Chapitre 19 | Rupture (2)

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—Je me fais sûrement des films, me dis-je essoufflée.

Je ne suis qu'au cinquième étage et je suis déjà à bout de forces. Je décide donc d'abandonner afin d'emprunter l'ascenseur et note dans un coin de ma tête de reprendre le sport, car mon cardio n'est plus au rendez-vous.

Dans la cabine d'ascenseur, le présentiment ne m'a pas quitté et cela commence à m'inquiéter. Je me demande pourquoi ai-je cette impression que quelque chose va mal tourner. C'est vrai qu'il y a de fortes chances que je me prenne la tête avec Lisandro, mais pas plus que d'habitude...

J'arrive finalement à mon étage et avance avec incertitude vers la porte de mon appartement.

—Cassandra ça va aller, me répété-je dans l'espoir de me persuader moi-même que tout va bien se passer. Combien de fois as-tu eu de mauvais présentiments, mais qu'au final ça s'est bien passé ? Des centaines de fois...

J'introduis avec délicatesse la clé dans la serrure de la porte. Celle-ci n'étant pas verrouillée, m'informe de la présence de Lisandro dans l'appartement. En temps normal, j'aurais annoncé mon arrivée à Lisandro, mais ce soir, je ne le fais point. Je me contente juste de me diriger à travers le couloir, jusque dans la chambre, où de la lumière en sort.

J'entends quelques chuchotements et automatiquement, mon mauvais présentiment se transforme en certitude. J'hésite à pousser la porte de la chambre. Est-ce que j'ai vraiment envie de voir ce qui se passe dans la pièce ? Bien que j'aie énormément de rancœur envers Lisandro, je crains que ce que je découvre ne me fasse tout de même du mal. D'un autre côté, je me dis que cela peut m'aider à m'émanciper de lui.

Avant même que je prenne une décision en pesant tous les pours et les contres, ma main s'élance vers la poignée de la porte et l'ouvre. A peine l'action réalisée, je découvre Lisandro en compagnie d'une jeune femme d'origine asiatique, dans notre lit conjugal, bien que celui-ci ne le soit plus trop ces derniers temps. La jeune femme halète et cache son corps nu sous les draps du lit. Quant à Lisandro, j'ignore si le regard qu'il me lance est assassin ou désolé. Je ne m'attarde cependant pas dans la pièce, dans laquelle je ne suis pas la bienvenue et fuis dans le salon. J'attends que Lisandro me rejoigne pour qu'on discute. Enfin, a-t-on vraiment besoin de discuter ?

Avec tout le manque de respect que mon fiancé me porte, il arrive un quart d'heure après mon irruption dans la chambre avec sa maîtresse. Monsieur n'en a tellement rien à faire de mes sentiments, qu'il les piétine jusqu'au bout en prenant le soin de terminer son affaire, avant de parler avec moi.

—Ne t'énerves pas contre Océane, me lance Lisandro en me rejoignant dans le salon tout en lançant son peignoir.

—Tu penses vraiment que je suis encolère contre ta maîtresse ? m'indigné-je. C'est contre toi que je suis furieuse !

—Oui je sais. Je ne comptais pas que tu nous surprennes, mais maintenant que c'est fait, peux-tu revenir dans une demi-heure ?

Il se fout de moi ? Je serre fort mes poings, afin de ne pas lui en balancer une en plein visage. Me voyant agacée, il soupire en me demandant :

—Qu'est-ce qu'il y a encore ? Ce n'est pas comme si tu venais de l'apprendre non plus.

—Tu es sérieux, Lisandro ? Tu te rends compte de ce que tu dis ou pas ? J'ignore si tu le fais exprès ou pas, mais sache que je ne peux plus accepter un tel manque de respect de ta part !

Lisandro ricane tout en levant les yeux au ciel, comme je faisais des menaces dans le vent. Cependant je suis sérieuse, c'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.

—Cassandra, commence Lisandro calmement mais de manière hautaine. Que vas-tu faire ? Partir ? Vas-y, je me languis de lâcher ma petite bombe au visage de ton Thomas chéri.

—Tu crois que tes menaces me font encore peur ? Thomas ne me parle plus par ta faute, j'ai dû te choisir toi, plutôt que lui. Je ne crains plus rien maintenant !

—Le penses-tu vraiment ?

Un rictus diabolique étire ses lèvres. J'ignore s'il bluffe ou non. Qu'aurait-il à propos de moi ? Il n'a rien pour me faire chanter à présent, du moins je ne le pense pas.

Mais je refuse de vivre une seconde de plus dans cet Enfer, peu importe s'il lâche ses bombes, il faut que je parte, il faut que je me libère de son emprise malsaine.

—Allez Cassandra, sois réaliste, tu n'as aucun intérêt à me quitter. Donc je te propose de faire un tour pour te calmer, le temps qu'Océane se rhabille et parte tranquillement.

Je souffle d'agacement et crie :

—Non, elle peut rester si elle veut. Je me casse ! Et pour de bon cette fois.

J'arrache la bague qui se trouve sur mon annuaire gauche et la balance sur la table du salon. Je fonce ensuite, d'un pas déterminé, vers ma chambre et attrape un maximum d'affaire que j'enfonce dans ma valise et des sacs. Je reviendrai plus tard prendre ce qu'il reste, mais pour le moment, je prends le minimum. En sortant, je passe devant Lisandro qui n'a pas l'air contrarié par mon départ. Je me demande comment j'ai pu tomber amoureuse d'une telle ordure humaine. C'est impressionnant comment les gens changent, avant il était un garçon adorable, à présent il en est tout le contraire.

—Tu comptes vraiment partir comme ça ? me lance Lisandro tandis que je m'apprête à ouvrir la porte de l'appartement.

Je me tourne vers lui et le dévisage. Il me propose :

—Tu as encore une chance de protéger tes secrets en restant.

Je secoue la tête et étouffe un rire nerveux. S'il pense que ses coups de pression m'affectent encore.

—Bon Cassandra, arrête de faire la gamine et reviens ! m'ordonne-t-il.

Un rictus de victoire se dessine sur le coin de mes lèvres. Pour la première fois, Lisandro perd quelque chose qu'il considérait comme acquis. Cette victoire personnelle me donne la force nécessaire pour avancer en sa direction et lui dire :

—Tu sais quoi ? Tu as raison.

Lisandro semble relâcher un poids, car ses épaules se baissent. Il semble rassuré que sa petite princesse revienne dans sa tour. Cependant, il ne s'attend pas à ce que ma main droite s'écrase sur sa joue gauche.

—Je n'allais pas partir sans t'offrir ce petit cadeau de rupture de fiançailles. Bonne soirée avec Océane.

Je sors victorieuse de l'appartement, sous les insultes de Lisandro :

—Espèce de...

Je claque la porte avant d'entendre le charmant adjectif qu'il m'attribue.

Je suis enfin libre.

***

Tadam !

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xoxo

Les flammes de la passion | 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant