Chapitre 24

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Point de vue Toga

- Je vais devoir rentrer maintenant, je dis en me levant. Vous savez comment me contacter si besoin.

Je sors du café avec l'intention de rejoindre mon chez-moi lorsqu'on m'attrape par le poignet. Je me retourne, c'est Shoto qui m'a suivi.

- Oui ?

- Quand on s'est rencontré pour la première fois, tu savais déjà que Deku et Izuku n'étaient qu'une seule personne pas vrai ? Pourquoi n'as-tu rien dit ?

Je soupire. C'est vrai que, à ce moment-là, je connaissais déjà la véritable identité de son colocataire.

- Je te l'ai dit, nous avons nos secrets à protéger.

- Combien de surprise de ce genre cachez-vous encore ?

- Autant qu'il en faut.

Je le vois serrer les poings. Je n'aime pas avoir à lui dissimuler certaines choses, mais ce n'est pas à moi d'en parler. Cela ne me concerne tout simplement pas. Je ne suis qu'une spectatrice.

- Je suis désolée mais ce sont les règles. Moins il y a d'informations partagées, moins il y a de risques que tout s'ébruite.

- Pourtant tu as parlé devant Momo. Tu aurais tout aussi bien pu organiser une rencontre à la ligue ou je ne sais quoi d'autre, il rétorque.

- C'est vrai. Si ça avait été quelqu'un d'autre qu'elle, c'est sûrement ce que nous aurions fait. Mais, en ce qui la concerne, nous envisageons de la recruter à la fin de ses études.

Il semble tomber des nues.

- Pourquoi attendre si longtemps ? Vous savez combien de temps ça va durer ?

- Nous ne sommes pas à quelques années près. Et comme ça, elle pourra se concentrer.

Un léger silence s'installe.

- Si tu as fini, je vais y aller. N'oublie pas que Deku ne doit rien savoir de notre rencontre.

- Je sais. Mais il est du genre perspicace.

Un petit sourire étire mes lèvres.

- Au moins, il n'a pas changé sur ce point.

Sans lui laisser le temps de répondre, je me remets en marche. J'ai peur de finir par lâcher le moindre indice susceptible de le mener sur l'une ou l'autre piste.

Mais je suis contente d'avoir retrouvé Izuku. Toutes ces années, je me suis fait du souci pour lui. Je me doutais bien qu'il avait changé de nom mais j'ai tout de même épluché chaque registre que l'on pouvait obtenir. Est-ce que à un moment Deku, comme il s'appelle maintenant, est passé sous mon nez sans que je ne m'en aperçoive ? J'ai vu tant de prénoms que c'est littéralement impossible à dire.

Regarder dans le passé est dangereux.

Quand Momo m'a parlé de ce garçon aux cheveux verts, je n'ai pas voulu y croire. J'avais peur d'avoir de faux espoirs. Mais tout concordait. Et sur cette photo, c'était bien le garçon avec lequel je jouais petite.

J'aimais beaucoup le vert. En tant qu'amis bien sûr, nous avions à peine sept ans lorsqu'il a disparu. J'ai eu la chance d'aller dans une école mais pas lui. Après, les études supérieures, il ne faut pas trop rêver.

J'ai à peine mis un pied à l'intérieur qu'une masse brune m'enlace. Ochako.

- Comment ça s'est passé, elle demande.

Officiellement, je devais retrouver un ami d'enfance. Ce qui n'est pas totalement faux. Je ne lui ai pas parlé de Momo ou elle aurait voulu venir elle aussi.

- Très bien. Il a beaucoup changé mais j'étais contente de le revoir.

Je sais qu'elle ne me croit pas totalement. Après tout, nous sommes liées. Je perçois toutes ses émotions tout comme les miennes n'ont aucun secret pour elle. Heureusement pour moi, elle n'a jamais essayé de me faire parler, bien que je sente que l'envie la ronge. J'ai vraiment la meilleure.

- Et toi tes cours ? Pas trop fatiguant ?

Point de vue Shoto

Lorsque je pose un pied dans la chambre, je remarque bien vite que rien n'a bougé depuis ce matin, pas même le vert. Il est toujours recroquevillé dans ce même coin, les bras autours de ses genoux et la tête posée dessus. On pourrait le croire endormi. Sauf que je sais très bien que ce n'est pas le cas. Avec les temps, j'ai fini par différencier les moments où il dort réellement et ceux où il ne fait que somnoler.

Je suppose qu'il n'aime pas rester trop longtemps inconscient.

- Salut Deku, ça a été ?

- Oui.

J'ai beau savoir que tout va s'arranger par la suite grâce au plan de Toga, ça ne me fait pas moins mal de le voir dans cet état.

- Désolé pour le retard, j'ai dû réviser à l'école.

- D'accord.

Continue à lui parler. Plus facile à dire qu'à faire. Mais je fais confiance à la blonde. Et puis, je doute que cela puisse lui faire du mal. Maintenant, il faut l'amener à discuter avec moi. Et ça, ça ne va pas être facile à faire.

- Je n'ai pas énormément aujourd'hui, tu veux qu'on joue à un jeu après ?

- Si tu veux.

- Heu... Tu connais UNO ?

Point de vue Deku

Shoto a travaillé pendant une petite heure avant de sortir un jeu de carte et de s'asseoir sur le lit en me faisant signe de le rejoindre. Je me lève doucement, le corps ankylosé de ne pas avoir bougé durant toute la journée. J'essaye de reprendre mes vieilles habitudes même si ce n'est pas toujours facile. Surtout lorsque ce stupide organe qu'est le coeur s'y met. Et qu'il essaye de me faire passer des messages que je ne parviens pas à saisir. Si seulement il pouvait être un minimum plus clair, ce ne serait pas plus mal.

Le brûlé m'explique rapidement les règles du jeu. Je crois avoir compris dans l'ensemble. Au pire, je verrai au fur et à mesure de la partie.

- Et celui qui gagne a le droit de proposer un gage au perdant, il ajoute.

- Un gage ? Quel genre de gage ?

- Ce que tu veux. Une action à faire ou une vérité à dire.

Je hoche la tête, je ne risque pas de gagner de toute façon.

Il place une carte au centre avant de commencer la partie. Tout se passe bien dans l'ensemble.

Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il veut vraiment. Il part une semaine complète, son père revient avec des instructions claires qu'il approuve, et fait comme si de rien n'était.

Bien sûr, j'ai vite fait de perdre.

Je regarde le brûlé, à la fois curieux et anxieux quant à son gage.

- Alors... Qu'est-ce que je dois faire ?

- On peut parler aussi. On se fera moins facilement repéré par mon paternel.

- D'accord.

- Quel est ta couleur préférée et pourquoi, il finit par se décider.

Drôle de question. Je ne m'attendais pas vraiment à ça.

- Je n'en ai pas. C'est en fonction...

- Des gouts de ton maitre j'ai compris. Mais tu n'as plus de maitre. Il doit bien y avoir une couleur qui te rend un peu plus joyeux que les autres.

Comment ça je n'ai plus de maitre ? Et lui alors ?

- Tu es mon maitre.

- Je ne suis et n'est jamais été ton maitre.

- Mais si tu n'es pas mon maitre, on est quoi l'un pour l'autre ?

- C'est à toi de voir. Des amis ? Plus ? Moins ? Dans tous les cas aucun d'entre nous n'a une dominance sur l'autre.

On s'en sortira ✔️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant