Que fait-on maintenant ?

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Bryen se dégage du corps de Cride. Il se couche au sol, regarde le ciel. Il se prépare sûrement à mourir. Je cours vers lui et essaie de l'aider en tapotant ses plaies avec ma veste pour stopper les saignements.

« Arrête, m'ordonne t-il. »

Je lui fais sûrement plus mal qu'autre chose, il me faut du vrai matériel. Il me demande de regarder en haut. Je vois alors un parachute arrivé. Je rigole de soulagement, maintenant je vais pouvoir le sauver, ils ont dû mettre des pansements, des médicaments ou je ne sais quelle sorte de remède pour l'aider. J'attrape le parachute et reste stupéfaite en découvrant son contenu.

« De la soupe, dis-je faiblement tellement que je suis surprise... de la soupe... Pourquoi ils nous envoient de la soupe ?, crié-je énervée en balançant le parachute. »

A quoi pensaient-ils ? Que dans ces derniers instants de vie, Bryen voulait une dernière fois manger un délicieux repas du Capitole. C'est ridicule, je suis si en colère contre eux. L'autre parachute était tellement mieux. L'autre parachute ? Celui qui contenait des médicaments, où est-il ? On l'a laissé au rocher dans un sac, il faut que j'aille le chercher, c'est ma seule chance de le sauver. Je me relève et commence à partir.

« Où vas-tu ?, me demande t-il entre deux crachas de sang. »

Je ne lui réponds pas.

« Violet, nan il faut que tu restes là. Arrête ! Violet ! Violet ! »

Je ne l'entends plus, je suis trop loin, je cours trop vite. Il a arrêté de crier, cela devait le faire trop souffrir. Je prie seulement pour qu'il ne meure pas pendant son absence. Quand j'arrive à la cascade, je retrouve toutes nos affaires. J'attrape rapidement mon sac quand soudain je me demande si je fais le bon choix. Pourquoi suis-je encore une fois entrain de le sauver ? C'est comme la première fois au lac, je n'ai pas besoin de lui, je n'ai plus besoin de lui. Je devrais le laisser mourir, et comme ça je gagnerai. Je retrouverai ma famille, mes amis et la mer. Même si cette idée est très tentante, je la chasse de mon esprit, je vais aller le sauver. Je re-pars donc en courant le plus vite possible. Quand je reviens, il est encore couché au sol en vie. Je lui prends d'abord son avant-bras. J'y passe de l'eau puis commence à lui étaler de la pommade. Violemment, il retire son bras.

« T'as rien compris, arrête. Laisse moi mourir, je te l'avais promis, me dit-il en sanglotant. »

Voilà pourquoi il ne voulait pas que je parte chercher cette pommade, il ne veut pas que je le sauve. Mais après ce qu'il vient de dire, je veux encore plus le sauver maintenant. « Je te l'avais promis », ces promesses étaient donc réelles. Ça explique pourquoi il m'a protégé tellement de fois. Je l'ai sauvé puis réanimé quand il s'est noyé, de ce fait il se sentait redevable. Mais depuis que nous sommes en alliance ensemble, il m'a aidé tellement de fois, que c'est moi qui lui en ait devenu redevable. Ou alors nous sommes juste quittes. Dans les deux cas, je ne dois pas le laisser mourir. En réalité, cela va au dessus de tout ça. Au fil des jours, je lui ai accordé ma confiance mais aussi mon amitié. Je l'apprécie, il est devenu comme mon ami, la personne la plus précieuse dans ces Jeux. Je ne supporterai donc pas de le voir partir ainsi. Je reprends donc son bras. Il continue de se débattre.

« Arrête, arrête ça. Tu ne comprends rien...
- Nan c'est toi qui comprends pas, je ne te laisserai pas mourir ici, lui crié-je. »

Nous regardons dans les yeux pendant un moment en silence. Puis je re-commence à étaler la pommade. Il ne se débat plus. Je passe donc ensuite à toutes des autres blessures en privilégiant celle dans le dos, elle est très profonde. De plus, je lui demande d'avaler deux comprimés que j'avais reçu car je crains qu'il ait des organes touchés. Quand j'en ai fini pour lui, je me passe moi aussi le reste de pommade sur ma cuisse et ma main. Il reste couché pendant plusieurs heures n'ayant toujours pas la force de se relever. Quant à moi, je me sens mieux, je décide donc d'aller mieux observer la Corne car maintenant je sais qu'il n'y a plus aucun danger. Je n'y trouve que des armes. Soit les Carrières avaient tout mangé, soit les Juges ont fait tout retirer pour nous inciter à en finir avec ces Jeux. D'ailleurs que pensent-ils de nous maintenant ? Ils doivent être entrain d'élaborer d'affreuses techniques pour nous tuer puisqu'ils ont compris qu'on ne s'entre-tuerait pas. Je m'attends alors à des mutants mangeurs d'hommes avec du venin, de longues griffes et dents pour mieux nous dépouiller. Ou alors ils créeront un séisme ou un tsunami comme ils l'avaient fait pour les Jeux d'Annie. La nuit se met alors à tomber, je retourne donc aux côtés de Bryen. Il va mieux et m'attend assis sur l'herbe.

Violet OdairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant