Capture the moment

Chapitre 9

D'habitude le lundi est un jour que j'aime bien, mais aujourd'hui je ne l'aime pas du tout. Je dois m'expliquer avec Mack et trouver Asher qui ne répond plus à mes messages depuis samedi, quand il s'est volatilisé comme s'il n'était jamais venu chez moi. Il fait le fantôme et ça commence à fortement m'énerver. Mon cerveau n'a pas cessé de fonctionner et de cogiter par rapport à Asher, pendant deux jours entiers.

Ce week-end a été très long, je suis resté seule dans ma chambre, à éviter les messages de Mack et à espérer que ce soit Asher qui me les envois, mais il a fait comme s'il n'avait jamais été là, je commence même à me demander s'il a vraiment existé.

- Merci de m'avoir conduit maman, je te promets que demain je me mets à prendre le bus.

Je lui dis au revoir et ferme la porte de la voiture. La voiture s'éloigne de moi jusqu'à ne plus la voir. Je me retourne et regarde longtemps l'école. J'hésite à entrer. Je ne sais même pas si je vais aller à l'entraînement à la fin des cours.

- Maïa !

Je me retourne et vois Jerry, qui est cheerleader avec moi. C'est lui qui m'a aidé à "m'envoyer en l'air" jeudi à l'entrainement, pour mon essaie de flyer.

- Salut Jerry !

Ça s'entend à ma voix et ça se voit aussi sur mon visage que je n'ai aucune énergie.

- Salut, je voulais juste savoir comment allait ta cheville, me demande-t-il sans cesser de me sourire.

- Ça va mieux mais je pense que plus jamais je ne serai voltigeuse.

- Franchement tu avais une bonne technique. Mais si tu ne veux plus le faire je comprendrai.

Il me sourit, ce qui me donne un peu de réconfort. Enfin quelqu'un qui sourit, ça faisait longtemps. Tout d'un coup je me sens un peu mieux.

- Oh ! Je ne savais pas. Pour être honnête j'hésite à continuer le cheerleading.

Son sourire s'efface juste après le dernier mot que je prononce.

- Pourquoi ? Je ne comprends pas, tu as tout à fait ta place dans l'équipe, tu es même... je ne devrais pas te dire ça mais... tu es même une des meilleures. Je suis sûr que si Jenna et Gabi n'étaient pas les capitaines tu serais peut-être à leur place en ce moment.

Waouh ! Je suis bouche bée, la seule chose que je sais faire c'est sourire. Et il continue en me disant :

- Je te préfère comme ça. En plus je suis vraiment fort pour réconforter les gens.

- Ce que tu dis... c'est vrai ? Tu le penses vraiment ?

J'arrive enfin à aligner des mots.

- Bien sûr. Mais ne le dis à personne que je t'ai dit ça aussi non je vais me faire tuer pour t'avoir comparé aux reines de l'école.

C'est vrai qu'il est fort pour réconforter les gens. Il me fait sourire rien qu'en le regardant c'est vraiment un rayon de soleil ou même le soleil tout entier. Il continue en regardant dans une autre direction :

- Quand on parle du loup. Désolé je dois aller voir Gabi.

- Non, ce n'est rien vas-y et merci de m'avoir remonté le moral.

Je marque une pause quand il me prend dans ses bras puis je me rends compte de quelque chose.

- Comment savais-tu que j'en avais besoin ?

Il me regarde, il a l'air d'hésiter mais je ne sais pas pourquoi.

- C'est bien à cause d'Asher que tu es comme ça, hein ?

- Comment le sais-tu ?

Je n'arrive pas à y croire même l'école est au courant de cette histoire.

- Eh bien tu es une nouvelle recrue et les basketteurs ont aussi des nouvelles recrues... donc j'ai déjà imaginé la suite.

- Quoi ? Tu sais m'expliquer en français ? Je ne comprends rien à ce que tu me dis.

- Bon en gros, normalement on était censé faire passer un bizutage pour les nouvelles de cette année. Je ne sais pas pourquoi on ne l'a pas fait. Ce qui est sûr c'est que les garçons l'ont fait, eux. Normalement, s'il y a des cheerleaders qui font partie des défis lancés par les dernières années, les capitaines des cheerleaders sont supposé le savoir et, il y en a, des défis avec les nouvelles cheerleaders, ça ne m'étonnerait pas que tu en fasses partie.

- Attends, tu es en train de me dire qu'Asher se fout de moi ?

- Ça je ne sais pas. Je ne suis pas dans sa tête et on ne sait rien des bizutages de cette année.

- Je pensais qu'il se passait quelque chose entre lui et moi. Ça dure depuis combien de temps ce bizutage ?

- Une semaine. J'imagine que ça fait depuis une semaine que vous vous parlez.

- Oui. Donc ça veut dire que maintenant son bizutage est fini ?

Il hoche juste la tête et là je me mets en colère. Il est temps qu'une discussion s'impose entre nous deux, en tête à tête.

- Merci infiniment Jerry de m'avoir fait ouvrir les yeux. A tout à l'heure.

- A plus, Maïa.

J'ouvre les portes avec le plus de force possible, en boitant, je suis à la recherche d'Asher et il va me le payer de s'être foutu de moi comme ça.

Une chose me fait m'arrêter dans mon élan, je tourne la tête et là, je les vois, main dans la main. Ils s'embrassent, tout le monde les regarde. Ils ont tous la même tête que moi ; choqué, je suis choqué mais une chose en moi est différente que les autres, c'est que ma colère est encore plus forte qu'avant. Je m'avance vers eux, surtout vers elle. Elle se retourne et son sourire n'est plus là, elle a l'air surprise de me voir.

- C'est quoi ça ? je demande en les pointant du doigt.

Elle ne me répond pas. Je lui tire le bras pour qu'elle me regarde. Elle se retourne et ne me regarde même pas.

- Je te repose la question vue que tu as l'air de ne pas l'avoir entendue. C'est quoi ça ?

Je lui montre ses mains entrelacer avec les siennes.

- Je...

Je ne lui laisse même pas le temps de répondre.

- Tu veux devenir comme Zoé ? Tu veux vraiment que notre amitié se termine à cause d'un garçon ? Ça on me l'a déjà fait, et je n'ai pas envie que toi aussi tu me le fasses vivre.

- Maï...

Je l'interromps encore, je ne sais pas si j'ai envie de l'entendre finalement.

- Non, tu le savais très bien que j'avais des vues sur lui et puis aujourd'hui je te vois entrain de l'embrasser. Mack, je pensais que tu me comprenais et que jamais tu n'allais me faire ça.

- Je suis désolée pour toi. Mais je ne m'attendais pas à ça non plus et aussi je pensais que notre amitié n'existait déjà plus. Tu sais que pendant deux jours tu m'as laisser t'envoyer des messages sans jamais me répondre. Alors j'ai envie de te dire que je ne me sens pas triste d'avoir accepté le rendez-vous avec Aiden.

Je n'y crois pas.

- Aujourd'hui j'étais prête à te reparler et à te pardonner mais là je suis sûr que j'ai pris la mauvaise décision. Je pense que tu ne pouvais pas faire pire.

Je me retourne pour ne pas lui montrer les larmes qui coulent sur mes joues. Aiden m'appelle mais je ne me retourne pas, je me mets à courir vers une porte, n'importe laquelle, juste la première qui se présente. Je ne veux plus les voir.

J'entre et il n'y a personne. C'est une salle de classe, elle est dans le noir complet, elle ne me rassure pas. J'expire et inspire plusieurs fois, me frotte les joues pour enlever mes larmes et ressort de la classe qui reste toujours plongé dans le noir et pile quand j'ouvre la porte, je le vois...

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Mackenzie et Aiden en média