Le Grimoire Maudit D'Ewan Don Valliery

Hante-moi

( NDA : / ! \ Ce chapitre comporte une scène de torture qui pourrait choquer certaines personnes sensibles, elle sera indiquée de son début (sa fin est la fin du chapitre) au cas où vous ne voudriez pas la lire !)

- Il n'y a qu'une seule raison pour qu'une femme s'introduise dans la chambre d'un homme.

Est-ce que... C'était ce que je croyais ?

Je me mis à rougir violemment, contre mon gré, et sentis mon cœur accélérer dans ma poitrine.
Je tentai alors de m'expliquer correctement, mais ce fut un échec total :
- J-Je, non, n'est, vous croyez, pas, suis venue, pour, curiosité, heu, non, chercher objet...
Il continuait de me regarder avec cette lueur froide qui me faisait frissonner de peur.
Il laissa un long silence s'écouler afin de me mettre bien mal à l'aise, puis il reprit la parole :
- Il y a une chose dont j'ai vraiment horreur dans ma vie, commença t-il, c'est qu'on me désobeisse.
Il me fusilla bien du regard pour me faire comprendre qu'il faisait allusion à moi.
- Cette pièce dans laquelle tu es, est le summum de mon intimité. Je ne laisse personne y entrer à part moi, car j'y ai caché une partie de mon douloureux passé. Si je ne t'ai pas autorisé à y pénétrer c'est parce que, justement, je ne veux pas y refaire face. M'expliqua t-il.
Je l'écoutais sans oser prendre la parole.

Soudain, il fit un grand pas en ma direction et se retrouva presque collé à moi. Je ne pus empêcher mon cœur de rater un battement, même si la situation était clairement catastrophique.

Il était si grand !

Il me dépassait largement et j'étais obligée de lever la tête pour voir son visage.
À cet instant, il était vraiment menaçant : ses iris s'étaient assombris et la courbe de ses magnifiques lèvres était d'un étonnant sadisme.
- Je ne t'offrirai pas ce que tu veux. Me susurra-t-il.
Je devins écarlate en comprenant son sous-entendu.
Il ne me laissa pas le temps de bafouiller inutilement et reprit :
- Deux fois que tu me désobéis, je ne peux plus pardonner.
Je baissai les yeux, apeurée et aussi honteuse d'être incapable de trouver une quelconque excuse valable pour me sortir de cette situation.

Je me mis à réfléchir à la sanction que je risquais de recevoir. Une autre journée avec Judicaël ? Impossible. Le pauvre risquait déjà de se faire virer juste par ma faute parce que je suis complètement débile !
Être jetée dehors ? Même si le Seigneur m'avait dit que je ne sortirai plus jamais d'ici, il était possible qu'il en ait vraiment marre de moi.
Mais que ferais-je si cela arrivait ? Je ne pouvais décidément pas compter sur ma famille. Être SDF ? Sans doute. Je ne donnais pas cher de mon espérance de vie quand on sait que juste pour me rendre à la bibliothèque on me menaçait de mort et on me frappait.
Plus j'y pensais, plus je me sentais au bord du gouffre.
J'étais finie.

Il ne prit pas la peine de faire une réunion comme la dernière fois, et fit tout de suite tomber la sentence :
- Tu seras interdite de sortir de ta chambre durant vingt-quatre heures.
Je relevai mon visage, étonnée, vers lui. Seulement ?
- Bien entendu, personne ne t'apportera ton repas. Tu es cependant libre de boire au robinet de ta salle de bain si ça te fait plaisir. M'annonça t-il.
Rester sans manger le temps d'une journée entière est très désagréable, mais quand je vivais avec ma sœur il m'était déjà arrivé de faire face à ce problème. Rien d'insurmontable entre autres.
Et puis, ne pas croiser le Don, qui, rappelons-le boit du sang et refuse d'assumer devant moi, ne me dérange pas plus que cela en ce moment.
- Très bien. Capitulai-je.
Je le vis sourire malicieusement.
- Dans ce cas, je te laisse retourner à tes appartements. Me dit-il.
Je me dirigeai donc vers la sortie, me rendant compte à quel point mes jambes étaient tétanisées.
Je voulais vite fuir cette lourde atmosphère.

Quand je fus sur le pas de la porte, il me lança quelque chose dans un murmure que je ne parvins pas à comprendre :
- C'est fou comme les rêves peuvent être mauvais, trésor...
Je n'y fis pas plus attention et m'en allais.