Un garçon singulier /3

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Helloooo !
Une veste trop grande empruntée à son père, un pantalon militaire trop large et de jolis cheveux blonds. Oui, c'est bien notre petit Navinn en média !
(Je me mets au dessin, soyez indulgents x))

Je pense que je vais vous présenter d'autres personnages comme ça. Vous me direz ce que vous en pensez !

Sur-ce, finissons ce chapitre ! Je vous souhaite une très bonne lecture !

☽☼☾

Kia ravale sa salive, bouche bée.

— Navinn ! s'indigne-t-elle.

Mais que peut-elle lui reprocher ? De dire ce qu'il pense ? Non, c'est ce qu'elle lui a demandé. Sauf qu'il s'en prend à Solal. Alors, dire ce qu'elle pense, Kia s'en prend le droit aussi :

— Ne sois pas si sûr de nous vaincre, argue-t-elle. Tes soldats ne te serviront plus à rien si tu continues à les opprimer. Comme chef, tu fais vraiment pâle figure. Solal va te mettre la misère !

Navinn s'avance sur son fauteuil.

— Tu ne veux vraiment pas comprendre mes méthodes, hein ? siffle-t-il en fronçant les sourcils. Mais ça au pire, ça m'est égal. Par contre, arrête de me comparer à Solal.

— Pourquoi ? nargue la jeune fille en prenant de l'assurance. Ah oui c'est vrai : tu n'aimes pas la concurrence. En même temps, je te comprends, tu ne fais pas le poids !

Kia joue avec le feu. Elle prend des risques, mais elle veut montrer qu'elle aussi connaît les faiblesses de son adversaire. Et il faut dire qu'elle vise juste, le visage du garçon se métamorphose. Fini le sourire suffisant, bonjour les sourcils foncés et la mâchoire crispée de colère.

— Il n'y a pas à parler de concurrence, je n'ai rien à voir avec lui ! se vexe-t-il. Tu n'as pas le droit de nous comparer ! Moi, je n'ai pas pris le pouvoir pour mes actes. Personne ne m'a élu. J'ai été imposé parce que toute ma famille est morte, personne ne m'a rien demandé ! Je n'ai pas son charme, je suis un enfant ! Je n'ai pas un regard à tomber par terre, des cheveux qui volent dans le vent et des manières à faire craquer toutes les filles de la Terre. Je suis juste un gamin qui a pris la place de son père parce qu'il ne restait que lui, à qui on a refilé la charge d'un pays par défaut et qui n'a même pas un visage assez sérieux pour pouvoir se faire obéir par sa propre armée ! Alors non, je ne peux pas diriger comme ton grand Solal ! Je ne...

Kia grince les dents, forcée malgré elle de lui donner raison. Il dit vrai : il n'a pas pris le pouvoir, il en a hérité. Ça n'a strictement rien à voir. Et même s' il y a été préparé toute sa vie, il n'aura jamais l'étoffe d'un vrai chef.

Navinn n'est qu'un enfant, et tout le monde s'accorde à dire qu'un enfant n'est pas capable de diriger un pays et une armée. Il n'est pas comme Solal, personne ne voit en lui un chef. Mais il n'empêche qu'il pourrait mieux s'en sortir ! Il tue trop, déplore Kia. Et il a beau dire ce qu'il veut, c'est une manie de petit garçon, de tuer ce qui l'énerve. Pas une manie de chef !

Le garçon ouvre la bouche pour poursuivre sa défense, c'est sans compter le domestique venu leur apporter les boissons qui vient l'interrompre :

— Excusez-moi, monsieur, fait-il d'une voix aiguë en s'approchant, tremblant de la tête au pied. On me signale une intrusion à la base des missiles...

Coupé dans son élan, Navinn tourne furieusement la tête vers Kia. Il lui jette un regard noir, comme si elle venait de lui voler un de ses précieux jouets. Il l'accuse. La jeune fille le regarde alors droit dans les yeux, fière de ne pas broncher. Oui, elle est complice de l'attaque, s'enorgueillit-elle. Et elle a hâte de voir comment il compte réagir, lui qui commençait déjà à perdre son sang-froid.

— Doit-on... propose le domestique.

— Laissez-les se débrouiller seuls, tranche fermement Navinn, non sans lancer un énième regard empoisonné à Kia. S'ils ne sont pas capables de repousser quelques intrus, autant qu'ils meurent.

La jeune fille perd soudain de son aplomb. Elle se fige sur son fauteuil, choquée par les paroles du garçon. Jamais Solal ne dirait ça, jamais il n'abandonnerait ses troupes ! s'indigne-t-elle. Il aime chacun de ses soldats, ils sont trop précieux pour lui. Et ça ne dérange pas Navinn d'en laisser mourir alors qu'il pourrait les sauver ? Encore un point en moins pour le dictateur !

La voix étouffée du domestique transmettant ses ordres en arrière plans, Navinn reprend la parole :

— Tu vois, malgré mes efforts, je n'inspire toujours pas le respect, se navre-t-il en trifouillant dans les poches de sa veste. Alors pour me faire écouter, je dois bien passer par la force, non ? Crois-moi, la violence marche très bien quand elle est bien employée. Mes soldats, au moins, ils m'obéissent ! Ça me suffira amplement pour gagner !

Le garçon finit par sortir un pistolet d'une poche de sa large veste. Aussitôt sur ses gardes, la respiration de Kia s'accélère d'un cran quand elle le voit viser le dos du domestique, debout à la limite de son champ de vision.

L'homme est toujours au téléphone. Mais bientôt, il raccroche.

— On ne m'interrompt pas quand je parle, le réprimande sèchement Navinn.

Et il l'abat sans autre forme de procès.

Coeur de pierreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant