Sous les feux des projecteurs

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Palmer réapparaît ensuite accompagné de trois autres personnes, drôlement vêtus. Une d'entre eux se jette sur moi et me prends dans les bras.

« Oh ma belle, te revoilà, dit-elle en pleurant de joie. Je suis si heureuse. »

Entre les exclamations de la jeune femme, j'entends les remarques de Palmer, resté en retrait derrière.

« Belle, n'est pas vraiment l'adjectif adéquat..., grommele t-il. »

Toujours des remarques très agréables. Au moins, c'est plutôt clair, il me trouve affreuse. Mais je n'ai pas vraiment le temps de m'attarder sur lui, car les trois autres me bombardent de questions et de compliments, ça fait du bien d'en recevoir un peu.

« On a suivi tous tes Jeux, m'explique la femme au teint blanc neige. Mais je dois dire qu'Augustus doit être ton plus grand fan. Regarde. »

L'homme se tourne alors moi, déboutonne sa chemise, et me montre son épaule. Dessus, je vois un tatouage représentant... moi. Il s'agit de mon portrait officiel pour les jeux mais un peu stylisé. Mes cheveux sont parfaitement ondulés et tellement long qu'ils m'entourent. Sur mon visage, des sortes de petits cristaux ressemblant à des goutes sont collés, c'est très joli. Mais le détail le plus important est l'imposante couronne en argent posée sur ma tête. Sur ce tatouage, je parais courageuse, en pleine forme, arrogante : tout le contraire de la réalité. Je ne sais comment réagir, Augustus attend que je dise quelque chose pourtant.

« Wow, je ne m'attendais pas à ça..., commencé-je, c'est très bien fait ! »

Les trois semblent me croire. Comment puis-je m'enthousiasmer sur le fait qu'un homme ait mon visage gravé à vie sur son corps ? Il n'y a que les gens du Capitole qui soient capables de faire une telle chose. Après ce moment gênant, l'homme se rhabille et Palmer revient se planter devant moi avec un grand carnet rempli de feuilles à la main.

« Bon voilà, ce que je veux, dit-il en leur pointant du doigt un de ses croquis. Je sais que vous ne pourrez pas faire de miracle mais tentez au moins de la rendre présentable, je vous en prie. »

A peine a t-il finit de parler que les trois autres m'agripe le bras et m'assois sur un large fauteuil. La femme blanchâtre me tire la tête vers l'arrière et commence à s'occuper de mes cheveux, Augustus m'attrape les mains pour commencer à soigner mes ongles et la dernière prend une palette et me maquille. Dans cette salle, il y a vraiment tout et n'importe quoi pour les stylistes : des centaines de tissus, de pairs de ciseaux, des mètres mais aucun miroir. C'est assez étrange. C'est comme s'il ne souhaitait pas que je me vois pendant ma préparation, je dois donc leur faire totalement confiance. La femme blanche a des doigts si doux, si délicat, je vais m'endormir si elle continue de me masser le crâne de cette manière. Mais c'était sans compter l'autre préparatrice qui me donne alors une petite claque pour me réveiller. Elle paraît agacée de ne pas réussir à me maquiller en vue de mon manque de coopération.
Après une ou deux heures de préparation, ils me demandent de me lever et de suivre la préparatrice nommée Jannis derrière un paravent. J'y vois alors derrière une magnifique robe blanche accompagnée d'un large ruban bleu marine servant de ceinture à la taille. Mes préparateurs me la font donc enfiler. A l'image de Palmer, la robe est parfaite. Aucune retouche n'est nécessaire, elle me va déjà bien. Le jupon est si volumineux que je ne vois même plus mes pieds, mais il est surtout si léger, je croirai pouvoir m'envoler. C'est la première fois que j'aime ce que l'on me fait porter : cette robe est splendide. Aucun miroir ne peut me le certifier mais j'ai la sensation d'être, pour la première fois depuis longtemps, belle. A mes pieds, Augustus me fait enfiler de petits talons blancs, ils ne sont pas très grands, je crois pouvoir marcher avec pendant plusieurs heures. A vrai dire je ne sais combien de temps je vais devoir porter cette robe, ni même pourquoi je la porte. Qu'est ce qu'y m'attend encore ? La femme blanchâtre est en train de peaufiner les derniers retouches de mon maquillage, je décide donc de lui demander des précisons ?

Violet OdairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant