Chapitre 14 | Au revoir (1)

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Il est huit heures du matin et cela fait déjà deux heures que je suis arrivée au bureau. Cette nuit a sans doute été la pire nuit de ma vie. Je n'ai pas fermé l'œil et il est inutile de préciser que Lisandro et moi avons fait chambre à part.

—Mademoiselle Perret ?

Je suis tirée de ma rêverie par ma secrétaire Leila. Je lève la tête vers et lui souris, comme si de rien était.

—Excusez-moi mademoiselle Perret de vous déranger, je ne savais pas que vous arriviez aussi tôt...

—Ne vous en faites pas Leila.

—Je vous apporte un café ?

Je décline gentiment son offre, puis elle quitte mon bureau. Dès que la porte se ferme, je perds mon sourire et les souvenirs de la soirée de la veille reviennent me hanter. Je ne cesse de revoir le visage machiavélique de Lisandro. J'avais l'impression de voir une tierce personne. Encore maintenant, je n'arrive pas à imaginer que la dispute que j'ai eu hier était Lisandro. Mon Lisandro. Mon fiancé et l'homme que j'aime. Que j'aimais.

***

Je déjeune dans mon bureau ce midi. J'ai vu en coupe-vent Antonio en allant acheté mon déjeuner en bas de la rue et je lui ai dit que je m'étais disputée avec Lisandro. Rien de plus. Je ne suis pas encore en état de me confier. Heureusement pour moi, mon ami a très vite compris qu'il ne s'agissait pas d'une banale dispute et que c'était plus grave que ça. Il m'a seulement serré dans ses bras et m'a assuré qu'il est là, si j'ai besoin.

Bref, me voilà seule dans mon bureau avec mon sandwich au thon. Mon regard divague entre mes dossiers sur mon bureau, la porte de mon bureau et la fenêtre, d'où je vois le Chrysler building. Une fois mon sandwich finit, je reste quelques secondes, ou bien quelques minutes, à fixer la fenêtre. A vrai dire, j'ai le regard dans le vide. Mon esprit tourne toujours en boucle sur mon conflit avec Lisandro. Je repense à ses mots blessants, son expression faciale dure mais surtout, à son rictus machiavélique comme s'il prenait presque plaisir à me réduire à néant.

D'un coup, on frappe à la porte de mon bureau ce qui me fait sursauter. J'avais bien précisé à Leila, que je ne voulais être dérangée sous aucun prétexte durant ma pause déjeuner. Avant que je ne dise quoique ce soit, Thomas Ricci entre dans la pièce, suivi de près par ma secrétaire. Cette dernière semble embêtée et présente ses excuses :

—Excusez-moi mademoiselle Perret, mais...

—Ne vous en faites pas Leila, ça va. Vous pouvez retourner travailler.

Leila me remercie et sort de la pièce, en tâchant de fermer la porte derrière elle.

Quant à moi, je réajuste mon tailleur et aborde mon masque. Celui que j'apprécie le moins. C'est celui que je portais après la mort d'Hugo. C'est le masque de la Cassandra insensible malgré un cœur brisé et piétiné.

—Comment ça va ? m'interroge Thomas.

Il semble inquiet. Ses traits du visage tombent, tandis que ses yeux traduisent de la peur. Aurait-il peur pour moi ? Cette pensée me fait chaud au cœur. Je suis touchée de voir qu'au moins quelqu'un s'inquiète un minimum pour ma personne. Cependant, je ne peux pas le laisser se faire du souci pour moi. Je n'ai pas le droit, sinon Lisandro balancera mon secret, ce qui le blessera profondément et après ça, il ne me reparlera plus jamais. Alors, je mens :

—Je vais bien. Peux-tu me laisser, j'ai du travail.

Je lui désigne d'n mouvement de la tête, la pile de travail qui s'est accumulée sur mon bureau. Mais Thomas n'en fait rien et continue de s'inquiéter :

—Arrête de mentir Cassandra. Tu ne me la feras pas à moi. Je sais que tu ne vas pas bien.

Je promets que je me retiens fort de ne pas fondre en larmes, tellement il est mignon. Comment ai-je pu penser une seconde que Thomas n'était pas un gars pour moi ? Il est évident qu'il est parfait. Parfois je me déteste de ne pas voir les choses évidentes. D'un autre côté, cela n'aurait pas changé grand-chose, Lisandro m'aurait quand même fait son chantage.

En mon absence de réponse, Thomas poursuit :

—Je t'ai appelé des centaines de fois depuis ce matin.

—J'étais prise par le travail.

Et surtout par ma dispute avec mon fiancé.

—Et je t'ai vu parler au gars du département stylisme. L'italien...

—Antonio, lui indiqué-je.

—Oui. Et bien, tu n'avais pas l'air bien non plus.

Je hausse les épaules et cherche vite une excuse, mais Thomas ne m'en laisse pas l'occasion :

—Cassandra, s'il te plaît, dis-moi ce qui ne va pas. Je veux t'aider.

Moi aussi j'aimerai pouvoir tout lui avouer et me libérer de ce poids. Mais je ne peux pas. Cela me comprime le cœur. C'est comme si j'avais le plus beau trésor du monde sous les yeux, mais qu'on m'amputait les bras pour m'empêcher de m'en emparer. Mon trésor c'est Thomas et les bras amputés sont représentés par Lisandro.

—Thomas, laisse-moi, finis-je par lâcher.

Son regard s'emplit d'encore plus d'inquiétude, tandis que ses doigts tapent nerveusement sur ses genoux.

***

Hello !

📌Qu'avez-vous pensé du chapitre ?

📌Cassandra va-t-elle dire la vérité à Thomas ?

📌Devrait-elle le faire ?

📌Que va-t-il se passer ensuite ?

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xoxo

Les flammes de la passion | 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant