Chapitre 6 - Ambre

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》》》Demons - Imagine Dragons《《《

When you feel my heatLook into my eyesIt's where my demons hideIt's where my demons hideDon't get too closeIt's dark insideIt's where my demons hideIt's where my demons hide

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When you feel my heat
Look into my eyes
It's where my demons hide
It's where my demons hide
Don't get too close
It's dark inside
It's where my demons hide
It's where my demons hide

*

Je n'aurais pas dû. Je n'aurais pas dû. Pourquoi j'ai fait demi-tour ? 

Me voilà à présent en face de l'entrée de la bibliothèque. Sur le chemin, j'ai eu le temps de forger une forteresse autour de moi. J'ai repris mes esprits et le contrôle de mon corps. Mes émotions ont été reléguées au second plan et le vide en moi est empli par la musique tintant dans mes oreilles. Je regrette déjà amèrement mon choix d'être venue ici mais j'ai évaporé mes doutes pour laisser en moi un désert aride. Rien ne m'atteindra. Il le faut.

Serrant la lanière de mon sac jusqu'à ce que les jointures de mes doigts deviennent blanches, je m'engouffre dans le bâtiment en prenant soin de garder mes émotions scellées. J'atterris dans une immense salle illuminée et remplie de gigantesques étagères parsemées de bouquins en tout genre. L'odeur du papier et de produits managers parvient à mes narines et m'apaise. 

Malgré la musique me coupant du monde réel, j'imagine sans difficulté le silence pesant qui doit régner ici. A ma droite, un comptoir sert d'accueil et une dame est assise derrière devant un écran d'ordinateur, se préoccupant nullement de ma présence sur le palier. Le reste de la salle comprend quelques espaces de lecture, d'autres de travail avec des bureaux et un coin où des ordinateurs ont été mis à disposition des étudiants. 

Balayant l'enceinte du regard, je remarque rapidement une silhouette familière. Thomas est installé à une table ronde un peu plus loin vers ma gauche. De profil, je le vois sortir un médicament ovale de son emballage avant de le mettre dans sa bouche et de l'avaler à l'aide d'une bouteille d'eau. Sa pomme d'Adam gigote à chaque goulée de manière presque hypnotisante ; il doit avoir mal à tête ou au ventre. Il fixe ensuite la palette de médicaments avec un air fermé et les range en soupirant. Son regard sombre dérive vers son portable qu'il vérifie, regardant l'heure ou espérant un message de ma part. Ça doit bien faire un quart d'heure qu'il m'attend sans savoir si je vais venir ou non. Je déglutis alors, sentant les grains de sable de mon désert s'effriter tel un sablier retourné. 

La nervosité monte en moi malgré mes barrières d'indifférence. Ma lâcheté revient en force et ma hantise du contact humain me prend aux tripes. Je n'aurais pas dû venir.  

Je suis à deux doigts de tourner les talons pour retourner chez moi lorsque Thomas relève la tête, quelques boucles de jais tombant sur son front. Il a dû sentir qu'il était observé car son regard bifurque dans ma direction et ses yeux ténébreux rencontrent les miens. Je me fige, paralysée. Merde. C'est trop tard pour m'enfuir à présent. 

Au-delà des motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant