Les mains tremblantes, Hermione s'approcha de la fenêtre pour récupérer le courrier que lui amenait l'oiseau. Elle avait hâte d'ouvrir cette lettre et pourtant son contenu l'inquiétait plus qu'elle ne l'aurait voulu. Connaissant la sorcière noire il n'y aurait pas de juste milieu. Les mots écrits dans l'élégante calligraphie noire marqueraient soit un renouveau, soit une fin tragique.Elle défit le cachet, ouvrit l'enveloppe puis déplia lentement la lettre, redoutant par avance ce qu'elle allait découvrir. Ses sourcils se froncèrent lorsqu'elle ne vit qu'une poignée de mots couchée sur le papier.
"Tu me manques Saleté."
Rien d'autre ne figurait sur le papier, pas même une signature. Hermione ne se douta alors pas un seul instant qu'il avait fallut de longues heures à la sorcière noire pour lui écrire cette unique phrase...
Bellatrix avait passé une bonne partie de sa journée à essayer d'écrire la lettre parfaite. Celle qui refléterait tout ce qu'elle éprouvait pour Hermione. Seulement elle n'était certainement pas la plus douée quand elle devait parler de ses sentiments. Alors elle avait enchaîné les essais, écrit toujours un peu plus de mots, allant jusqu'à vider plusieurs pots d'encre pour grimer un nombre incalculable de feuilles. La sorcière noire était même allée jusqu'à écrire sur l'une des lettres les trois mots interdits, les trois mots que la fille lui avait déjà dit à de nombreuses reprises, les trois mots qui n'étaient jamais parvenus à s'extirper de sa bouche. Cependant elle s'était vite ravisée et n'avait pas tardé à froisser le morceau de papier compromettant pour l'envoyer valser à l'autre bout de la pièce. Lassée par cette écriture répétée et agacée d'elle-même, Bellatrix avait fini par écrire cette simple phrase qui n'exprimait pas le dixième de ce qu'elle aurait souhaité avouer à Hermione. Espérant secrètement que cela suffise à la fille, que cela soit suffisant à la faire revenir.
La jeune femme caressa du bout des doigts les mots inscrits à l'encre noir. Les yeux humides et un sourire aux lèvres, cette simple phrase lui suffisait. Cette lettre bien brève, trop brève, avait le mérite de s'apparenter davantage à un renouveau plutôt qu'à une fin tragique, et elle se contentait de cela. Après tout, même si elle avait rêvé d'une déclaration d'amour écrite de la main de la femme, elle n'attendait véritablement de Bellatrix qu'un simple pas vers elle, un simple signe pour lui dire que tout n'était pas fini. Alors Hermione alla ranger cette lettre avec les quelques autres que la femme lui avait envoyé au cours de l'année et qu'elle gardait précieusement, représentants un véritable trésor à ses yeux.
La Gryffondor se dirigea ensuite vers son bureau pour s'appliquer à rédiger une réponse pour la sorcière noire dont le hibou attendait encore, perché sur le rebord de la fenêtre.
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Elle était assise face à la cheminée, un verre de whisky dans une main, une feuille de papier dans l'autre. Elle lisait, ou plutôt relisait ses propres mots avant de jeter la lettre dans les flammes du foyer. Cela faisait bien une dizaine de fois qu'elle répétait ce processus, lisant les brouillons qu'elle n'avait pas voulu, ou du moins pas osé envoyer à la fille, pour finir par les condamner à une lente combustion dans le feu de cheminée.
Son élan de pyromanie visant à effacer toutes preuves de ses sentiments fut stoppé lorsque son hibou, Tenebris, se glissa par l'ouverture de la fenêtre entrouverte pour venir déposer une lettre sur ses genoux.
Avant d'oser toucher au courrier, Bellatrix prit une dernière gorgée de whisky, puisant du liquide ambré le courage nécessaire pour affronter les mots d'Hermione. Après avoir déposé le verre en cristal sur le sol, elle ouvrit l'enveloppe et déplia délicatement le papier.
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Une étoile perdue dans les ténèbres
FanfictionSeptembre 1997, les ténèbres sèment la terreur sur tout le Royaume-Uni, une nouvelle guerre des sorciers menace de s'abattre. Hermione Granger, accompagnée de ses amis de toujours, s'apprête à entamer sa septième et dernière année à Poudlard. L'obje...