Je dévisage l'homme qui s'est invité chez moi, puis baisse les yeux sur ma main droite, que je retire rapidement de mon ventre.
—Arrête de dire n'importe quoi, soufflé-je. C'est ridicule.
—Pas tant que ça, ricane Thomas. Bon je t'accorde que le terme est un petit peu cucul, mais la sensation que nous ressentons en ce moment, c'est le feu éternel de la passion qui nous brûle.
Je lève les yeux au ciel. Son analyse est aussi pourrie qu'un dialogue de film à l'eau de rose. Je reconnais que la sensation dans mon ventre s'apparente à une brûlure, cependant, son histoire de « flammes de la passion » est absurde.
—Bon, Cassandra...
Thomas se redresse et s'installe correctement sur le canapé. Son visage charmeur prend un air sérieux. Je sens qu'il va se lancer dans un long discours et va se donner du mal pour qu'on parle. Je n'ai cependant pas la tête à cela. Je croise mes bras sous ma poitrine et reste debout, afin d'installer un rapport de force et que Thomas ne voit pas que je suis déstabilisée.
—Cassandra, si je suis venu à New-York, ce n'est pas pour représenter l'entreprise dans laquelle tu travailles, mais pour toi.
Tiens, je ne l'aurais jamais deviné. Pensait-il sincèrement que j'allais gober que le hasard nous avait « réuni » de nouveau ?
—Bref, reprend Thomas, je voudrai qu'on se donne une seconde chance.
Je ris sarcastiquement.
—Non, Thomas. Les secondes chances n'existent...
Je me coupe. Le nombre de secondes chances que Lisandro et moi nous sommes données, nous ont permis d'arriver là où nous en sommes aujourd'hui. Mais une seconde chance entre Thomas et moi, je ne pense pas que cela puisse marcher. Nous nous sommes aimés, c'est indéniable. Mais nous étions des adolescents. Aujourd'hui, je doute fortement qu'une romance entre Thomas et moi ne fonctionne.
Comme s'il avait entendu mes pensées, Thomas me répond :
—Si Cassandra, nous pouvons construire quelque chose. Notre histoire peut avoir une suite.
—Ce n'est pas possible Thomas. J'ai reconstruit ma vie, tu l'as sûrement fait aussi. D'autant plus, je suis fiancée à Lisandro.
Je lui montre la bague qui habille mon doigt depuis quelques mois. Thomas jette un coup furtif à l'émeraude qui orne mon annuaire gauche et replonge son regard profond dans le mien.
J'avais oublié à quel point son regard parlait pour lui. Je lis très distinctement chacune de ses pensées, un mélange de déception et d'indifférence. Je sais que cette bague ne l'empêchera pas à poursuivre sa quête à New-York, mais il faut que je lui fasse comprendre que plus rien n'aura lieu entre nous.
—Cette bague ne veut rien dire...
Je fronce les sourcils, bien que j'eusse anticipé cette réaction. Thomas na va pas lâcher l'affaire, quoi que je dise. Je le contredis tout de même en affirmant :
—Si, cette bague témoigne de notre amour, à Lisandro et moi.
—Je n'en doute pas, mais cela ne veut pas dire que tu es fiancée au bon. L'amour n'est rien à côté de ce que nous avons vécu.
—Mais c'était il y a dix ans Thomas ! Nous n'étions que des adolescents, nous ne connaissions rien à la vie !
—Je pense que tu te trompes, Chérie. En réalité...
—Arrête de forcer, le coupé-je excédée. Thomas, tourne la page une bonne fois pour toute et oublies moi.
Thomas soupire profondément et se lève doucement du canapé. Je reconnais avoir été assez dure dans mes propos, mais Thomas doit absolument comprendre que notre histoire n'était qu'une amourette d'adolescent. Aujourd'hui, je sais ce que je veux et ce n'est pas auprès de Thomas que je le trouverai.
—Bon, je vais te laisser, souffle Thomas en se dirigeant vers la porte d'entrée.
Je serre les lèvres et le raccompagne à la porte. Un silence pesant empli la pièce. Cela en est presque assourdissant.
Je suis consciente de l'avoir blessé, mais au fond, c'est pour notre bien à tous les deux. Plus vite Thomas passera à autre chose, plus vite cela nous permettra de reprendre une vie normale.
—Au revoir, lui dis-je au moment où il ouvre la porte de mon appartement. Bonne continuation.
Thomas se retourne et nous nous échangeons notre ultime regard. Je détaille une dernière fois, chaque trait de son visage et chaque courbe de ses lèvres. Au final, cet adieu me blesse tout autant que le premier, mais il est nécessaire.
Soudain, le visage neutre et presque triste de Thomas change complètement d'expression. Un sourire vient illuminer, non seulement son visage, mais aussi la pièce. J'ignore la pensée qui vient de traverser son esprit, mais quelque chose me dit, qu'il ne lâchera pas l'affaire de sitôt. Des étoiles éclairent ses yeux bruns et il me lance :
—Ce n'est qu'un au revoir Chérie. Je ne vais pas t'oublier. Je vais seulement attendre que tu te rendes compte que je suis ton âme sœur ! A la revoyure !
Sur ce, il referme la porte derrière lui, avant même que je puisse réagir.
Quelque chose m'indiqueque le point final que j'espérai pour notre relation s'est transformé en pointsde suspension.
***
Hey !
📌Qu'en avez-vous pensé ?
📌La situation entre Cassandra et Thomas peut-elle s'améliorer ?
📌Si oui, de quelle manière ?
📌Et sinon, que va-t-il se passer ?
Merci pour vos votes et commentaires ! A demain.
xoxo♡
VOUS LISEZ
Les flammes de la passion | 2
RomanceLe temps est censé être le meilleur remède, mais certaines blessures ne peuvent pas être guéries, même dix ans passés à près de six mille kilomètres de distance. Voilà dix années passées depuis ma rencontre avec Thomas et presque autant de temps que...