Asher en média
La sonnerie retentit pour annoncer la première heure de cours, je suis médusé de le voir devant moi, je n'avais pas vraiment pensé à ce que j'allais faire ou même lui dire une fois devant lui. La seule chose que je ressens c'est une douleur au niveau de ma cheville. Elle me fait atrocement mal mais pourquoi ai-je couru ? Vite, il faut que je la repose en m'asseyant sur une chaise ou un banc. J'arrête enfin de le regarder et cherche quelque part où m'asseoir.
- Maïa, est-ce que ça va ?
Asher me parle après m'avoir regardé de la tête aux pieds comme si c'était la première fois qu'il me voyait. Il avait la bouche grande ouverte, je pense qu'il ne s'attendait pas à me voir, moi. Je ne lui réponds pas et trouve un banc, que je vois par la porte d'entrée de l'école. Je sors en boitant. J'entends ses pas derrière moi. Il répète :
- Est-ce que ça va ?
Je m'assieds et il prend place juste à côté de moi. Je mets mes mains autour de ma cheville pour pouvoir la masser délicatement. Je ne lui réponds toujours pas.
- C'est ta cheville ? J'aurais dû m'en rendre compte en te voyant courir.
Il m'a vu ? Oh non, j'espère qu'il ne va pas me poser de questions.
- S'il te plaît, réponds-moi Maïa, m'implore-t-il. Tu ne vas pas bien ça se voit, dis-moi ce qui ne va pas.
- Je n'ai pas envie de te parler. En plus je vais être en retard pour le premier cours.
- On est déjà en retard.
Il sourit, j'aime son sourire mais là, j'ai juste une seule envie, c'est de lui crier dessus. Me défouler de la colère qui est en moi.
- Viens, je vais avec toi à l'infirmerie.
Il me tend la main, je la regarde puis détourne le regard. Je me lève et je vais vers ma classe d'histoire, c'est un de mes cours préférés, je ne veux pas le manquer et puis si je rentre chez moi mes parents vont encore être désagréable. Ils m'en veulent de m'être inscrite à cette activité.
- Où vas-tu ? L'infirmerie c'est par là, dit-il en montrant la direction opposée à la mienne.
- Je vais en cours.
- Tu es sérieuse ? Il faut que tu te fasses examiner. Je ne rigole pas, Maïa.
- Peut-être que tu aurais pu prendre plus soins de moi mais bon, ce n'était rien qu'un bizutage. Tu ne t'inquiétais pas sérieusement de moi.
Ça y est, c'est enfin sorti. Que ses fausses explications commencent. Je me demande ce qu'il va me sortir comme excuse.
- De quoi est-ce que tu parles ?
- Ne fait pas comme si tu n'étais pas au courant, je sais que tu t'es rapproché de moi juste pour être intégrer dans l'équipe, pour un défi.
- Maïa, je ne voulais pas...
- Tu sais que je commençais vraiment à ressentir quelque chose pour toi. Je pensais que tu voulais vraiment passer du temps avec moi mais ce n'était pas réciproque. En fait, c'était quoi ton « défis » ?
- Tu ne veux pas réellement le savoir, il parle tout bas, j'ai du mal à l'entendre.
- Si ! Bien sûr je veux tout savoir.
- Je te jure que notre rencontre n'a rien à voir avec ça. Je voulais vraiment te connaître mais ça faisait seulement depuis quelques heures qu'on se connaissait.
- Quelques heures ? Ça s'est passé pendant la soirée ?
- Juste après que tout le monde est parti.
Je n'ai pas d'argument pour ça, alors je reviens sur son défi.
- Alors c'était quoi ton défi ? Vu que j'en faisais partie je peux au moins savoir à quoi je servais.
- C'était le défi le plus basique : le garçon rencontre une fille, il la fait tomber sous le charme, il devient gentil avec elle, lui propose un rencard et puis il lui pose un lapin. La fille lui en veut et elle le hait. Mais moi je ne veux pas de ça, je veux une amitié avec toi.
- Eh bien moi je n'en veux pas de ton amitié.
Je ne veux pas de son amitié parce que ce que je voulais c'était plus que de l'amitié avec lui et puis je ne suis pas prête à lui pardonner.
- Écoute, je comprends que tu sois en colère mais laisse-moi t'aider avec ta cheville.
C'est vrai que j'ai mal mais je ne veux pas rester avec lui encore plus longtemps.
- OK, c'est bon je vais aller à l'infirmerie, toute seule.
J'insiste sur les deux derniers mots.
- D'accord. Ce n'est pas fini entre nous, je vais me racheter.
- Il n'y a jamais rien eu entre nous, je dis tout bas.
Je sens ses mains sur mes hanches. Mais qu'est-ce qu'il fait ? En moins de deux je me retrouve sur ses épaules.
- Qu'est-ce que tu fais ? Repose-moi !
Je bouge mes jambes dans tous les sens pour qu'il me repose à terre.
- Tu m'emmènes où ?
Il s'arrête.
- Tu m'écoutes ou pas ? Je t'ai dit qu'on allait à l'infirmerie.
- Oui mais je t'ai dit que j'y allais seule.
Il se remet à marcher.
- Je te laisserai seule, je veux juste être sûr que tu y ailles. De toute façon je serai en Histoire ça veut dire que si tu y vas au lieu d'aller à l'infirmerie je le saurai.
Je suis toujours énervé contre lui mais il est super mignon avec moi. S'il ne pensait pas ce qu'il me disait dehors, il ne serait pas en ce moment avec moi. Je ne peux pas lui pardonner aussi vite, il s'est quand même foutu de moi et de mes sentiments.
- C'est bon on y est.
- Tu peux me reposer maintenant ?
Il me repose. Je suis à quelques centimètres de lui, je n'arrive pas à bouger.
- Je passerai te voir après le cours.
- Peut-être que je ne serai plus là.
- Peut-être mais je passerai quand même.
Il sourit et je souris aussi. Mais qu'est-ce que je fais ?! Je fais un pas en arrière, toc à la porte et entre. En refermant la porte, je le vois partir.
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Capture the moment
Teen FictionMaïa Bevers est une ado sans histoire particulière qui va: (re)faire la rencontre d'une vielle amie perdue de vue, tombée amoureuse d'un garçon qui va se servir d'elle, avoir des problèmes d'amitié, changer complètement de statut social. Elle va pas...