Au-delà des mots

Chapitre 24 - Thomas (2/2)

>>> PARTIE 2 <<<

— Ambre ! je crie à travers le brouhaha.

Je rebrousse chemin en slalomant entre les passants qui me dévisagent de travers, tout en continuant de l'interpeller. J'aurais dû être plus prudent, il est facile de perdre de vue un proche en admirant en même temps les décorations de Noël. Il a dû suffire d'une seconde d'inattention pour que je disparaisse dans cet attroupement. J'espère qu'elle n'est pas loin.

Heureusement, je ne tarde pas à reconnaître sa chevelure rousse qui ressort de la masse. Elle aussi regarde autour d'elle, me cherchant du regard. Je l'interpelle une nouvelle fois et ma voix réussit sûrement à se porter jusqu'à elle malgré le brouhaha incessant car elle se retourne. Néanmoins, elle ne m'aperçoit toujours pas alors je continue de m'approcher et finis par saisir sa main dès que je suis à sa hauteur pour lui faire part de ma présence. Mon geste la fait sursauter mais elle se détend rapidement en réalisant que c'est juste moi.

— Ça va ?

Elle hoche la tête, semblant rassurée que l'on se soit retrouvés. Je serre sa main dans la mienne.

— Ça ne te dérange pas si on se tient la main ? On sera sûrs de ne plus se perdre de vue comme ça.

Elle comprime ma main en retour en acquiesçant, signe que cela lui convient. On reprend alors notre chemin tumultueux.

J'aurais peut-être dû y réfléchir à deux fois avant de proposer cela. Sa paume contre la mienne me réchauffe mais surtout, me trouble. Mes sens ont entièrement convergé vers ce lien et je peine à ne pas bousculer des passants sur notre passage, ayant du mal à me concentrer sur la route. Ce n'est pas la première fois que je touche ses mains pourtant, à chaque fois, ça me fait de l'effet. Dès que je suis en contact avec elle, mon cœur tambourine dans ma poitrine et ma chaleur corporelle augmente. Impossible de le contrôler. Pourtant, on ne fait que se tenir la main, je l'ai déjà fait des milliers de fois avec Julia ou d'autres filles en primaire. Pourquoi tout est différent avec elle ?

En quelques minutes, nous retrouvons l'intersection où je me suis rendu compte de sa disparition. Ambre me guide vers la droite et bientôt, nous débouchons sur une immense place, se nommant la place Kleber. Et là, je reste bouche-bée, oubliant en une demi-seconde nos mains entrelacées.

Au centre de la place s'élève un gigantesque sapin. Enfin, « gigantesque » est un adjectif même pas encore assez fort. La cime dépasse carrément les toits des maisons aux alentours, qui font au moins trois étages. Et il est décoré de la tête aux pieds, littéralement. C'est incroyable !

— Waouh.

C'est la seule chose que je peux dire alors que nous nous avançons vers ledit sapin. Oui, Strasbourg mérite bien son titre. C'est un endroit parfait pour fêter Noël en famille.

Rapidement, nous arrivons aux pieds du sapin. D'ici, il est encore plus impressionnant. Limite je me déboîte le cou pour voir l'étoile qui a été mise au sommet. Comment ont-ils réussi à amener un sapin pareil ici ? Ils font vraiment ça tous les ans ?

L'envie me prend d'immortaliser ça en photo et c'est là que je m'en rends compte que je tiens encore la main d'Ambre alors que la foule a diminué dès que nous sommes arrivés sur la place. La rousse semble le remarquer au même moment car nos regards se croisent et je m'empresse de la lâcher en m'empourprant. Pour ne pas qu'elle pense que c'est contre elle, je sors mon téléphone et fais mine de m'intéresser au sapin, bien que c'était le cas de base.

Je le prends en photo puis me tourne vers Ambre qui a les yeux rivés sur les décorations. J'hésite une micro-seconde avant d'oser lui demander :