𝒜ℯ𝒾𝓅𝒶𝓉𝒽𝓎 (Draco x Oc)

25

J'inspire un grand coup, avant de me lancer.

"Voilà... Je t'ai menti."

Je le sens se tendre, et ses yeux se voilent. Ils se font maintenant perçants. Je pense que c'est cette marque de méfiance envers moi qui me fait mal plus que tout le reste. Ça me brûle de l'intérieur tout à coup.

"Comment ça ?" lâche-t-il.

Son air hautain pulvérise mon cœur. Je me tape Ombrage et sa plume de malheur pendant 5 mois pour sauver notre couple, et il ose douter de mes sentiments.

"Comment peux-tu me regarder comme ça ?

- Je sais pas... Peut-être parce que depuis quelques semaines tu passes toutes tes soirées quelque part apparemment seule, mais peut-être que je vais apprendre que tu ne l'étais pas tout à fait, occupée à autre chose que de stupides révisions... Ou alors tu me fais peut-être le coup du : "tout ça c'était du vent" "

Je l'attrape brusquement par le col et plante mon regard dans le sien, me risquant à m'y abandonner quelques secondes. Il a l'air en colère. Ça tombe bien, je suis blessée et plus que blessée.

Préparez vous, je vais faire des étincelles.

" Tu penses ça, vraiment? Après avoir vécu tout ce qu'on a vécu ?

- Excuse moi mais celui qui revient toujours vers l'autre, il se fait tenir par le col.

- Tu doutes de mes sentiments ? Sérieux ?

- J'ai quelques raisons, oui."

J'explose de rire. Mais vraiment. Je dois avoir l'air d'une tarée mais je m'en moque. Je finis juste par relever la manche de ma robe, pour laisser apparaître ces satanés lettres.

" J'avais simplement prévu de te dire qu'Ombrage faisait pression sur moi depuis 5 mois, qu'elle me menaçait avec notre couple, en disant que si je parlais de ces techniques de correction, elle balancerait tout à ta mère. Je voulais aussi évoquer que ça fait donc 5 mois que tous les soirs cette folle me fait utiliser une plume qui se sert de mon propre sang comme encre et oui, cette phrase, je la copie depuis tout ce temps. "

Draco semble abasourdi, complètement sonné, vidé. Tant mieux, c'est ce que je voulais comme effet.

" Tu oses remettre en cause mes sentiments !? Tu te rends compte de ce que je subis depuis des mois ! Alors oui, Draco, le soir, j'ai besoin d'être seule pour pouvoir me soigner, pour reprendre le contrôle de moi-même ! Et tout ça pour toi. Pour qu'on puisse rester ensemble. Pour que tu ne te fâches pas avec ta famille parce que visiblement c'est toujours la honte de sortir avec une Sang-de-Bourbe ! Et je suis si conne de penser qu'un jour je verrais ton chez toi, tes parents ! "

Il n'arrive pas à dire quoi que ce soit, et se contente de fixer le sol. Ça me déçoit encore plus.

" Je ne peux rien dire à ma mère pour le moment...

- Génial. Une dernière chose, Draco. Peut-être que je ne m'excuse pas souvent, mais je te rappelle que c'est toi, qui fait le plus de connerie. C'est toi qui croit pas en " nous""

Sa réaction ne se fait pas attendre. Il relève vivement la tête. Je savais que ça allait lui faire mal. Je l'ai fait exprès. Je ne peux juste pas m'en empêcher. Je suis perfide, c' est vrai, mais c'est comme ça. Une once de culpabilité me vole le goût de la victoire. J'ai encore menti. Je passe mes soirées avec Oliver, pas seule. C'est trop tôt pour le lui dire, en tout cas. J'espère ne pas faire de connerie en omettant ce détail...

"Ne dis pas ça Laura. C'est pas vrai.

- Si, ça l'est! Tu ne te l'avoue même pas mais depuis le début, tu n'y crois pas !

- Putain ferme là, Laura. Si je n'étais pas sincère, je ne serais jamais sorti avec toi et tu le sais.

- Au moindre souci tu doutes de moi, pourquoi moi je peux pas, hein?

- Parce que moi j'avais des raisons. Le fait que tu ne vois pas mes parents n'en ai pas une, parce que si tu ne les vois pas c'est pour ta protection.

- Et de quoi tu veux me protéger ? Qu'est-ce qui pourrait bien m'arriver ? Le déshonneur ? Ils me feront du mal ? Ou alors tu veux juste te protéger toi même ? Tu ne veux pas que ton papounnet te voit autrement ? Tu ne veux pas que ta mamounnette soit déçue ? "

La rage bout dans nos veines. On cherche à se blesser l'un l'autre, et je vois dans les yeux de Draco que sa vengeance fera mal. Contre toute attente il se met à sourire.

" C'est sûr que si je sortais avec Pansy, ce serait beaucoup plus simple.

- Pardon ?

- Tu as très bien entendu."

Je me redresse de toute ma hauteur, ma fierté aussi haute que moi, et avec un air digne, j'articule :

"Il me semble qu'on a plus grand chose à se dire, là.

- Ouais, Pansy m'attend, avec mon papounnet et ma mamounnette.

- Tu peux pas dire ça.

- Je peux faire ce que je veux."

Il s'avance vers son dortoir et je le regarde, toute seule dans cette salle. J'ai froid tout à coup, et je frissonne. Il s'arrête avant d'entrer dans sa chambre.

" Imagine deux secondes ce petit garçon, seul, sans ami pour le comprendre, qui n'a plus que ses parents comme soutiens. Imagine cet enfant que tout le monde déteste qui trouve le bonheur seulement dans les bras de sa mère. On ne voudrait pas faire de mal aux seules personnes qui ont toujours soutenus qui nous étions, non ? "

Il claque la porte et me laisse là, avec cette sorte de culpabilité qui me ronge. Oui, j'imagine bien un petit garçon à tête blonde, tout seul dans une immense chambre, sans ami pour jouer avec ses jouets. J'imagine bien ce garçon grandir seulement avec ses parents, un trou béant dans le cœur. Ça me déchire le cœur de penser que j'avais peut-être parvenu à combler ce vide, avec l'aide de Blaise, et que je viens tout juste de tout briser.

Une partie de moi me résonne. À la base, ce n'était pas du tout le sujet. A la base on parlait de ma cicatrice, et il a assez habilement retourné la situation. Il a douté de moi alors que je me fais mal pour lui.

Je suppose que nous sommes tous les deux aller trop loin. Mais demain est un autre jour.

17/01/21