Bon je sais que ça va pas vraiment faire sens pour vous mais tant pis je le publie quand même :)
Bonne lecture 💜
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- J'ai beau chercher je ne vois toujours pas ce à quoi ça me fait penser, s'énerva Rose, sa tête posée sur les genoux d'Héloïse.
La froideur de sa peau transperçait même l'épaisseur de sa jupe. Mais Rose se sentait bien ici.
- Tu trouveras, dit Héloïse en caressant ses cheveux. Sa Magnificence trouve toujours.
Rose sourit à Héloïse. Héloïse, Héloïse, Héloïse, qui était là quand personne ne l'accompagnait dans son silence, Héloïse, Héloïse, Héloïse, qui la suivait même sur les toitures de Poudlard. Rose ne s'interrogeait pas vraiment sur sa présence à ses côtés. Honnêtement, c'était débile, aussi débile qu'Harry qui croyait un journal enchanté, de ne pas se demander pourquoi elle voyait une mystérieuse fille que personne d'autre ne discernait. Elle s'était accommodé de sa présence, en quelque sorte. Héloïse était là comme si elle avait toujours été là. Comme si elle ne l'avait jamais quitté, même si elles ne se connaissaient que depuis quelques mois. Rose essayait peut-être aussi d'oublier qu'il fallait être quelqu'un de sacrément déranger pour voir quelqu'un... Que personne d'autre ne voyait. Sentir quelqu'un, que personne d'autre ne sentait. Et qu'il fallait être encore plus déranger pour aimer ça. Héloïse était son petit secret à elle seule. Elle n'en avait pas du tout, mais c'était ce contrôle absolu sur sa relation avec la jeune fille qui lui plaisait le plus. Elle était aussi la seule avec qui Héloïse pouvait interagir. Elle était si différente d'elle, si captivante, d'un stoïcisme à toute épreuve et pourtant transcendante de ce sentiment de sûreté. Rien ne venait jamais les opposer, et c'était comme si elles allaient main dans la main dans leurs pensées. Oui, Rose devait être sacrément tordu et elle faisait comme si de rien n'était. Seulement elle n'était pas vraiment du genre à se voiler la face.
Elle savait bien que quelque chose n'allait pas et qu'il faudrait y faire quelque chose.
Parce que ça n'était pas sain.
Rose ouvrit la bouche...Mais alors Héloïse lui rendit son sourire. Un vrai sourire. Qui étirait ses deux lèvres. Son premier vrai sourire. Et Rose ne put quitter ses lèvres des yeux. Ses lèvres un peu bleuâtres, fines et étroites, puplées d'une chair beige. Rose prit un peu de recul pour observer sa meilleure amie. L'iris d'Héloïse explosa alors en une coulure lente qui vint envahir tout son œil, recouvrant ses iris d'une peinture noire. Sa peau sembla s'amincir, fondre sur ses os jusqu'à n'être qu'un papier fin, fragile, lourd et frippé, découvrant les capillaires courant son visage. C'était un papier d'abord nervuré de veines verdâtres, qui furent infiltrer d'une encre noire, irritant tout son corps. Le réseau s'étendît dans son cou, caressa ses clavicules et se porta à ses épaules, disparaissant sous ses vêtements, chargé d'une eau sombre et saline qui s'égouttait au sol en un plus ploc sulfureux. Ses cheveux noirs s'étaient collés à sa peau et s'y fondaient comme si ils étaient son propre sang. Rose regarda la noirceur posséder progressivement le corps d'Héloïse, puis elle s'étendît, jaillissant de la flaque noire qui entourait la jeune fille. C'étaient des racines filasses qui suçaient les murs et ratissaient le sol, formant un champs épineux et mouvant, à l'image de serpents aux écailles noirs. Une goutte glissa alors du coin de la bouche d'Héloïse, puis une autre, jusqu'à former de minces filets ruisselants sur son menton, de cette mélasse noire et gluante qui envahissait les rêves de Rose. C'était les vagues, les vagues qui balayaient tout sur leur passage. Les vagues de ses cauchemars. Héloïse était son cauchemars ?
Le nœud dans son ventre sembla atteindre son point de rupture quand la mélasse noire commença à lécher ses mollets. La poitrine de Rose se souleva alors que l'air s'y infiltrait, une odeur iodée se déposant dans son palais.
- Rose ?, l'interpella Héloïse.
Tout disparut. Héloïse retrouva sa peau pâle et ses iris sombres. Mais ses vêtements portaient encore le poids de la mélasse. Rose soupira en dévisageant sa meilleure amie. Elle ne comprit jamais ce qui la poussa à se redresser avec autant d'assurance contre Héloïse, ni même ce qui l'obligea à poser ses lèvres sur les sienne. Elle savait juste que son cœur battait si bruyamment dans sa poitrine qu'on aurait dit qu'il allait exploser. Et Rose n'en aurait rien eu à faire. Le monde pouvait bien exploser. Parce que ses lèvres touchaient celles d'Héloïse. Rose était entrain d'embrasser sa meilleure amie, merde.
Ce jour-là,marqua le premier baiser de Rose Potter.
Rose prit un peu de recul pour observer le visage d'Héloïse, qui la fixa sans rien dire, ses yeux sombres l'absorbant dans une abysse tournoyante. Vertigineuse. Elle avait un goût salée sur ses lèvres et la désagréable sensation qu'un mal s'était infiltré en elle pour glacer son échine. Mais ça allait. Ça allait. Rose reposa rapidement ses lèvres sur celle d'Héloïse, en un baiser aussi délicat que le battement des ailes d'un papillon, puis elle se releva et quitta les toilettes sans un mot.
Elle rentra aux dortoirs en tentant de contenir les tremblements fébriles qui agitaient ses doigts et s'enferma dans la salle de main sans un mot. Rose se retrouva face au miroir et vomit instantanément, une crampe contractant son estomac. Lorsqu'elle releva la tête, elle découvrit ses lèvres tachées de noir. Sa gorge brûlait. Son corps tout entier brûlait. Rose ricana et entra dans la douche toute habillée. Elle perdait pied, voilà tout. L'eau coula de longues heures, se teintant de noir à ses pieds, alors que son esprit vagabondait dans des contrées lointaines et nébuleuses, des contrées tachées de sang aux littoraux bordés de mélasse.
Elle ne revit plus Héloïse.
Elle aurait voulu, pourtant.
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Rose Potter et la Chambre des Secrets
FanfictionRose Potter s'était préparée tout l'été pour sa deuxième année à Poudlard, la meilleure école de magie. Elle pensait, du haut de ses douze ans, pouvoir cohabiter avec son camarade blond sans commettre d'homicide involontaire. Elle pensait pouvoir su...