Pendant plus d'une semaine, je vis seule dans cette petite chambre d'hôpital, avec, comme unique visite, les entrevues avec Aurelius. Tous les jours, nous faisons des exercices afin que je retrouve ma mémoire. Il essaie de me faire remémorer les événements clefs de mes Jeux. De ce fait, de jours en jours, je commence à faire des progrès, non pas grâce au retour de ma mémoire mais parce que je prends tous les mots d'Aurelius comme réalité. Je m'imagine donc vivre ce qu'il me raconte.
Il y a deux jours, il m'a autorisé à visionner certaines parties de mes Jeux. Il a insisté pour rester afin de surveiller mon comportement et veiller à ce que je ne vive pas un second traumatisme en me voyant. De plus malgré mes progrès, mon mal de tête persiste. Je dois donc maintenant prendre un comprimé avant chaque repas et avant chaque sieste. Aurelius me fait aussi environ deux infusions par jour au bras gauche. Avec cela, la douleur disparaît.Aujourd'hui est un jour particulier, il marque la fin de mes traitements. Cela fait que je suis enfermée ici, que je ne sors pas, que je ne vois personne. En effet, lors de notre dernière seconde, j'ai demandé à Aurelius :
« Quand pourrais-je revoir Mags et mon frère ?
- Demain, repond-il en souriant. »Je me lève donc très rapidement à l'idée de ce que cette journée me prépare. Mags et Finnick pourraient arriver d'une minute à l'autre. Je décide donc d'essayer de me tenir présentable pour eux. Je me tresse les cheveux, change de tunique blanche d'hôpital car la mienne était légèrement tachée. Je ne peux rien faire d'autre alors me voilà prête.
Vers 10h, Aurelius accompagné de deux Pacificateurs rentrent dans la chambre.« Bonjour, comme mon médecin, comment te sens-tu ?
-Très excitée, répondé-je très vive.
-Excellent. Juste avant qu'on parte, je vais te faire une petite perfusion afin que tu ne souffres pas de maux de tête pendant tes entrevues. »Je m'assois donc sur mon lit, et me laisse faire. Je me suis maintenant habituée à cette sensation d'avoir une aiguille rentrant dans ta peau. Peut être que mon avant bras ne peut plus ressentir aucune douleur vu son état ? En effet, les immondes cicatrices et croutes que j'avais après mes Jeux, ne cessent d'augmenter et de devenir verdâtre, c'est horrible à voir. Aurelius dit qu'il n'y a aucun remède possible contre ça. Sûrement ai-je fait une allergie aux produits qu'ils m'ont injectés dans le bras quand ils ont essayé de retirer mon mouchard ?
Aurelius m'invite ensuite à suivre les Pacificateurs qui m'emmèneront dans une salle où m'attendent mes proches. En marchant, mes jambes tremblotent, mon poux s'accélère. C'est la première fois que je sors de ma chambre, que je vais les revoir. Pour une fois ce stress n'a rien de négatif, il est simplement dû à l'attente d'une chose agréable. Nous nous arrêtons devant une porte où il y a inscrit V-414. Les Pacificateurs se placent alors l'un est l'autre d'un côté de cette dernière. Ils attendent néanmoins quelques secondes avant de la déverrouiller.« Tu es prête ?, me demande Aurelius
- Oui, dis-je avec enthousiasme. »Il me tape alors légèrement l'épaule comme pour me souhaiter bonne chance.
« Vous disposerez de 15 minutes, m'apprend un Pacificateur. »
15 minutes ? Ce n'est pas assez mais je n'ai pas le temps de négocier que la porte s'ouvre et je vois apparaître alors derrière Finnick et Mags. Ils sont tous les deux debout, chaudement habillés avec des habits typiques du Quatre. Il fait sûrement froid à cette époque de l'année. Je n'ai aucune idée précise de quel jour nous sommes. Je cours alors vers eux et saute dans les bras de mon frère. Je sens mes bras protecteurs autour de moi, m'envelopper, me serrer très forts par peur que je lui sois encore arrachés. Finnick n'a pas changé, il a toujours la même tête d'ange. Ses cheveux blonds et son puissant regard m'avaient manqué. Cependant, il a drôlement maigris, même plus que moi. En nous voyant, on pourrait se demander qui vient de faire les Jeux. Je me libère ensuite de son étreinte pour aller embrasser Mags. Elle est inchangée, à part peut être un peu plus de cheveux gris. Elle a un grand sourire radieux et les larmes aux yeux. Elle m'attrape les mains pour me les embrasser. Je lis ensuite sur ses lèvres : « Je suis fière de toi ma petite ». Je me sépare ensuite d'elle et reste face à eux.
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Violet Odair
Hayran KurguLongtemps cachée et protégée dans l'ombre de son frère, Violet Odair devra être confrontée, cette année, aux 73ème Hunger Games. De nature réservée et émotive, elle devra tenter de changer afin d'avoir un espoir de remporter ces Jeux. Grâce au...