Chapitre 5 - Ambre

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》》》Paralyzed - NF《《《

I'm scared to live, but I'm scared to dieAnd if life is pain, then I buried mineA long time ago, but it's still aliveI'm in a box, but I'm the one who locked me inSuffocatin', and I'm running out of oxygen

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I'm scared to live, but I'm scared to die
And if life is pain, then I buried mine
A long time ago, but it's still alive
I'm in a box, but I'm the one who locked me in
Suffocatin', and I'm running out of oxygen

I'm paralyzed, where are my feelings?
I no longer feel things, I know I should
I'm paralyzed, where is the real me?
I'm lost and it kills me inside, I'm paralyzed

*

Mais c'est quoi mon putain de problème ?!

J'ai craqué. J'ai cédé. Et je ne sais même pas pourquoi. 

J'allais partir, mettre un vent à ce Thomas, lui montrer qu'il n'obtiendrait rien de moi, qu'il fallait mieux que l'on fasse le travail chacun de notre côté. Je voulais l'énerver afin qu'il ne me supporte pas et préfère se débrouiller seul plutôt qu'avec une muette chiante. Mais, il m'a retenue en me barrant le chemin. 

Au lieu de faire comme les autres, il s'est entêté à me forcer à lui faire face. D'habitude, même des personnes qui ne me connaissent laissent rapidement tomber. Ils n'ont pas envie de s'emmerder avec une fille comme moi, qui les ignore royalement. A quoi bon faire des efforts pour quelqu'un qui n'en fait pas ? 

Mais lui, il ne l'a pas fait. A la place, il m'a fixée droit dans les yeux, comme pour me défier de le fuir à nouveau. Puis, il m'a souri, sûrement pour me montrer qu'il ne voulait pas m'agresser mais juste parler, et m'a silencieusement demandé d'enlever un Airpod. J'ai hésité avant d'obtempérer. J'avais encore le choix de le contourner et de le planter là. Pourtant, j'ai senti qu'il n'était pas près de lâcher l'affaire avec moi et cela m'a quelque peu déboussolée. 

Beaucoup me voient comme un animal sauvage. Pour approcher ce genre de bête, il faut être patient et prudent. Avancer à petit pas, reculer s'il le faut, être prêt à abandonner si cela devient trop dangereux. Or lui, il a foncé dans le tas. Au lieu de communiquer sa peur, il a avancé vers moi la tête haute, sûr de lui. 

Déstabilisée par ce comportement dont je suis peu habituée, je lui ai donné mon numéro. Je n'avais qu'une envie : partir en courant loin de lui, mais sa promesse de me laisser en paix après a aidé à me convaincre, bien que je n'y croyais pas un mot. Il va revenir à la charge tôt ou tard, c'est inévitable. Mais si je pouvais avoir quelques instants de tranquillité, tant mieux. 

Je lui ai donc cédé ce qu'il voulait et avant qu'il n'insiste plus, je me suis volatilisée en détalant vers la sortie, le cœur battant. J'ai alors compris pourquoi il y avait autant de monde dans le couloir : il pleuvait dehors, si bien que personne ne pouvait se prélasser dans la cour. Je suis tout de même restée sous le petit préau à l'entrée et je me suis allumée une cigarette pour me remettre les idées en place, fixant les gouttes qui s'abattaient sur le goudron, formant de grandes flaques d'eau réfléchissante le ciel noirâtre. Mon prochain cours allait débuter mais tant pis, j'arriverai en retard. 

Au-delà des motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant