CHAPITRE 2.3

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CHAPITRE 2
Partie 3


   — Allô ?

   Elena me demande à nouveau où j'en suis, je lui explique que je ne vais plus tarder, car nous sommes sortis du cabinet vétérinaire. Quelque chose semble la tracasser.

   — Qu'est-ce qui ne va pas ?

   Je me disais aussi, c'était trop beau pour que ce soit réel...

   Elle me demande ce que va devenir la chienne. Je lui explique que, bien évidemment, je vais la garder, qu'il m'est impossible de la laisser à la fourrière. Qui sait ce qu'elle deviendra ensuite ?

   — Tu sais bien que je suis allergique aux poils de chien, s'inquiète Elena dans mon téléphone. Dans un appartement en plus... non Nora, je suis désolée, c'est trop compliqué. Il est grand comment ce chien ? Et puis Kenan n'aime vraiment pas les chiens. Tu le connais, il va être furieux.

   Je l'écoute s'emporter pendant que je tente de trouver les mots pour la calmer, mais rien ne vient. Je ne peux pas abandonner cette chienne sous prétexte que je dois passer une semaine chez une amie qui ne veut pas de ce chien. Il faut que je rentre chez moi, tant pis pour les retrouvailles. Elles se feront un autre jour.

   — Écoute Elena, calme-toi. Je comprends très bien que c'est délicat pour toi, mais je ne peux pas abandonner cette chienne, tu sais comment je suis. Elle a vécu tellement d'horreurs. Il est préférable que je rentre, je reviendrai bientôt et nous pourrons profiter de notre semaine.

   — Non s'il te plaît, m'implore Elena.

   — Ça ne va pas ?

   — S'il te plaît, il faut que tu viennes. Je sais que si tu pars, tu ne reviendras jamais. Ça fait des années que j'attends que tu viennes me voir. S'il te plaît, me dit-elle à nouveau et j'ai l'impression qu'elle est au bord des larmes. J'ai besoin de cette semaine avec toi Nora.

   Quelque chose ne va pas. Elle qui, d'ordinaire, est toujours rayonnante et positive, je sens dans sa voix que ça ne va pas.

   Je cherche les mots pour lui faire comprendre que le futur de cette chienne est entre mes mains et qu'il faut que je réfléchisse aux options que j'ai. Mes mains triturent nerveusement mes lèvres dans l'espoir que les mots sortiront plus facilement de ma bouche, mais ce n'est pas le cas.

Le jeune homme dont j'avais complètement oublié la présence me saisit délicatement le bras pour que j'arrête de me torturer. Je lui jette un regard d'incompréhension. Ne se rend-il pas compte que je suis face à un dilemme douloureux ?

Il ressent ma frustration et se passe une main dans les cheveux, visiblement lui aussi est préoccupé par la situation. Je dois le déranger avec mes histoires, il a sûrement d'autres choses à faire.

— Elena, je ne sais pas quoi te...

Le téléphone m'est retiré des mains avant que je puisse terminer ma phrase.

C'est une manie chez lui de me retirer les choses des mains. Je le regarde à nouveau d'un air interrogateur. Il colle le téléphone contre son oreille et dit :

— C'est bon, elle arrive.

Il raccroche et me rend le téléphone.

— Pourquoi as-tu fait ça ?

— Je vais le garder ton chien, lance-t-il en regardant Chance qui ne cesse de faire des allez-retour entre nous deux, dans l'espoir d'obtenir une caresse.

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