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J'ai passé toute la journée à entendre des remarques désobligeantes. Des choses méchantes et dégoûtantes à mon sujet. Je déteste les garçons et leur manière de croire que mon corps leur appartient sous prétexte qu'ils ont vu quelques photos. Je déteste cette manière qu'ont les gens de poser des étiquettes de "pute","aguicheuse", "fille facile" et j'en passe sans même me connaître. Ils ne savent pas qui je suis, ils n'ont jamais fait attention à moi et maintenant les voilà qui chuchotent entre eux quand ils passent à mes côtés. Ils me lancent des regards de dégoûts comme-si quelqu'un les avaient obligée à regarder mes photos et s'abonner à mon compte. Je dis les garçons, mais les filles sont pareilles.

Je pensais qu'Amanda était gentille, la vérité c'est qu'elle ne m'a pas adressé la parole de l'après-midi, pourtant j'étais assise à ses côtés en cours et elle était là en sport. Elle a entendu comme moi les mots forts et déplacés qui m'était destiné, elle n'a pas bronché. J'aurai pu m'en douter, ce n'est pas comme-si nous étions amis. Je sais pas ce qui m'est passé dans la tête, mais je regrette complètement.

Je ne voulais pas rentrer chez moi, je ne voulais pas appeler mon père, je voulais les affronter, je m'étais dit qu'ils allaient arrêter à force, mais ça n'a fait qu'empirer. Je ne voulais pas l'appeler parce que j'avais peur de la réaction qu'il allait avoir. Et si je le dégoûtais lui aussi ?

Il n'était pas toujours ouvert d'esprit mon père et il n'avait pas accès à mes réseaux sociaux alors il ne savait pas ce que j'y postais. C'était une de ses décisions, il voulait me laisser de l'espace et il ne voulait surtout pas que sa fan base ait accès à mon compte.

Je ne voulais pas lui en parler, mais j'ai été obligé. J'ai été obligé parce que je n'ai pas supporté de passer toute l'après-midi dans ce lycée. Je me sentais mal et j'ai fait une crise de panique. À ce moment j'ai su qu'il faillait que je quitte cet endroit, lorsque j'ai commencé à trembler et avoir du mal à respirer. Lorsque j'ai perdu le contrôle de mon corps et que je n'ai pas réussi à le reprendre.

Et c'est à ce moment qu'Achille est arrivé et je lui en suis très reconnaissante. Il méritait plus qu'un simple "merci".
Il m'a aidé à me calmer, il a appelé mon père, et il s'est même énerver contre Charlie avant le début du cours de sport. Je l'ai entendu et ça m'a touché parce que c'est le seul à l'avoir fait.

Je me suis donc retrouvée devant le lycée, dans les bras de mon père. Achille était face à nous et tenait toutes mes affaires, l'air étonné, ses yeux plongés dans ceux de mon père. J'aurai pu rire de cette scène si je n'étais pas dans un sale état et si l'ambiance n'était pas aussi pesante.

Mon père m'a lâché pour s'approcher de lui et récupère mes affaires.

- Merci.
- Pas de problème Monsieur.

Il s'est retourné vers moi, m'interrogeant du regard.

- Il s'est passé quoi ?
- Pas grand chose, comme d'habitude.
- D'accord, rentre dans la voiture, je te rejoins.

Perplexe, je n'ai rien dit et je suis rentrée dans la voiture. Comme-si l'habitacle allait m'empêcher d'entendre ce qu'il avait à dire à Achille, si c'est ce qu'il espérait, c'est raté.

- Il s'est passé quoi ? demande mon père
- Mh.. Certaines personnes on eu des mots méchants et blessants à l'égard de votre fille, ça a duré un bout de temps et elle n'a pas supporté. Je comprends, j'ai pas supporté non plus alors que ça ne m'étais pas adressé...
- Quoi comme mots ? Et pourquoi ? il est tendu, je le ressens au ton de sa voix
- Je pense que ce n'est pas vraiment à moi de répondre à ces questions, je suis désolé monsieur.

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