𝒜ℯ𝒾𝓅𝒶𝓉𝒽𝓎 (Draco x Oc)

23

Ce petit manège dura trois jours, pendant lesquels je sentais que Draco se posait pas mal de questions. Ma main me faisait franchement souffrir, malgré la potion d'Oliver, et la phrase ne s'enlevait plus désormais. Elle était là, rougeoyante et palpitante, sur ma chair presque à vif.

Il faut dire que quand Ombrage a remarqué l'inefficacité de ses plumes à s'inscrire sur ma peau, elle redoubla d'efforts et de lignes. De plus, elle m'a vu avec Draco au détour d'un couloir, et a profité de mes heures de retenue pour m'annoncer que j'avais une semaine de plus. Je crois que même Harry ne lui inspire pas autant d'antipathie.

Le plus dur est de ne rien dire à Draco. J'ai prétexté un commentaire disgracieux sur Ombrage pour ne pas lui dire les vraies raisons de mes retenues. Mais la vérité, c'est qu'elle me déteste parce que je suis une Sang-de-Bourbe. J'en suis sûre. Bref, le problème reste le même. Si Draco apprend tout, je vais passer un sale quart d'heure...

Et puis il y a Oliver, avec qui je passe donc toutes mes soirées à réviser ou discuter. C'est étrange de se dire que ce genre de connection, Draco en avait l'exclusivité. J'imagine que le secret que nous partageons nous rapproche considérablement. J'ai peur qu'il ait plus de sentiments qu'il ne veuille bien se l'avouer. Qu'on soit clairs, c'est Draco et ça reste Draco. Alors pourquoi, j'aime autant parler à Oliver ? En ce moment rien ne tourne rond.

Je rentre de mes heures de révisions pour un repos mérité, mais voilà que Draco m'attend dans le canapé. Loin de m'attrister, je m'exclame bruyamment.

"Draco ! Tu es là !"

Je m'avance vers lui, plus qu'heureuse, quand sa voix s'élève, singlante.

"Ta retenue s'est bien passée ?"

En écho, ma main me brûle.

"Bof, c'est chiant.

- Je vois. Et tes révisions à la bibliothèque ?

- Super !

- D'accord... Je vais poser la question différemment. Qu'est-ce que tu fais, le soir, depuis quelques jours ?"

Mon sang se glace immédiatement. Il sait. C'est sûr qu'il sait. J'essaie de sauver les meubles comme je peux.

" Qu'est-ce que tu racontes...? Je revise à la bibliothèque, je te l'ai dit ! Pourquoi tu me poses ces questions étranges ?

- Mes questions sont étranges ? Excuse moi mais la personne qui ment étrangement, c'est toi !"

Il se lève brusquement et se tourne vers moi, en colère. Je me renfrogne. C'est parti...

"Je voulais te faire une surprise tout à l'heure. Quelle joie de voir que tu n'étais pas du tout à la bibliothèque !

- J'ai révisé ailleurs aujourd'hui.

- Où, alors? Dehors? Il fait un froid presque polaire dehors. Tu n'étais ni ici, ni à la bibliothèque, nulle part.

- En quoi ça te regarde, au fait ? J'ai révisé dans la salle sur demande si tu veux savoir !

- Bien sûr ! Comme c'est pratique !

- Tu ne me crois pas ?

- J'ai vérifié, figure toi. Tu n'y étais pas. Tu me caches des choses maintenant ? "

Je ne vois pas comment m'en sortir.

" Je révisais... Je te le jure... "

Il soupire lourdement.

" Tu veux le Veritaserum, pour le prouver ? "

Je ne peux pas m'empêcher de lui lancer cette pique. Peut-être que ça le fera sourire.