Début septembre 2004.
Elle avait très peu dormi, a vrai dire elle avait passé une grande partie de sa nuit à pleurer. Elle se trouvait dans sa salle de bain à se brosser les dents, se préparer pour prendre le chemin de l'école. Elle était en train de mettre ses chaussettes quand le fils de son beau-père fit son apparition dans la salle de bain, Amani l'ignorait, c'était l'un des domaines ou elle excellait, l'ignorance. Elle avait donc décidé de l'ignorer jusqu'à leur départ pour l'école, mais cette idiot d'Issam ne le voyait pas comme ça.
-Pourquoi t'es moche ?, demandat-il.
Elle n'eut même pas un regard pour cet odieux personnage qu'était cet adolescent.
Mais le jeune homme était décidé a continuer.
- En plus d'être moche tu es bête!
-Laisse là tranquille Issam!, dit le père de celui-ci.
-Mais papa, je joue avec elle.
-Toi oui mais elle non.Amani les regardaient puis sorti de la salle de bain prendre son petit déjeuner.
Vous devez pensez que ce beau-père avait l'air très gentil, très protecteur avec celle qui n'était que la fille de sa femme, mais ne vous fiez pas au apparence comme on le dit si bien, trop poli pour être honnête. L'hypocrisie était le slogan même de cet homme. Après avoir pris son petit déjeuner, elle partit en direction de sa chambre récupérer ses affaires et sa veste, elle était enfin prête. Elle récupéra aussi un petit cahier qu'elle rangeait soigneusement dans son sac.
Quelques minutes plus tard ils prirent le chemin de l'école, heureusement pour Amani, Issam était au collège, ce qui faisait qu'elle avait du répit dans la journée.
A l'école c'était une petite fille joyeuse qu'on trouvait, une autre personne, joyeuse mais solitaire.
A la recréation, elle était assise sur un banc au fond de la cour à écrire dans son cahier.《Septembre 2004.
Tu sais il était la hier soir, mais j'ai encore fais semblant de dormir pour qu'il me laisse tranquille, maintenant je fais tout le temps semblant de dormir et lui n'aime pas quand je suis endormie, il me préfère éveiller comme il le dit si bien, maman elle ne voit rien comme d'habitude. Tu sais j'en ai marre, je ne veux plus rester a la maison avec eux. Pourquoi il ne m'a pas emmené avec lui ? Tu sais toute a l'heure la maîtresse en a parlé, elle a dit que c'était pas bien, que ça devait pas se passer comme ça a la maison, que personne avait le droit de nous faire ça et que si ça ce passait il fallait aller voir un adulte, mais moi les adultes je ne leurs fait pas confiance, regarde "papa" c'est un adulte et pourtant il m'a laisser tomber, maman ? Elle ne voit rien, elle ne voit jamais rien, en plus tout ça est de sa faute, elle m'oblige a supporter tout ça, a vivre là-bas, alors je ne dirais rien a personne même pas a la maîtresse juste a toi, de toute façon tu sais toujours tout, mais tu ne peux rien faire...》A la fin de son écrit, elle repartit en cours, l'école c'était pour elle un moyen de s'évader d'être enfin libre, mais la liberté a un prix.
Octobre 2006.
Les années collèges
Assise sur un siège, elle attendait, elle attendait la décision de la réunion parents-professeurs qui avait eu lieu pour son intégration dans son nouveau collège. La réunion était enfin terminée, l'un de ses nouveaux professeurs se dirigeait vers elle et lui dit.
- Je te retrouve demain avec les 4eme b d'accord ?
La jeune fille hocha la tête, elle n'était pas très bavarde, voire pas du tout. dans son ancien collège certains élèves se demandaient même si elle n'était pas sourde ou muette.
- Tiens ton emploi du temps ! Ajouta- il.
A la suite de ce monologue il s'en allât laissant la jeune fille avec sa mère et son beau-père. Dans la voiture l'homme voulu briser le silence qui y régnait.-Issam t'aidera à faire tes devoirs si tu...
- Je n'ai besoin de personne et surtout pas de lui !, dit-elle en lui coupant la parole.
- Amani tu parle correctement s'il te plait. dit sa mère sur un ton autoritaire.Amani soupira, posa sa tête contre la vitre et ferma ses yeux.
A la maison tout avait changé, des faux jumeaux était venus agrandir d'avantage cette famille, désormais la nuit, Amani verrouillait sa chambre pour pouvoir s'endormir en paix. Entre Amani et Issam c'était la guerre, une guerre que le jeune homme ne savait pas maîtriser, une guerre qu'il était en train de perdre...
Mars 2009.
Les années lycées
Assise toutes seule dans sa cuisine avec sa petite sœur âgée de cinq ans, elles essayaient d'avoir une discussion, mais c'était peine perdue, sa sœur voulait absolument avoir raison. Elle écoutait l'enfant avec beaucoup d'attention, la petite fille était la seule personne a qui Amani prêtait de l'intérêt, sa raison de vivre comme elle le disait si bien. La porte d'entrée claqua, la petite fille s'en allât voir l'arrivant, Amani était seule dans la cuisine, elle se leva a son tour afin de rejoindre sa chambre mais une personne lui en interdisait le passage.
-Laisse moi passer, lui demandat-elle.
-Non reste avec moi, ajouta l'inconnu, en s'approchant de plus en plus de la jeune fille.Celle-ci restait de marbre, elle avait l'habitude de ce genre de chose. L'inconnu posa sa main sur le dos de la jeune fille tout en respirant son parfum.
- Tu peux y aller, lui dit-il.
La jeune fille s'exécuta et allât s'enfermer dans la salle de bain, elle se regardait dans le miroir, elle avait le regarde vide, au bord des larmes
, elle se répétait :《Essuies tes larmes Amani, les gens comme toi ne pleurs pas, pense a ta vengeance parce qu'elle sera des plus belle, ne l'oublie jamais .》
4 juillet 2011, 10h53, résultat du bac.
-Amani, tu ne vas pas voir tes résultats du bac ? Demanda sa mère.
-Je l'ai si c'est ça que tu veux savoir.Sa mère soupira, elle avait l'habitude de la froideur de sa fille, elle savait que sa fille lui en voulait toujours pour le départ de son père, ainsi que de l'arrivée de cet homme dans leur vie.
Amani mit ses chaussures, prit sa veste ainsi que celle de sa petite sœur. Elles étaient sur le point de sortir quand sa mère lui demanda si c'était possible qu'elle les accompagne afin de passer une journée entre filles. Amani lui avait répondu que si ça lui faisait plaisir, elle n'avait qu'a venir, plutôt froide comme réponse. La femme prit alors sa veste et sortie accompagné de ses deux filles.