit un ensemble des plus basics. On ne mourra pas dans des tenues très esthétiques. Il s'agit d'un simple t-shirt noir, un pantalon gris et une veste noir. Sur chaque vêtement est gravé le numéro de mon district. Mes trois préparateurs ne semblent pas touchés, ni même sensibles à ce dont ils me préparent. Ils continuent de parler d'une soirée d'anniversaire qui a tourné au viasco car des ballons étaient peints de la mauvaise couleur. Je regarde alors le crâne parfaitement lisse d'Augustus et retombe sur ce fameux tatouage « 58 HG ».

« Augustus, qu'y avait-il au 58ème Hunger Games ? »

Il semble surpris et ne comprends pas ma question.

« C'est ton tatouage à l'oreille, dis-je pour l'aider à comprendre. Qui les a remportés ?
- Oh je ne n'en ai aucune idée à vrai dire, répond-il en riant. J'avais juste misé une somme astronomique sur un garçon mais ce bon à rien a perdu. Mes amis m'ont donc forcé à faire ce tatouage, c'est comme un gage. Pourquoi ?
- Comme ça, ça s'intriguait. »

Je reste choquée de ses propos. Les gens du Capitole n'ont donc vraiment aucun cœur. Ils aiment vraiment ces Jeux et voir des enfants s'entre-tuer ne les dérange pas. C'est tellement décevant de leur part, je n'ose plus leur adresser la parole. Quelques larmes me montent même aux yeux lorsque je me rends compte que des gens se feront aussi tatoué mon nom si je meure lamentablement dans les arènes. Quelle cruauté, n'y a t-il aucune empathie entre humain ? Heureusement la venue de Finnick me remonte un peu le moral. Il m'apporte un plateau repas afin que j'essaye de ravaler quelque chose. Pendant que je mange, il me prend mon poignet pour y enfiler un bracelet, le même qu'il avait donné à Rayden.

« Un petit souvenir de moi dans l'arène. »

C'est trop d'émotions pour moi. Je me rue dans ses bras et part en sanglots. C'est peut être là dernière fois que je le vois après tout. Je reste pendant longtemps blottis dans ses bras car je n'y sens en sécurité, je ne veux plus les quitter car dehors trop de choses horribles m'attendent. Pen vient néanmoins nous chercher.