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Je n'ai pas été en cours mercredi. Je voulais y aller, j'étais prête, mais mon père n'a pas voulu. Ça me fait rire, vous en connaissez beaucoup vous des parents qui interdisent à leurs enfants d'aller à l'école ?

Ça me fait peur parce que je suis seulement là depuis une semaine et j'ai passé plus de temps à sécher qu'à être en cours.
C'est décidé, à partir de maintenant, je ne sèche plus, ou du moins pas jusqu'aux vacances de Noël qui arrivent dans cinq semaines. C'est peut-être beaucoup cinq semaines, on va dire que je m'autorise à sécher cinq jours. Ça fait 1 jour par semaine, je trouve que c'est un bon ratio et je serai fière si j'y arrive. Évidemment, le but reste de ne plus sécher, mais on sait jamais ce qui peut arriver.

Nous voilà donc jeudi matin, il est 8h10 et mon père vient de se garer devant le lycée. Il appréhende plus que moi j'ai l'impression, ou du moins, il laisse beaucoup plus paraître son appréhension que moi. J'essaye au maximum de cacher ce que je ressens, peut-être qu'à force ça disparaîtra ?

- Bon j'y vais Papa, je finis à 18h00, et oui je t'envoie un message si quoi que ce soit ne va pas, c'est promis.
- Passe une bonne journée, je t'aime.
- Bonne journée, moi aussi.

Je sors de la voiture et claque la portière derrière moi, déjà plongée dans mes pensées. C'est fou la manière dont c'est facile de parler avec mon père, le nombre de fois où il me dit "je t'aime" par jour doit sûrement frôler les records. Je ne vais pas me plaindre, ça remplis toujours mon cœur de bonheur. Selon lui, c'est pour m'aider pour être plus apte à le dire aux autres, je ne sais pas si ça fonctionne vraiment, je n'ai jamais eu à le dire à quelqu'un d'extérieur de mon cercle familial.

Je passe le portail du lycée, toujours perdue dans mes pensées. Quelqu'un se positionne pile devant moi et je viens m'écraser contre son torse ce qui me fait malheureusement sortir de mes pensées. J'ai un mal de nez terrible. Je lève la tête, à moitié énervée et honteuse, et mon regard se pose sur Achille déjà en train de s'excuser.

- Oh, je suis désolé, je pensais que tu m'avais vu. Pardon. Je t'ai fait mal ? Montre ton nez voir si tu saignes.

J'enlève mes mains qui cachaient mon nez jusqu'à maintenant pour qu'il puisse vérifier par lui-même que je vais bien et qu'il n'y a pas besoin de s'inquiéter pour moi. Je sens qu'il ne va pas me lâcher et je suis perplexe. Partagée entre le fait que c'est une bonne chose d'avoir quelqu'un qui fait attention à moi, et le fait que je n'en ai pas besoin parce que je peux me débrouiller seule.

- Tu vas mieux que mardi ? Il demande soucieux
- Oui ça va.
- Cool, j'étais un peu inquiet.

Un blanc s'installe, mon état l'a inquiété ? C'est gentil de sa part, mais ça me gêne. J'ai envie de m'éclipser et je l'aurais sûrement fait si son amie n'avait pas fait son apparition, les sourcils froncés.

- T'es vraiment un connard Samaras, tu m'as même pas attendu ce matin ? Tu peux mourir dans ton coin, je veux plus entendre parler de toi.
- Désolé, j'avais un truc à faire.
- Quel menteur tu traînes juste devant le lycée.

Il lui fait les gros yeux, et elle répond avec un simple "oh". Ma gêne ne fait que s'accentuer et ils ont l'air de le remarquer.

- Oh, je suis désolée. Violette, enchantée. Elle me fait la bise, me prenant un peu au dépourvu. Toi tu es Thalia, c'est ça ?
- Oui, c'est ça.

Elle m'offre son plus beau sourire et ses yeux font des allers-retours entre son ami qui paraît très mal à l'aise, et moi.

- Bon, je vais vous laisser moi hein, au plaisir Thalia.

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