Chapitre 26 - Thomas

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》》》Just The Way You Are - Bruno Mars《《《

Oh, her eyes, her eyes make the stars look like they're not shinin'Her hair, her hair falls perfectly without her tryingAnd it's so, it's so sad to think that she don't see what I see

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Oh, her eyes, her eyes make the stars look like they're not shinin'
Her hair, her hair falls perfectly without her trying
And it's so, it's so sad to think that she don't see what I see

When I see your face
There's not a thing that I would change 'cause you're amazing
Just the way you are
And when you smile
The whole world stops and stares for a while

*

Mes yeux suivent les lignes gravées sur le papier et mon esprit plonge dans l'incroyable histoire de Sisyphe, adapté par Albert Camus.

Après avoir terminé L'Étranger il y a quelques jours, je me suis lancé dans Le Mythe de Sisyphe. Tout autant passionnant, de mon point de vue. J'adore la vision philosophique de Camus sur la vie en elle-même. Dans L'Étranger, Meursault incarne le héros de l'Absurde. Autour de lui, tout le monde cherche un sens à sa propre vie mais pas lui, c'est pour ça qu'il est mal vu. Il ne suit pas les normes et est plongé dans une indifférence la plus profonde. Et c'est pour ça qu'il est condamné au final, plutôt que pour le meurtre qu'il a commis, montrant bien l'absurdité de la société.

Le Mythe de Sisyphe présente aussi un aspect de l'Absurde. L'histoire est simple : Sisyphe a tenté d'échapper à la mort et a voulu conquérir l'immortalité. Alors, en guise de châtiment, il doit pousser un rocher en haut d'une colline et sera libre que s'il arrive à la faire rouler de l'autre côté. Sauf qu'au moment où il arrive au sommet, le poids du rocher devient trop lourd et il retombe en bas. Sisyphe doit donc recommencer, et ce, éternellement. Certaines analyses démontrent que cette histoire est une métaphore de la vie elle-même, montrant qu'il n'y a pas plus terrible que le travail vain et inutile. Ici, l'absurdité se retrouve dans le personnage qui était d'abord désespéré à échapper à une mort pourtant inévitable et qui essaye à présent d'achever un travail interminable.

Tout comme Meursault, Sisyphe est un héros absurde. Néanmoins, Camus promeut que la vie, malgré l'absurdité du destin, vaut la peine d'être vécue. Comme il l'a dit : « il n'est guère de passion sans lutte », « il faut imaginer Sisyphe heureux ».

Je m'identifie à Meursault dans la deuxième partie du roman, lorsqu'il passe de l'anti-héros au héros, décidant de prendre sa vie en main et découvrant les sensations du monde qui l'entoure, libre mentalement mais emprisonné physiquement. Comme lui, j'ai décidé de devenir acteur de ma vie en repoussant mes relations néfastes et plus tard, en acceptant ce stage à l'autre bout de la France. Ici, je découvre enfin ce que c'est de vivre. Mentalement, je me sens mieux, bien que physiquement, mon corps reste prisonnier de cette maladie incurable.

Au début, j'ai comparé Ambre au Meursault de l'incipit du roman. Atone et écartée de la société. Je ne comprenais pas pourquoi elle subissait et se laissait porter par le courant sans lutter. Au final, ma vision d'elle a changé : Ambre n'est pas Meursault. Elle est l'algérien tué par le protagoniste au milieu de l'histoire. Comme on ne sait pas pourquoi Meursault a tiré, je ne sais pas ce qui lui est arrivé, néanmoins, elle a reçu en plein cœur quatre balles et cela a fait voler sa vie en éclats. Il faut lire Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud pour connaître une partie de l'histoire de cet algérien sans nom. Et moi, je dois attendre qu'Ambre me parle pour connaître la sienne.

Au-delà des motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant