tout recommencer

25.

- Papa, je n'ai pas envie d'aller chez papy, je peux rester à la maison s'il te plaît ?

Mon père me regarde, les sourcils froncés.

- T'es déjà pas venu la semaine dernière, ça se fait pas Thalia tout le monde est là à chaque fois et il manque que toi.

- Mais ça me saoule d'être à la table des enfants et de devoir m'occuper des petits.

- Sérieusement arrête de te plaindre, c'est une fois par semaine les repas de famille Thalia c'est pas la mer à boire, fait moi plaisir et va te préparer.

Je souffle mais ne m'y oppose pas plus. Je m'apprête à rejoindre ma chambre quand mon père m'interpelle.

- Invite Achille si tu veux.

J'écarquille les yeux, je crois rêver.

- C'est vrai ?

- Oui si ton copain peut éviter que tu fasses la gueule toute la journée.

- C'est mon ami.

- Oui peu importe, invite le.

Je lui souris et ne réponds rien. Je rejoins ma chambre rapidement sans attendre une seconde de plus j'appelle Achille. Il est dix heures alors j'espère qu'il ne s'est pas couché trop tard hier et qu'il va répondre. Pour mon plus grand bonheur, il me répond presque automatiquement.

- Salut Madame comme ça va ?
- Ça va bien et toi ?
- Pareillement, que me vaut cet appel ?
- Tu fais quelque chose aujourd'hui ?
- Rien qui ne puisse pas être annulé, je t'écoute ?
- Ça te dit de venir avec moi chez mon grand-père ? Bon y aura du monde c'est un peu le repas familial du dimanche quoi, mais j'ai pas envie de voir tout ce monde, à part si t'es avec moi ?

Il marque une pause et ne répond pas directement, se laissant sûrement le temps pour réfléchir.

- Tu veux que je voie toute ta famille ?

- Oui c'est un peu ça.

Il semble hésitant, et je m'apprête à lui dire que ce n'est pas grave s'il ne souhaite pas m'y accompagner lorsqu'il finit par accepter.

- Tu peux être chez moi vers onze heures trente ?

- Oui, je vais me dépêcher, à toute à l'heure boucle d'or.

Je souris face au surnom qu'il a employé et raccroche.

Une heure et demi plus tard, je suis enfin prête et je traîne sur mon téléphone en attendant l'arrivée d'Achille.
Mon père se plaint depuis une trentaine de minutes, selon lui le garçon est trop lent, il ne prend pas en compte le fait qu'il était en train de somnoler quand je l'ai appelé.

Alors que mon père souffle une énième fois, l'interphone se met à sonner, j'ouvre la porte directement, sans même prendre le temps de répondre, sachant pertinemment qui est là.

Deux minutes plus tard, quelqu'un toque à la porte et je saute hors du canapé pour ouvrir, sous le regard critique de mon père.

Achille me fait face, un large sourire anime ses lèvres, ce qui contraste avec son visage un peu blessé, comme s'il s'était battu.

Je le prends dans mes bras en guise de bonjour et il resserre l'étreinte autour de moi.

Il finit par s'écarter quand mon père apparaît, ils se serrent la main et Achille le vouvoie, ce qui me fait plutôt rire.

Pendant qu'il échange quelque banalité avec mon père qui fait mine d'être intéressé, sa tenue m'interpelle.

- Mais t'as mis une chemise, c'est la première fois que je te vois en chemise ! C'est trop mignon, tu veux te mettre mon arrière-grand-mère dans la poche en te faisant passer pour un mec parfait ?