AMNÉSIQUE 🌼

Les non-dits et les gestes qui en disent long.

Lundi matin, Mélanie se trouve dans son bureau en train de prendre des notes et de préparer les rendez-vous de son patron, mais celui-ci n'arrive pas le matin comme d'habitude. En début de soirée, elle le voit finalement arriver, l'air peu enjoué. Il lui lance un regard fulgurant.

Enzo: Dans mon bureau, tout de suite.

Mélanie se lève aussi rapidement que possible, attrape son bloc-notes, ajuste son tailleur et le suit à toute allure. Il entre, sans fermer la porte derrière lui, desserre sa cravate et jette sa mallette sur le fauteuil. Puis il se retourne et fait face à Mélanie qui est juste derrière lui.

Mélanie: Bonsoir Monsieur. Elle le regarde pendant un moment. Sans répondre, il se dirige vers son bureau et s'y installe. Vous allez bien ?

Enzo: Pourquoi me le demandez-vous, ça ne semble pas aller ? Il la regarde. Puis il ouvre son ordinateur.

Mélanie: Je ne sais pas... vous avez l'air... Elle cherche le bon mot. Pas bien.

Pendant quelques minutes, son regard reste fixé sur l'écran devant lui, comme s'il était perdu dans ses pensées. Pendant ce temps, elle reste debout face à lui, avec son bloc-notes en main. Puis il referme brusquement son ordinateur, se lève et se dirige vers elle. Il s'arrête, hésite, puis s'approche d'elle.

Enzo: Et si éventuellement je ne vais pas bien. Que ferez-vous ?

Il est si proche d'elle qu'elle a du mal à respirer. Son souffle devient court et lent. Elle sait qu'elle devrait reculer, mais elle n'y parvient pas.

Mélanie: Je... elle avale sa salive et se reprend. Écoutez, désolée, c'est juste que j'ai cru que vous n'alliez pas bien. Je voulais juste savoir si... je pouvais faire quelque chose.

Enzo: Mélanie. Il lui relève le menton de telle manière que leurs regards se croisent. Même si tu le voulais, tu ne pourrais pas m'aider.

Mélanie: Très bien. Dans ce cas, je vous envoie vos rendez-vous que j'ai dû reporter pour demain, étant donné l'état dans lequel vous...

Il l'interrompt en l'embrassant avec douceur. Leurs lèvres se rencontrent dans un baiser lent et sensuel. Cependant, elle le repousse, lui demandant de ne pas faire cela. Elle se retourne pour partir, mais il l'attrape par le bras et la ramène contre lui. Leurs regards se croisent, celui d'Enzo reflète à la fois le désir et la tristesse. Il l'embrasse de nouveau, cette fois avec passion et fougue. Incapable de se retenir, elle répond à son baiser, mais se raidit par la suite.

Mélanie: Que faites-vous exactement ? Trouvez-vous cela amusant ? Pensez-vous que c'est un jeu où vous pouvez faire ce que vous voulez ?

Elle ne sait pas contre qui elle devrait être en colère. Devrait-elle être en colère contre lui, qui pense pouvoir la contrôler, ou contre elle-même, pour lui avoir permis de le faire ? Dans un état de fureur, elle quitte son bureau.

Enzo: Mélanie! Crie-t-il, mais elle ne s'arrête pas pour autant. Elle se rend dans son bureau, prend toutes ses affaires et sort. Il se tient debout devant la porte de son bureau.

Mélanie: Poussez-vous!

Enzo: Laissez-moi vous expliquer.

Mélanie: Je prends ma soirée. Je vous enverrai les documents par e-mail.

Elle l'ignore, le pousse violemment et se dirige vers l'ascenseur. Elle appuie rapidement sur le bouton du parking. Son visage apparaît juste au moment où les portes se referment. Elle arrive au parking et se dirige à grandes enjambées vers sa voiture. Le garage est peu éclairé et elle est furieuse. Elle entend la porte de l'escalier s'ouvrir. Enzo en sort enragé.