Violet Odair

A la rencontre de Panem

    Je suis réveillée par une violente secousse qui me fait tomber du lit. Quel réveil effroyable ! Quand je reprends mes esprits, j'observe la pièce qui m'entoure : ce n'est pas du tout la même que celle de hier soir où je m'étais endormie. Où suis-je ? Je m'imagine alors avoir été kidnappée ou quelque chose comme ça. Inquiète, je me précipite pour sortir de cette chambre et essayer de comprendre ce qu'il se passe. Je tombe alors dans un couloir assez étroit. J'entends des voix, des rires dans une pièce tout au fond à gauche. Je ne sais quel courage ne pousse à y aller. J'avance pas a pas en essayant de faire le moins de bruit possible. La porte est entre-ouverte, je jette donc un œil dans l'ouverture. Je vois alors Pen, Palmer,Aurelius, Finnick, Mags et les trois préparateurs réunis autour d'une table. Me voilà rassurée, je pousse donc complètement la porte pour aller les rejoindre.

« Ah la voilà, s'écrit alors Pen tout joyeux.
- Dans un état..., rajoute Palmer à voix basse »

C'est vrai que je suis en robe de chambre, mes cheveux sont ébouriffés et je dois avoir une tête de mal réveillée avec quelques cernes alors que eux ils sont tous étincelants, bien habillés, bien coiffés : ils sont tous très propres et très classes.

« Viens déjeuner avec nous, m'ordonne Finnick »

Je pars donc m'assoir et commence à savourer de bonnes grosses tartines de pain avec de la confiture violette, peut être de myrtille... Mais je n'oublie pas mes interrogations.

« Où sommes-nous ?
- Dans le train, on part au le district 12, m'explique mon frère.
- Tu devais si fatiguée, tu n'as pas senti lorsque qu'on a changé de lit pour t'emmener ici. »

Il faut dire que mes nuits sont assez étranges depuis quelques mois. Je plonge à chaque fois dans un sommeil si profond et surtout je ne rêve pas, ou du moins je ne me rappelle pas d'avoir une seule fois fait un rêve.

- Et la secousse de tout à l'heure ?, demandé-je
- Oh, ma pauvre chérie, j'espère que ce n'est pas ça qui t'as réveillé, s'écrit Pen. Arh, il y a souvent des trous sur les rails vers le 12, ce sont les moins entretenus puisque personne n'y va jamais, pouffe t-il de rire. »

Palmer reste inchangé face aux plaisanteries de Pen.

« Je t'ai préparé une tenue pour ton passage dans le 12, tu devrais aller l'essayer après. Ces trois là viendront t'aider si tu as besoin. »

Je fais signe de oui avec la tête. Je comprends assez vite qu'il ne tient pas à attendre longtemps avant que je parte essayer sa tenue. J'écourte donc mon déjeuner et part dans ma chambre accompagnée de mes préparateurs. Posée sur une chaise, je trouve une combinaison bleu marine assez simple par rapport à ce que je porte d'habitude. Je pars donc l'enfiler mais comme je m'en doutais, elle ne va déjà parfaitement. Palmer nous rejoint ensuite, trop impatient d'attendre dans le wagon restaurant. Augustus, de son côté, commence à étaler dans la pièce tout son matériel de cosmétique. Palmer l'interrompt en claquant des doigts.

« On aura pas besoin de ça, dit-il sèchement.
- Je ne serai pas maquillée ?
- Nan
- Pourquoi ? Vous avez dit que j'étais affreuse comme ça.
- Parce qu'aujourd'hui tu ne défiles pas devant le Capitole mais devant des gens affamés, pauvre, sans aucun luxe et goût pour la mode. Ton apparence compte donc très peu !, s'énerve t-il. »

Je me sens honteuse d'avoir autant insisté sur le maquillage. Palmer vient de me prouver qu'il a un cœur, j'ai bien compris qu'il avait pitié de ces gens du 12 que j'allais rencontrer. Un silence règne pendant quelques minutes puis il replonge dans son rôle de styliste impartial.

« Vous lui ferez une queue de cheval basse avec seulement 2 mèches qui dépassent. »

Il s'approche ensuite plus près de moi.