Les flammes de la passion | 2

Chapitre 34 | Opération reconquête (1)

Ma chambre ressemble au quartier général de la police de New-York. Des dizaines de photos sont accrochées au mur, toutes reliées par des ficelles rouges. C'est Antonio qui a souhaité nous « mettre dans l'ambiance » pour cette mission reconquête.

Je me trouve debout, face à Ambre, Naomie, Antonio et Milo, le père de Thomas, tous prêts à m'aider à retrouver celui que j'aime. Nous nous sommes réunis il y a déjà une heure, pourtant, nous n'avons guère avancé sur le sujet. Toutes les possibles solutions à la reconquête de Thomas Ricci se trouvent être impossible, la plupart des cas à cause d'Estelle.

—Je n'y arriverai jamais, pleurniché-je.

—Cass, souffle Naomie. Je suis persuadée que nous trouverons une solution et que tu auras la fin que tu souhaites.

Je lève la tête vers mes amis qui me lancent tous un regard encourageant, cependant, pas convaincant. Même eux n'y croient pas.

Milo se lève de la chaise de mon bureau et s'avance vers le panneau organisé par Antonio. Les mains jointes derrière son dos, il analyse chacune des photos et chaque note écrite. Il émet parfois quelques petites onomatopées de réflexion. Après quelques minutes, il brise son silence en remarquant :

—Donc Estelle se trouve être la raison de notre problème. Cette fille est le principal obstacle.

—Il y a aussi Lisandro, ajoute Ambre. Nous ne savons pas quand est-ce qu'il rentre à New-York.

Antonio jette un coup d'œil inquiet dans ma direction. Il a été le premier que j'ai tenu au courant sur mes péripéties avec mon ex-fiancé. Il sait à quel point, cette personne m'irrite à présent. Même la simple évocation de son nom me fait frissonner de peur et de colère.

—Je ne pense pas qu'il reviendra, suppose mon ami italien. Lisandro se fiche de Cassandra maintenant. Tout ce qu'il voulait, c'était lâcher sa bombe et la faire souffrir. A présent, il n'a plus aucune raison de lui en vouloir.

Mon ami m'interroge du regard, pour savoir ce que j'en pense. Honnêtement, je n'en ai aucune idée, mais j'espère seulement qu'il ne se trompe pas et que l'affaire Lisandro est classée pour de bon.

Je hausse les épaules en guise de réponse, avant qu'Ambre n'intervienne :

—Mais Lisandro est imprévisible. Il a un comportement lunatique, ce qui le rend dangereux dans cette opération.

—C'est vrai, admets-je la gorge serrée.

Naomie me prend dans ses bras et me réconforte, tout en participant au débat :

—Ce n'est pas faux, cependant, je suis d'accord avec Antonio : Lisandro n'a plus aucune raison d'en vouloir à Cassandra, il s'est vengé. D'un autre côté, je rejoins ton avis Ambre, il est imprévisible.

Tout le monde acquiesce. Milo semble dépassé par ces histoires de vengeance farfelues. Avant qu'on ne relance le sujet Lisandro, le père de Thomas toussote et prend la parole :

—Je pense que le premier point de cette mission est de savoir quand est-ce que Thomas se trouve sans Estelle. Nous ne pourrons jamais agir avec cette fille dans les parages.

—Je suis d'accord, appui Antonio. Mais comment ? Aucun de nous ici n'est assez proche de Thomas pour le savoir.

—Sans compter qu'il se doutera que l'on fait ça pour Cassandra, renchérit Naomie.

Je commence à perdre tout espoir là. Cette opération ne mènera à rien.

—Vous oubliez quelque chose, remarque monsieur Ricci.

Nous le regardons tous l'air interrogateur, nous demandant bien ce que nous avons pu oublier. Milo semble très amusé par notre incompréhension et nous éclaire rapidement :

—Je suis le père de Thomas. De plus, mon fils ignore que Cassandra et moi nous sommes déjà rencontrés.

—C'est une super idée ! s'exclame Antonio en sautillant sur place. Milo va pouvoir tâter le terrain.

—Mais Thomas sait que vous n'approuvez pas vraiment sa relation avec Estelle, dit Ambre à monsieur Ricci. Cela ne risque-t-il pas d'éveiller ses soupçons ?

Milo hausse les épaules et rétorque :

—Sincèrement, j'en doute. J'adore mon fils, je sais qu'il est très malin, mais lorsqu'il s'agit d'amour, je reconnais qu'il n'est pas toujours très futé.

Cette remarque nous fait tous sourire, moi y compris. Je parviens même à décrocher un petit rire, lorsque Milo enchaîne :

—La preuve, quand je lui ai dit qu'Estelle ne le rendrait pas aussi heureux que Cassandra pouvait le faire, il a levé les yeux au ciel en soufflant.

Cela ne m'étonne absolument pas de Thomas.

—Cela lui ressemble pas mal, confirme Ambre en haussant les épaules.

—C'est bien, dis-je fatiguée, mais nous n'avons toujours rien fait concernant mon couple totalement à la dérive.

***

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