Thomas poursuit :
—Bref. Après avoir brillamment, sans me venter, fini mes études, j'ai décidé de changer de société. Les banques ne m'intéressaient plus.
—Oui, le coupé-je. Mais il y a vraiment un monde qui sépare les banques et les magazines de mode.
—Attends Chérie, je n'ai pas fini.
Je lui fais les gros yeux, mais il n'a que faire. Il se contente seulement de raconter la suite de son histoire :
—Un jour, en marchant dans les rues de Paris, je passe devant un kiosque à journaux et vois ton magazine mis en avant dans la boutique. A vrai dire, j'ignorais qu'il s'agissait de l'entreprise dans laquelle tu bosses, mais le nom me disait quelque chose. Chez moi, j'ai effectué quelques recherches sur ce magazine et ai découvert l'organigramme de la société. Quelle surprise de constater ton nom en tant que directrice générale. Je me suis dit que c'était alors un signe et qu'il fallait que je vienne à New-York.
—Un signe ? interrogé-je.
—Oui. Cassandra, ça fait des années que nous ne nous sommes pas vus. Sans te mentir, tu m'as vraiment manqué.
Ça y est, mon cœur recommence à faire des siennes en adoptant un rythme de battement trop rapide. Thomas a toujours su trouver les mots justes et les tournures de phrases qui me feront pencher de son côté. Malheureusement, ça marche encore aujourd'hui. Cependant, je ne suis plus la même qu'il y a dix ans. J'ai mûri et j'ai appris de mes erreurs passées. Cette fois-ci, il ne faut pas que je cède.
Je soupire un bon coup et maintiens mon masque. Thomas m'a vue trop longtemps sans, je pense qu'il est temps qu'il rencontre la Cassandra Perret que je suis devenue.
—Je suis navrée, mais il me paraît impossible que tu bosses chez nous.
Nous nous fixons, droit dans les yeux. Une tension indescriptible règne dans la pièce où seuls les sons de nos respirations, se font entendre. Je lutte le plus fort possible pour maintenir mon masque, froide comme la glace. Thomas, quant à lui, reste détendu, un rictus accroché aux lèvres. Il ne paraît pas aussi tourmenté que moi, ou bien, il est fort pour masquer ses émotions.
Je détaille discrètement Thomas. Je jette d'abord un coup d'œil à ses boucles brunes et me souviens instantanément la sensation de celles-ci glissant entre mes doigts. Je repense aussi à la douceur de ses lèvres, glissant le long de mon corps, partant de ma bouche, en passant par ma poitrine, pour finir à mon entrejambe...
Cette pensée augmente considérablement la température de la pièce. Je reste de marbre, mais je crains avoir failli à la mission que je m'étais donnée.
Finalement, Thomas ricane et je détourne mon regard de ses lèvres roses charnues.
—Cassandra, tu me fais rire.
—Pourquoi donc ? demandé-je en restant impassible.
—Je vois bien que tu lutte au plus profond de toi. Arrête de jouer les ignorantes, il y toujours cette connexion entre nous. Tu ne pourras pas la nier encore longtemps.
Ce garçon m'exaspère toujours autant. Je le lui fais remarquer :
—Désolée pour toi, mais je suis passée à autre chose. Je ne nie pas notre histoire, mais je dis simplement qu'il est temps que tu tournes la page. Je suis en ce moment dans une relation stable et saine. Je ne veux pas tout gâcher.
Je reconnais que prononcer ce discours à haute voix me fait un peu mal, mais je suis persuadée qu'il s'agit de la bonne chose à faire. Thomas ne peut pas m'attendre éternellement. J'ai envie qu'il trouve son bonheur et je sais que ce ne sera pas avec moi. Nous nous sommes trop déchirés pour risquer de recommencer quelque chose. Je n'ai plus dix-sept ans. J'ai passé l'âge des relations courtes à intermittences. Aujourd'hui, je ne souhaite que trouver l'homme de mes rêves et de fonder une famille.
Thomas se lève alors, lèvres pincées et sans quitter mes yeux. Il a toujours cet éclat de malice dans son regard et je ne constate aucun dépit. Peut-être que mon discours a fonctionné et que Thomas va enfin se permettre de refermer ce chapitre de sa vie.
Je me lève ensuite, afin de le raccompagner à la porte. Thomas me détaille de la tête aux pieds et lâche :
—En tout cas, tu es toujours aussi belle.
—Merci, dis-je en sentant la chaleur me monter aux joues.
Tel un homme d'affaires, Thomas rajuste sa cravate et se penche pour prendre sa mallette, posée au pied de la chaise sur laquelle il était assis. Je reconnais avoir regardé son fessier durant cette action de sa part, mais j'ai immédiatement tourné les yeux, ensuite.
Thomas se dirige vers la sortie d'un pas lent et assuré. Il attend sûrement que je le retienne et que je lui avoue que mes sentiments envers lui sont toujours présents. Malheureusement pour lui, je ne le ferai pas.
Avant de quitter pour de bon mon bureau, Thomas se retourne et me lance :
—C'était un plaisir de te revoir, Cassandra.
Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire sincère. Je lui retourne :
—Pareil pour moi. Tu m'avais manqué.
J'aplatis immédiatement mes mains sur mes lèvres, dans l'espoir que cela efface les dernières paroles que j'ai prononcées. Le rouge me monte aux joues, tellement je suis gênée de cet aveu qui m'a échappé. De son côté, Thomas retrouve la lueur d'espoir qu'il avait en arrivant ici et affiche son éternel sourire de séducteur. Ce sourire qui m'avait fait succomber dix auparavant.
Après un léger hochement de tête, Thomas déclare :
—J'avais raison de ne pas lâcher l'affaire Chérie. Heureusement pour toi, Thomas Ricci n'abandonne jamais.
Sur ce, il disparaît, melaissant seule dans mon bureau, tourmentée par des centaines d'émotions, que j'avaisjusqu'ici réussi à faire taire, pendant une décennie entière.
***
Hello ! J'espère que vous allez bien !
📌Vos avis sur cette seconde partie du chapitre ?
📌De nouvelles pistes sur ce qui a pu se produire entre Cassandra et Thomas durant leur séparation ?
📌Que pensez-vous que l'arrivée de Thomas va produire dans la nouvelle vie de Cassandra ?
📌Des idées sur la suite des événements ?
Votez, commentez et soyez au rendez-vous demain pour le chapitre 3 !
xoxo♡
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Les flammes de la passion | 2
RomanceLe temps est censé être le meilleur remède, mais certaines blessures ne peuvent pas être guéries, même dix ans passés à près de six mille kilomètres de distance. Voilà dix années passées depuis ma rencontre avec Thomas et presque autant de temps que...