« Tout est blanc autour de moi. J'ai froid, je suis complètement nue. Un long frisson me parcourt, et je réchauffe mon corps du mieux que je le peux. Je passe mes mains tremblantes sur ma peau, me recroqueville sur moi-même, mais rien n'y fait. J'ai froid. Mes cheveux glissent sur mes épaules, me couvrant à moitié, mais je grelotte toujours autant. Soudain, venant de derrière, une ombre m'enveloppe. Elle disparaît pour laisser place à deux grands bras qui m'enlacent tendrement. Ils me caressent avec amour, et une douce chaleur m'envahit. Je n'ai plus froid. J'ai chaud, très chaud. Mais c'est agréable. Je sens un torse se blottir contre moi, et une tête passe dans mon cou. Ses cheveux viennent me chatouiller dans le dos : ils sont plutôt longs. Je n'arrive pas à voir son visage. Dès que je tente de me tourner, il m'en empêche. Pour toute réponse, il dépose des dizaines de baisers sur ma nuque, puis sur ma gorge. Il se met en tête d'embrasser chacun de mes grains de beauté, ce qu'il réussit sans peine. De sa main gauche il joue avec quelques unes de mes mèches, et de l'autre il trace des cercles continus autour de mon nombril. Je ne l'arrête pas. Tout est silencieux, il n'y a que le son de ses lèvres claquant sur ma peau. Oui, nous sommes seuls, il n'y a que lui et moi. Tout ça est absurde, tout ça n'est pas réel. Et pourtant, j'aimerais tellement que ça ne s'arrête jamais. »
Aimée se réveilla en sursaut. Ce rêve, encore ce rêve. A chacun d'entre eux, il devenait plus entreprenant, moins hésitant. Et elle, elle le laissait faire sans rien dire. Elle rougit. Ce n'était qu'un simple songe, mais il se répétait sans cesse, et elle était quelque peu honteuse de penser à des choses de ce genre. Elle regarda son téléphone : il était sept heures trente-deux. Elle savait qu'elle ne se rendormirait pas, alors elle décida de se lever. La maison était silencieuse, puisqu'à part elle personne n'était réveillé. Elle passa dans la cuisine pour se préparer un chocolat chaud, et se posa ensuite sur le grand canapé du salon. Les vacances d'été étaient bientôt terminées, et elle allait par conséquent entrer au lycée. Ça ne l'enchantait guère, tout comme aller au collège jusqu'à présent avait été un calvaire. Pourquoi ? Elle n'avait jamais vraiment eu d'amis de par sa personnalité plutôt effacée. Pour ne rien arranger, Aimée était née de l'infidélité de son père, et n'avait jamais connu sa mère : pour se faire pardonner, il avait forcé sa maîtresse à accoucher sous X, et à lui remettre le bébé. Le reste de sa vie n'avait été qu'une vengeance permanente de sa belle-mère contre la lâcheté de son géniteur. Dès qu'elle en aurait l'occasion, Aimée prendrait son indépendance et ne remettrait plus jamais les pieds dans cette maison. Mais pour l'instant, elle devait simplement se tenir tranquille.
La porte d'une des chambres s'ouvrit. Puis une autre, et encore une autre. Voilà, toute la petite famille était au grand complet.
- Ça ne servirait à rien que je reste ici plus longtemps... Souffla-t-elle.
Elle se releva, partit s'habiller, puis sortit se promener, sans leur adresser un seul regard.
Elle passa la journée dehors, et ne se préoccupa de son retour à la maison que lorsque la soleil commença à décliner, c'est-à-dire vers vingt-et-une heures. Les rues ne désemplissaient pas : la chaleur la plus agréable était de loin celle du soir. Plus elle avançait, plus elle avait du mal à se frayer un chemin. Elle décida finalement de couper par le parc au lieu de suivre l'itinéraire de base. Celui-ci était presque vide, ce qui la ravit : elle avait enfin l'impression de respirer. Alors qu'elle secouait nerveusement son t-shirt pour y faire circuler un peu d'air, une forte rafale de vent l'interrompit, et la température chuta soudainement. Aimée posa ses mains sur ses bras, et les frotta aussi fort qu'elle lu pu : elle était gelée.
- Pourquoi est-ce qu'il fait aussi froid d'un coup ? On est en plein mois d'août !
Par automatisme elle se tourna, cherchant de tous les côtés d'où pouvait provenir cet air glacial. Soudain, sortant de derrière un buisson, une sorte de grosse bête noire aux yeux rouge sang s'avança lentement, les babines retroussées dévoilant une série de crocs pouvant écraser un crâne sans la moindre résistance.
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Last Stardust || Inspiration D.Gray Man
Romance"J'ai chaud. J'ouvre les yeux. Je me trouve dans une grande salle de bain épurée, dont la buée provoquée par la chaleur du bain dans lequel je suis allongée brouille ma vue. Je sens un corps derrière le mien, et bientôt deux bras viennent m'enlacer...