Fire Emblem: Runes of Life & Death

Chapitre 1: L'enfant

Le soleil s'était couché depuis déjà plusieurs heures sur le continent d'Orkyn, tandis qu'une grande partie de la voute céleste permettait aux habitants encore debout d'admirer les constellations et la lune d'azur surplombant le ciel, quelque-part dans l'empire de Rénahiel, de nombreux nuages empêchaient la vue de ce panorama.

Dans cette nuit noire se déplaçait un homme à cheval, une capuche empêchant ceux qui le croisaient de voir son visage, mais ces derniers remarquaient l'armure étincelante qu'il arborait, ainsi qu'un étrange objet qu'il gardait solidement serré contre sa poitrine afin de l'empêcher de tomber de sa monture.

Plus ce mystérieux cavalier s'enfonçait dans les terres de l'empire et moins il croisait de voyageurs nocturnes. Après de longues heures de chevauchée dans l'obscurité, l'homme arriva aux abords d'une grande forêt, celle-ci portait le nom de "Forêt de l'Oubli". Située au Sud de Rénahiel, les habitants de l'empire, ainsi que tous les marchands du continent préféraient contourner ces bois, même si cela signifier perdre un temps considérable, des rumeurs concernant des disparitions soudaines de voyageurs et d'événements inexpliqués entourant ces bois. Certains disaient que c'était l'œuvre de bandits, d'autres d'un peuple reclus ou encore la demeure d'êtres surnaturels mais personne sur l'ensemble du continent ne pouvait apporter de réponse précise concernant ces lieux. 

Sachant tout de même ce qui l'attendait en pénétrant en ces lieux, l'homme à cheval pénétra tout de même dans cette forêt, malgré quelques réticences de sa monture au départ. En s'enfonçant dans ces bois, l'homme remarqua un détail pour le moins surprenant, un grand silence régnait en ces lieux. Il n'était pas dupe, les forêts sont des lieux où la vie animale s'exprime de jour comme de nuit, mais ce soir là, le silence y régnait, seul le vent se faufilant entre les feuillages et les branches d'arbres se faisant entendre, ainsi que le bruit des sabots de sa monture marchant à un rythme soutenu. L'homme restait sur ses gardes, s'enfonçant toujours plus profondément dans les bois et jetant un coup d'œil régulier à ce qu'il gardait serré contre lui. 

Après de nombreuses heures à errer seul dans cette forêt profonde, l'homme remarqua une structure qui se démarquait du reste de la végétation, un chemin à moitié effacé par les ravages du temps parsemé de quelques pavés délogés de leur emplacement par les racines des arbres. En suivant ce chemin de fortune, l'homme eu la surprise de voir des colonnes en ruines parsemer cette route étrange. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes, une fois arrivé au bout du chemin qu'il se retrouva face à un temple en partie en ruines. La végétation avait pris possession des lieux, les lianes n'étant parfois que le seul rempart empêchant certaines statues de femmes aux oreilles pointues de ne pas s'effondrer sous le poids des siècles.

Une aura particulière semblait se dégager de ce temple, l'homme ne saurait dire de quoi il pouvait s'agir exactement mais il savait que c'était quelque-chose de particulièrement ancien, sans pour autant que cela ne semble menaçant. Il prit ainsi la décision de descendre de sa monture, prenant soin de faire preuve de la plus grande délicatesse afin de ne pas secouer ce qu'il transportait. Une fois les pieds à terre, l'homme s'avança vers la porte en pierre du temple, qu'il poussa de son épaule, puis pénétra au sein du bâtiment. 

L'intérieur semblait avoir été épargné par la végétation, cependant une odeur de renfermé régnait en ce lieu, l'homme ne pouvait s'empêcher de se demander combien de temps avait bien pu s'écouler depuis la dernière fois que quelqu'un avait poussé la porte de ce temple. En outre l'odeur qui commençait à disparaître avec les courants d'air de la porte principale, l'homme était surpris par la sobriété de l'endroit. Mis à part quelques fresques et des inscriptions dans une langue dont il ne comprenait pas les symboles, aucune forme de décoration grandiose n'était pour ainsi dire présente. Ce n'est qu'en s'aventurant dans les profondeurs du temple qu'il trouva une pièce située tout au fond de celui-ci avec une statue faisant dans les trois mètres de haut et représentant une femme à l'air bienveillant, aux oreilles pointues, arborant une grande toge et une couronne de feuilles sur la tête tout en joignant ses mains en prière, le tout accompagné d'un autel se trouvant aux pieds de celle-ci.