Rose Potter et la Chambre des Secrets

21. Qui étiez-vous ?

Encore un chapitre court... Cela veut-il dire que vous en aurez un ce week-end ?
De base il devait faire 1400 mots mais j'ai réécrit parce qu'il était nul et je suis passée à 700.

Bonne lecture 💜

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Rose rouvrit les yeux avec un grognement de frustration, abattant ses poings sur la table.

- Ça ne marche pas !, s'écria-t-elle, sa patience rongée à bout.

Rogue reposa ses notes en levant les yeux au ciel.

- La colère est le fil conducteur de votre...Peu m'importe comment vous l'appelez. Essayez donc d'être en colère, rétorqua-t-il, replongeant dans ses notes.

Rose savait parfaitement qu'il l'ignorait ainsi pour l'énerver. Sauf que du coup, ça ne l'énervait pas du tout. Un vague agacement, peut-être.

- Votre petit manège est vain, professeur, cracha-t-elle en fixant d'un regard noir le bocal qui résidait sur sa table.

Elle était censée le faire exploser grâce à son Quoi que ce soit. Mais elle n'y arrivait pas. Ni chaleur, ni picotement. La sensation de sécurité, celle d'une maison chaleureuse et confortable, celle du bonheur et de la paix, ne voulait pas s'invoquer. Et Rose était persuadée que si elle allait se poster devant Voldemort ou Miss Teigne son Quoi que ce soit réagirait immédiatement car il sentirait le danger. Hors, elle était en face de Rogue. Et même si parfois son regard déviait sur ses mains puissantes qui avaient un jour encerclées son cou, elle n'avait plus peur de lui. Plus autant. Comme un animal doucement apprivoisé, elle lui redonnait sa confiance. Le minimum. Juste le minimum. Pas plus. Et puis parfois elle restait là, à l'observer en douce.

À chaque fois qu'elle posait les yeux sur lui, des tas de questions stupides traversaient son esprit. Une restait, marquée en gras, penchée à l'italique, ponctuée d'un point d'interrogation. Le professeur Rogue avait-il été amoureux de sa mère ? Elle se rappelait de ce regard qu'il avait eu en la regardant. Rose commençait doucement à le comprendre, ce regard.

Elle n'était pas sûre de vouloir la réponse. Elle regardait cet homme froid aux larges épaules. Elle voyait ses traits austères. Elle contemplait son regard noir. Et elle s'imaginait qu'il était l'homme qui avait un jour enlacé sa mère. Et qu'il aurait pu être son père. Rose bégayait mentalement rien que d'y penser. Rogue était un mangemort. Ou avait été. Elle ne savait pas trop. Et sa mère une née-moldue. La victime par excellence des Mangemorts. Non elle ne voyait vraiment pas comment sa mère et Rogue auraient pu sortir ensemble.

Mais elle savait qu'un jour ils avaient été meilleurs amis.

Rose détourna le regard. Elle aussi, elle aurait voulu être amie avec sa mère. Elle n'aurait jamais gâché sa chance, elle. À cette pensée, la rancune noire que Rose nourrissait secrètement se déversa lentement dans ses veines. Elle n'entendit même pas le chaudron qui patientait sur le feu dans la salle d'à côté sauter. Il explosa, sa mixture liquide se répandant dans les quatre coins de la pièce, son métal retombant en bouts tranchants et brûlants au sol. Rogue arqua un sourcil et releva la tête. Son élève se tenait là, en face de lui, les poings serrés.

- Et bien, il semblerait que vous avez trouvé une source de motivation, railla-t-il.

Rose ne détourna pas le regard.

- Qui étiez-vous ?

- Vous parlez dans le vide Miss Potter ?

- Qui étiez-vous ?, répéta Rose.

Puis, plus doucement, la gorge un peu serrée :

- Pour elle. Qui étiez-vous pour elle ?

Les yeux noirs de Rogue semblèrent se brouiller un instant. Il se laissa aller contre le dossier de la chaise, délaissant définitivement ses notes . Le silence se prolongea. Il s'étira. En secondes, en minutes, en angoisse, comblé par des songes. Des pensées amères. U cœur stupide. Des souvenirs flous, mais si précis de douleur. Enfin, Rogue ouvrit les lèvres.

- Un traître.

Rose inspira précipitamment.

- Je vais y aller, fit-elle le plus naturellement du monde.

Est-ce que son cerveau était gelé ? Peut-être bien.

- Ne mets pas ton nez dans cette affaire de Chambre des Secrets, Rose, l'avertit Rogue avant qu'elle ne passe le pas de la porte.

- Oui, et bien qui sait où est-ce qu'a trainé le votre, répliqua avec légèreté Rose en claquant la porte.

Rogue s'étouffa avec sa propre salive.
Rose, se noyait dans un flots de pensées.