tout recommencer

02.

- Achille debout ! Tu vas encore être en retard !
- Hm..

Voyant que son fils n'était toujours pas décidé à sortir du lit, Gaïa soupira avant de rentrer dans la chambre et de tirer les épais rideaux noirs, faisant rentrer la lumière dans la pièce.

- Il est 8h00.

Elle quitta la pièce rapidement, laissant son fils émergé de sa courte nuit. Courte nuit, parce qu'Achille avait jugé bon de sortir en douce quand ses parents s'étaient couchés. Il avait rejoint des amis et passé la nuit avec eux, avant de rentrer au alentour de cinq heures du matin.

Il pensait être discret, la vérité, c'est que son père l'avait entendu. Il l'avait entendu cette nuit, mais aussi les précédentes. Ce n'était pas la première fois qu'il sortait en pleine nuit. Ken ne le réprimandait jamais, après tout son fils ne faisait rien d'autre que reproduire un de ses comportements. Tant qu'il ne faisait rien de mal et que la seule répercussion de ses nuits courtes était la fatigue, ça ne le dérangeait pas.

Revenons-en à Achille, qui 10 minutes après le départ de sa mère était prêt à partir. Il s'était habillé plus que rapidement et n'avait pas prit de douche, sachant que le mardi, c'était le jour du sport, de l'athlétisme plus précisément et son fameux 3 x 500.
Après un rapide passage dans la salle de bain et un pain au chocolat attrapé à la volée sur le plan de travail de la cuisine, Achille salua ses parents et embrassa sa petite sœur avant de quitter l'appartement.

Il marcha deux minutes avant de sauter sur le dos de Violette. Elle le réprimandait comme à son habitude, mais il n'écoutait qu'à moitié sa plainte et se concentrait déjà sur son lycée.
Achille avait la chance de vivre à cinq minutes du lycée, ce qui lui permettait de rentrer lorsqu'il avait un trou dans son emploi du temps, mais également de se réveiller à 8h00 et d'être toujours à l'heure.

Il se tourna vers Violette, mais elle était déjà partit et embrassait à pleine bouche Thomas, son copain.
S'il y a bien quelque chose qui écœure Achille, ce sont les baisers dès le matin. Un sentiment de dégoût l'envahit et il grimace en s'approchant et saluant son groupe d'amis.

La matinée fut plus que basique, après un cours d'histoire de deux longues heures et une sieste en philosophie, il était l'heure de manger.

Durant le repas, comme à son habitude Thomas s'exerçait au rap, au grand désarroi des personnes aimant un tant soit peu la musique.

- T'en pense quoi de ce que j'ai écrit mec ? Tu penses que ça plairait à ton père ?

Achille grimaça. Non, ça ne plairait pas à son père, et non, il ne le signerait pas dans son label.
Ces remarques presque journalières devenait pesante. Il n'était pas bête, il voyait très bien que certaines amitiés qu'il possédait étaient basées sur la notoriété de son père et l'argent qu'il avait.

Il ne prit pas la peine de répondre, ne voulant pas blesser Thomas en lui disant que ses textes étaient vraiment mauvais. Mais ce dernier insista, et c'est Violette qui prit la parole pour détourner le sujet et parler d'un film qu'elle voulait vraiment voir et qui sortait demain au cinéma.

Le film n'intéressait pas Achille, elle lui en avait déjà parlé hier soir, alors il sortit de la conversation et comme à son habitude, fit glisser ses yeux sur la masse de personne se trouvant dans le réfectoire.

Ce qu'il voyait était toujours à peu prêt semblable. Il y avait les grands groupes d'amis qui riait à gorge déployés et qui prenait des tables de dix seulement pour eux, il y avait les amoureux, ils étaient mignons la plupart du temps, mais manger en tête-à-tête était quelque chose de gênant pour Achille, il ne supportait pas que quelqu'un soit assis en face de lui et le regarde simplement manger.
Puis il y avait les gens seuls. Souvent au bord d'une table.

Il y a deux types de gens seuls selon lui, ceux qui sont seuls par envie, et ceux qui le sont par obligation, ils regardent à droit à gauche et mangent le plus rapidement possible, évitant qu'on ne les voit trop longtemps.

Le regard d'Achille se posa sur une longue chevelure dorée, comparable à celle de Sif dans la mythologie nordique.
Il n'avait qu'une envie, c'était de rejoindre cette fille et passer ses mains dans ses cheveux, semblable à des rayons du soleil. Évidement, il n'en fit rien. Achille était un garçon bien élevé et jamais de sa vie, il n'oserait rentrer dans l'intimité de quelqu'un de la sorte.

Alors il se contenta d'admirer de loin.
La jeune fille tourna la tête plusieurs fois, sans jamais poser son regard sur lui, mais il put en profiter pour admirer son visage matte et ses traits fins.
La féminité et la lumière de son visage contrastaient avec ses vêtements sombres et masculins.

Non, ça ne lui posait aucun problème. Elle était belle à sa façon et n'avait pas besoin d'être plus féminine pour entrer dans les cases, tant qu'elle se plaisait à elle-même, c'était le principal. Une chose est sûre, sa beauté ne laissa pas le jeune homme indifférent.

Lorsqu'il quitta le réfectoire avec ses amis, il jeta un dernier coup d'œil à sa place, mais la jeune fille avait déjà disparu. Il en était sûr, il ne l'avait jamais vu auparavant, une beauté pareille ça ne s'oublie pas, et il se serait souvenu d'une chevelure de la sorte.

C'est donc rêveur qu'Achille termina sa journée.