Julien se réveille en sursaut. Il ressent une présence dans la pièce, qui n'y était pas avant qu'il s'assoupisse. Un vieux réveil aux chiffres rouges avait été apporté depuis plusieurs jours, mais l'ennui le dévorait toujours autant et il passait donc toujours le plus clair du temps à dormir ou somnoler. Il était cependant plus agréable de savoir combien de temps il s'était assoupi.
Il tourne la tête vers la chaise et Jen est là, assise. Un sourire timide étire les lèvres de la jeune femme lorsqu'elle se rend compte que Julien est réveillé. Le jeune homme se redresse un peu, en position assise dans le lit. Les côtes lui faisaient de moins en moins mal, et il pouvait désormais s'asseoir seul, marcher quelques mètres entre les quatre murs qui l'enferment.
— Salut, murmure Julien.
— Salut, répond Jen.De nouveau le silence, épais. Même le bip-bip des machines a disparu, depuis plusieurs jours – trois, Julien avait compté. Il ne savait pas s'il devait se réjouir de la présence de la jeune femme : après tout, elle l'avait trahi.
Visiblement, cette dernière ignorait également comment se comporter en face de Julien, puisqu'elle restait silencieuse, les mains coincées entre les cuisses et la chaise. Elle avait perdu de ce caractère fougueux pour redevenir une petite fille apeurée. Elle avait troqué le débardeur bleu électrique et le jean déchiré par un short, plus adapté à la chaleur estival et un petit chemisier blanc, sans manche, laissant voir l'épaule et le dragon noir. Une boursouflure rose ornait le cou de l'animal, souvenir de la plaie que Julien a creusée dans le bras de la jeune femme afin de lui ôter la capsule. Finalement, elle finit par briser le silence :
— Tu as meilleure mine.Julien grogne. Pourquoi étaient-ils tous obligés de commencer par cette phrase banale, de tourner autour du pot ?
— Qu'es-tu venu m'annoncer ? la coupe Julien.
Jen danse sur la chaise, visiblement mal à l'aise. Julien ne s'était donc pas trompé et cette visite n'était pas anodine. Restait maintenant à en savoir le motif. Mais à en juger par le comportement de Jen, cela n'augurait rien de bon. Elle finit par lâcher :
— J'ai presque fini l'article sur toi. Il va faire cinq pages.Julien ne parvient pas à cacher la surprise qui le pique. Les sourcils s'envolent sur le front du jeune homme.
— Tu as écrit un article sur moi ?
— Oui, je suis journaliste.
Un goût amer envahi la bouche de Julien. Il se souvient des questions, parfois un peu insistantes de Jen. Ce qu'il avait pris pour de la curiosité était en fait une recherche d'informations. Finalement, Jen n'avait jamais été avec lui. Il n'aurait jamais dû lui faire confiance.
La jeune femme prend une grande inspiration, comme chaque fois qu'elle s'apprêtait à dire quelque chose d'important. Julien n'est pas sûr de vouloir entendre la suite, et préférait digérer cette nouvelle information seul. Mais il ne pouvait pas sortir de la pièce, alors il était bien obligé de se résoudre à écouter.— J'aimerai que tu le relises.
— Pourquoi ? siffle Julien.
Jen se mord la lèvre. Elle est déstabilisée par le comportement hostile du jeune homme. Tant mieux, pense Julien, qui sent la rancœur lui envahir le cœur.
— Parce que j'aimerais que tu valides ce que je dis. Bien sûr, il y a des choses que je ne pourrais jamais écrire, sinon on me prendrait pour une non-conforme, mais... Mais j'aimerais qu'il se rapproche le plus possible de toi, que les lecteurs puissent cerner qui tu es. Qui tu étais.
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Capsule
Научная фантастикаAprès le Grand Soulèvement, des lois ont été créée pour satisfaire la population qui réclamait plus de sécurité, qu'elle soit financière ou politique. Ceux qui ont pris le pouvoir ont réussi à instaurer l'ordre et à rendre le monde parfait : il n'y...