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Thalia rentra chez elle épuisée, elle avait passé son après midi et son début de soirée avec son copain, séchant par la même occasion une heure de cours, mais l'année touchait bientôt à sa fin et ce n'était définitivement pas le premier cours qu'elle ratait, alors un de plus ou un de moins, ça ne changera rien.

Elle passa le pas de la porte après 22h00 et tomba sur son père assit dans le salon. Il avait revêtu son costume de papa poule depuis plusieurs semaine déjà et essayait à tout prix de limiter ses sorties, sans pour autant lui interdire voulant éviter une crise comme la précédente. Mais il n'apréciait tout de même pas ses absences.

- Tu rentre tard.

- Désolée papa j'ai pas vu l'heure passer.

- La moindre des choses c'est de me prévenir

- Je sais désolée.

Son ton était froid, elle enleva ses chaussures et sa veste et vint se caler quelques minutes au côté de son père pour faire redescendre la pression.

Mais son téléphone vibra sur le canapé, ce qui provoqua une remarque.

- Tu viens juste de le quitter ton mec il peut pas te lâcher cinq minutes ?

- Arrête.

Elle sortit son cellulaire, mais c'est un autre prénom qui s'afficha.

Achille : t'es occupée ?
Thalia : Non, tu voulais me parler ?
Achille : ouais, mais étant donné la situation c'est plus vraiment important je crois.
Thalia : Essaie toujours

Un long moment suivit avant qu'Achille ne réponde, laissant Thalia se ronger les ongles, le téléphone en main, sous le regard de son père.

Achille : c'est bizarre de dire ça par message. On peut se voir cinq minutes ?
Thalia : Il est 22h passés
Achille : je suis en bas de chez toi

La jeune femme resta silencieuse quelques instant, avant de finalement bondir hors du canapé et enfiler ses baskets ainsi qu'un sweat qui traînait.

- Tu vas où là ?

- Je reviens dans cinq minutes promis.

- Je m'en fou c'est pas ce que je te demande.

- Je vais voir Achille.

- Oh d'accord.

Il ne dit rien de plus et la laissa sortir de l'appartement, elle descendit les escaliers le plus doucement possible, apréhendant cette discussion.

Elle tomba finalement sur un garçon en train de faire les cent pas devant son immeuble, le visage tendu et les mains derrières la tête.

Il se retourna vers elle à l'instant où elle ouvrit la porte et s'arrêta automatiquement, comme-si croiser son regard avait eu le pouvoir de le calmer.

- Salut, tu vas bien ?

- Ça va oui et toi ?

Il haussa les épaules en souriant doucement, l'air de dire que ça n'allait pas vraiment, mais qu'il ne s'en plaindrai pas.

- Tu me manques vraiment, et j'ai pas envie de continuer à être loin de toi.

Cette phrase destabilisa la jeune fille qui chercha ses mots, pour ne pas lui répondre que ces sentiments étaient évidemment réciproques.

- Tu sors avec lui ? Il demanda amèrement

- Qui ça, lui ?

- Nathan.

- Oui, pas depuis longtemps.

- Cool tant mieux pour vous, je suis content. Il détourna le regard

Évidemment, il n'était pas heureux du tout, et Thalia le savait très bien.

- T'es pas obligé de mentir.

- OK alors si tu veux la vérité, je suis énervé. Ça veux dire quoi ça, que j'avais raison de m'inquiéter parce que vous aviez passé la soirée et la journée ensemble ?

- Non pas du tout, il m'attirait pas à la soirée de Violette.

- T'as vraiment un don pour choisir tes copains toi.

- Je suis quand même sorti avec toi.

- Ouais et tu m'as quitté comme si j'étais pas assez bien pour toi, alors que je faisais tout pour te faire plaisir. J'ai refusé un truc et tu m'as posé un ultimatum.

- Je suis désolée, j'ai placé la barre trop haute je crois, je m'attendais à ce que tu fasse les choses dans mon sens parce que ça me rendait triste.

- Ça veux dire quoi ? Trop bon trop con ? Tu pensais que j'allais passer ma vie à aquiescer et tout faire en fonction de toi ?

- Je sais pas Achille, mais ça sert à rien de crier c'est du passé.

- J'espère qu'il s'occupe bien de toi quand même et que t'es heureuse, c'est le principal.

- C'est pas toi Achille, il te remplacera jamais.

sa voix était douce, l'air de dire que ce n'était pas le cas et cela enerva le garçon au plus haut point. Pourquoi perdait-elle son temps avec lui si ce n'était même pas pour être heureuse ?

- Pourquoi tu me dis ça ?

- On a pas le même type de relation.

- T'es pas heureuse. Et en plus de ça t'es avec un garçon qui t'aime que physiquement.

Les mains dans les poches de leur sweat, le regard ancré l'un dans l'autre. Les deux protagoniste se trouvaient à l'endroit où ils s'étaient embrassés pour la première fois. Pourtant rien ne rappelais ce moment. Silencieuse, Thalia s'apprêtait à partir, ne sachant pas quoi répondre.

- Tu l'aimes ?

- Oui.

- Tu mens Thalia.

- Arrête Achille, rentre chez toi on a dit ce qu'on avait à se dire.

Il resta silencieux un instant, sans pour autant lâcher la jeune femme du visage.

- Tu sais, tu mérites pas nécessairement que je m'acharne à ce point. Une personne sensé aurait sûrement abandonné parce que t'es pas capable de faire de concession pour moi et de passer au dessus d'une relation amicale vieille comme le monde, mais il faut croire que je suis pas sensé. Je t'aime réellement, et je sais que j'ai encore toute mes chances, que tu m'aimes toujours et que je te manque aussi mais t'es trop fière pour l'avouer et tu préfères rester avec ce garçon alors que vous ne vous aimez même pas. C'est pas grave, je trouverai une solution. Passe une bonne soirée Thalia, je t'aime.

Il lui offrit un dernier sourire avant de s'enfoncer dans la nuit, la laissant planté devant la porte, se demandant pour la énième fois ; comment fait-il pour comprendre toutes ces choses qu'elle n'ose jamais prononcer à voix haute ?

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En relisant ce chapitre je me suis rendu compte que j'allais les emmener dans une situation similaire au triangle de Ken Gaïa et Mathieu et du coup je suis énervée contre moi mdrrr mais bon on va faire avec et essayer de pas tomber dans cette facilité.

tout recommencerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant