Chapitre 7 | Discours de sourd (2)

784 71 6
                                    

En sortant des cours, Antonio et moi décidons de nous rendre à Central Park pour se poser au soleil.

—Les cours de cette deuxième année ont vraiment l'air intéressants ! s'exclame mon ami en levant les bras au ciel.

—Oui, j'ai vraiment hâte d'assister à ces nouveaux cours.

Je jette un coup d'œil à mon téléphone que je n'ai pas allumé depuis le début de la matinée. Je suis ravie de constater que j'ai reçu un message de Thomas, qui me souhaite une bonne rentrée.

—Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ? m'interroge mon camarade.

Avant même que je puisse lui répondre, Antonio se penche par-dessus mon épaule et inspecte l'écran de mon téléphone.

—Ah, le fameux Thomas. D'ailleurs, quand est-ce que je vais le rencontrer ton chéri ?

—Ce n'est pas mon « chéri », le corrigé-je en tapant un message de remerciement à Thomas.

—C'est ce que tu dis, ma belle. Mais ça fait presqu'un an pile poil que je te connais et tu m'as raconté toute votre histoire passionnelle...

Un ricanement m'échappe. Antonio est toujours très théâtral lorsqu'il s'agit d'aborder le sujet d'une vie sentimentale. Il est vrai que je lui ai parlé de mon histoire avec Thomas, cependant il ignore tous les rebondissements auxquels nous avons dû faire face. J'ai préféré lui expliquer seulement les beaux côtés de notre relation.

Mon ami ignore ma moquerie et poursuit son monologue :

—Tu as encore des sentiments pour lui, Cassandra. Ne le nie pas, cela ne fera que te rendre malheureuse de te cacher la vérité à toi-même.

—Non Antonio, je t'assure qu'entre Thomas et moi, il n'y a plus rien !

Mon ami souffle et attrape son téléphone en bredouillant :

—Je vais te prouver le contraire.

Je secoue négativement la tête et continue de rédiger mon message pour Thomas, sans oublier de prendre de ses nouvelles.

Au moment où j'appuie sur le bouton « envoyer », je reçois un nouveau message de... Antonio ?

—Tu m'expliques ? demandé-je à moitié amusée, mais sans le montrer.

—Je te prouve que tu as encore des sentiments pour ton Thomas.

N'importe quoi. Parfois, j'ai l'impression qu'Antonio vit dans un film hollywoodien.

—Regarde, continue mon ami, quand tu as reçu le message de Thomas, ton sourire s'est étiré jusqu'aux oreilles, tandis que lorsque tu as reçu mon message et bien, tu n'as pas souris. Ce qui me déçois, saches-le.

—Arrête tes bêtises Antonio. Cela ne veut rien dire et en plus, si je n'ai pas souri en recevant ton message, c'est parce tu es juste à côté de moi et c'est totalement ridi...

—Ne bouge plus !

Je m'arrête net un peu paniquée je le reconnais et me tourne vers mon ami, anxieuse.

—Qu'y a-t-il Antonio ? Tu vas bien ?

—Bombe atomique à deux heures !

Je soupire, soulagée qu'il ne s'agisse rien de grave. Je me retourne doucement et regarde en direction du « deux heures » d'Antonio. Mon cœur manque de flancher, lorsque mon regard croise celui de la « bombe atomique ».

Comment cela est-il possible ? Comment cela se fait que je le retrouve, lui, ici à New-York ?

—Cassandra ! s'écrie le garçon qui approche vers Antonio et moi.

—Tu le connais ? me glisse Antonio à l'oreille.

Trop surprise, ou devrai-je dire choquée, de ces retrouvailles inattendues, je ne réponds pas à mon ami. Lorsque le beau jeune homme arrive à notre niveau, un large sourire de ma part l'accueille et je le serre contre moi.

—Lisandro ! Que fais-tu ici ?

—Je me suis réorienté et j'étudie à Columbia, cette année, la finance et l'économie.

—Sympa...

Nous restons quelques instants à nous regarder en silence, avant qu'Antonio ne se présente seul.

Voir Lisandro à New-York me fait un bien fou. Je me sens comme libérée d'un poids sur mes épaules. Sa présence familière rend l'atmosphère new-yorkaise moins inconnue.

Pour la première fois en un an, de l'autre côté de l'océan Atlantique, j'ai l'impression d'avoir une partie Nice, ici. Je me sens un peu plus chez moi et je crois que c'est la première fois que je me sens aussi bien depuis que je suis arrivée aux Etats-Unis.



La sonnerie de la machine à laver me tire de ma rêverie. A vrai dire, je ne m'étais pas rendue compte que je me suis autant perdue dans mes pensées en regardant mon simple reflet dans la vitre de la machine à laver.

Une nouvelle fois, aujourd'hui, je suis encore tiraillée par des milliers de questions qui embrument mon esprit et surtout mes sentiments.

***

Comment allez-vous ?

📌Votre avis sur ce chapitre ?

📌Appréciez-vous les flashbacks de Cassandra ?

📌Que pensez-vous qu'il s'est passé durant les 10 années précédentes ?

📌Vos prédictions pour la suite ?

Votez et commentez, merci !

xoxo

Les flammes de la passion | 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant