Pardonne-moi

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- Peuh, tu me fais pitié humaine. M'aborda l'inconnu.

Je restai figée comme une statue, ne sachant pas quoi faire d'autre que fixer le nouveau venu avec méfiance.
Il ne s'approcha pas de trop, gardant une distance très raisonnable entre nous.
- Qui êtes-vous ? L'interrogeai-je.
Je n'eus pour seule réponse qu'un "Peuh" méprisant. Que me voulait-il ? Je ne savais même pas pourquoi je restais là, alors que manifestement il n'était même pas assez poli pour répondre à mes questions.
Je décidai de rester silencieuse. Après tout, c'est lui qui est venu me voir en première !
Nous nous fixâmes en silence.

Après quelques minutes il se décida à parler.
- Je suis venu te mettre en garde. M'expliqua t-il vaguement, avec toujours son côté hautain.
- De quoi, et pourquoi ? L'assaillai-je.
- Disons que nous avons le même... "Élément perturbateur". Ajouta-t-il.
- Qui est ? Le pressai-je.
Il me fusilla de ses iris violacés sans aucune raison, avant de retrousser son petit nez pointu et de cracher :
- Peuh, je ne savais pas que les sous-espèces que sont les Hommes sont aussi stupides.
- Comment ça, les "Hommes" ? Fis-je, perdue.
- Peuh, tu es pitoyable. Me lança t-il.
Il était vraiment venu là pour m'insulter ?
- Si c'est juste pour me rabaisser, vous pouvez rentrer chez vous, merci. Répliquai-je aigrement.
- Peuh. Fit-il en fronçant ses sourcils parfaitement taillés.

Nous n'étions pas sortis de l'auberge...

En fin de compte, je décidai de continuer de le questionner. Puisqu'il était là, autant en apprendre un plus à son sujet :
- Et pourquoi devrais-je vous faire confiance ? Lui demandai-je, interrogatrice.
- Pour aucune raison. Mais si tu préfères, tu peux aussi te jeter dans les bras de l'autre imbécile qui se sert des autres et qui prend grand plaisir à te manipuler. Me répondit-il du tac au tac.
- Qu'est-ce qui vous prouve qu'il me manipule ? Me défendis-je, blessée.
- Je ne sais pas : tout, peut-être ? Se moqua t-il de moi.
- Vous n'avez aucune preuve ! L'accusai-je.
- Je trouve simplement étrange de mettre sa confiance en un homme qui sort de nul part, dont on ne connait rien mais qui sait étonnamment tout de nous, qui nous cajole puis devient soudain stricte, qui s'en va on ne sait où le jour, qui boit on ne sait quoi, et qui s'amuse à embrasser une femme devant témoins alors que quelques jours plus tôt il faisait la cour à une autre. Non : je n'ai vraiment aucune preuves. S'exaspéra t-il en retroussant de nouveau son petit nez.
- Vous êtes venu ici juste pour me dire ça ? Répliquai-je froidement.
- Peuh, tu es vraiment pathétique. M'insulta t-il encore.
- Et votre but, c'est quoi, hein ? Me mettre le doute ? Perdis-je mon sang froid.
Il me dévisagea de façon arrogante, clairement agacé par mon comportement.
- Peuh, tu avais déjà le doute en toi, tu es juste trop faible pour y faire face seule. Me réctifia t-il.
Je serrai les dents de frustration. Le pire dans tout ça, c'est que cet odieu individu avait raison sur tous les points.
- Pourquoi être venu me dire ça ? Chuchotai-je, maintenant vidée de mes forces.
- Tout ce qui peut nuire à l'ennemi sans que j'ai besoin de me salir les mains est bon à prendre.
Il me jugea du regard avant d'ajouter un de ses commentaires vexants :
- Peuh, mais je crois bien que tu seras inutile.
Les yeux toujours brûlants de larmes, je le fusillai du regard et lui ordonnai :
- Allez-vous en.
Il ne chercha même pas à me contredire et se retourna. Avant de disparaitre au coin d'un arbre il me lança :
- Tu es condamnée humaine, je suis ton seul salut.

Je fixai de nouveau le vide, puis me laissai tomber lourdement sur mon banc de pierre.
Il avait peut-être raison, Ewan était une mauvaise personne.
Ou il avait tort, Ewan était quelqu'un d'étrange, certes, mais de bien.
Je pris ma tête entre mes mains.

Je souffrais intérieurement d'être si faible et de ne rien savoir. Qu'importe ce que je faisais, je m'éloignais toujours de la vérité.

Le Grimoire Maudit D'Ewan Don VallieryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant