Chapitre 25

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Sparthènes est vraiment une magnifique ville : y aller, c'est s'offrir un voyage dans le temps. Les bâtiments blancs et colorés font de cette cité un paradis grec ; mais, que serait une ville sans direction ? Tout d'abord, le suffrage universel des deux sexes est autorisé : mâles et femelles peuvent voter à l'Acropole et se présenter politiquement, il est généralement mieux vu que deux citoyens et deux citoyennes occupent les postes de consuls. L'égalité et l'équité des sexes sont devenues des choses très importantes pour les serpents, pour eux, pas de bonheur sans équité. Politiquement, c'est une vraie démocratie : tout est fait par tirage au sort et tout le monde occupe au moins une fois un poste haut-placé ; pour ce qui est des salaires, les métiers en ont des différents, mais, ce qui est un métier élogieux pour ces mobians, c'est celui qui prend soin de la cité, autrement dit, éboueurs, professeurs, infirmiers, médecins, agriculteurs, toutes ces professions sont les mieux rémunérées. Sans oublier que, si vous décidez d'exercer un métier considéré comme moins élogieux pour cette civilisation ou que votre salaire ne vous aide pas à subvenir à vos besoins, d'importantes aides sont mises en place pour vous permettre de vivre décemment. L'éducation, les soins médicaux, les transports en commun et les avocats sont gratuits aux citoyens. Une fois par semaine, tous les citoyens doivent aller à l'amphithéâtre pour profiter d'une tragédie grecque humaine, mais interprétée par des serpents ; à ne pas omettre : la philosophie est aimée de tous ; depuis la maternelle, tout le monde l'étudie avec assiduité. Apprendre à réfléchir par soi-même est primordial pour le bien-être spirituel, comme le fait comprendre l'un de leurs nombreux dictons : "Qui n'est pas philosophe ne peut prétendre être heureux". Si l'un d'entre eux a le malheur de dire que l'ignorance est le bonheur !... Et bien, son opinion est respectée : il est impensable pour les sparthéniens de juger quelqu'un pour ses avis différents. Pour ce qui est religieux, la principale religion exercée par 90% de la population reptilienne vivant sur l'île est le polythéisme gréco-mobian : une belle religion mélangeant les mythes de la Grèce Antique des humains avec les mœurs mobians. Mais la liberté de religion est grandement respectée ! Si un serpent se prend de passion pour la religion du Chaos, ou même, se créer sa religion ou se prend pour un dieu, c'est respecté, tant que cela ne le rend pas malheureux. Les sparthéniens se sont crées sept péchés capitaux : Harcèlement, Cruauté, Irrespect, Ignorance, Discrimination, Avarice et Dépression. Tout ce qui rend malheureux est à éviter ! La prostitution est légale ici, mais c'est extrêmement encadré et cela sert plus de médicaments, de traitements ; c'est devenu une branche de la médecine, il faut donc une ordonnance pour avoir rendez-vous avec une de ces jeunes femmes ou un de ces jeunes hommes volontaires, les exerçants de cette profession sont nommés : Médecin du Cœur, ils ne font pas que partager des rapports sexuels, mais apportent de l'amour, des compliments et du réconfort pour ceux atteint de malheur ou de coups de mou, les personnes volontaires et choisies sont généralement très empathiques, sympathiques et patientes (il est important de préciser que les rapports sexuels des serpents mobians sont très différents du reste de la population mobienne du fait qu'ils n'ont aucun organe génital externe : les deux acteurs s'enlacent, si c'est "hors-saison", le mâle et la femelle sécrètent tous deux des endorphines liquides, ce qui apporte le bonheur pour les deux amants qui ne font, concrètement, que se partager un câlin), ce sont des sortes d'amis ou amants médicaux. La dernière chose à savoir sur cette cité, c'est que les rapports amoureux sont tous tolérés tant qu'il y a accord des deux partis ; la pédophilie a un système particulier dans cette ville : si un majeur tombe amoureux d'un mineur (la majorité citoyenne étant de 15 ans), il a l'interdiction d'avoir des rapports sexuels avec le plus jeune, il ne peut l'aimer que de manière platonique et ne peut demander une relation sérieuse qu'aux 15 ans du mineur. Les sanctions pour les crimes sont particulières : si un criminel est attrapé et prouvé coupable, la partie civile doit choisir sa sanction, et non le juge ; mais on attend d'abord que la rage du moment soit tombée pour que les proches ou les victimes puissent penser plus rationnellement : une fois, une voleuse s'est faite attraper et la victime, un petit garçon de huit ans, a juste ordonné : "Je veux qu'elle me fasse un câlin". Les parents réclamaient un dédommagement financier, mais le juge a jugé la sanction du mineur plus adaptée, étant donné que la voleuse était suffisamment endettée et que la condamner à une amende la plongerait encore plus dans la criminalité.

L'Odysée de Maria RobotnikOù les histoires vivent. Découvrez maintenant