NOTRE CHANCE

CHAPITRE 3.1

CHAPITRE 3
Partie 1

   — Salut Ahmed, lance Teddy au chauffeur, lorsque nous montons dans sa BMW noire.

   — Bonjour monsieur Dy, comment allez-vous ?

   — Ça peut aller. Tu peux nous déposer à la maison ?

   — Pas de problème.

   — À la maison ? Je croyais que nous allions faire des courses.

   — Je t'expliquerai quand nous serons arrivés. Ça ne prendra pas longtemps.

   Chance est autorisée à s'installer à l'arrière, à mes côtés, tandis que Teddy monte à l'avant. Quel chauffeur accepterait de faire monter un chien à l'arrière de sa voiture ? Ce n'est pas n'importe quelle voiture en plus. Celle-là semble réservée à une certaine catégorie de clients privilégiés.

   La voiture s'arrête devant un ensemble de bâtiments blancs, tous identiques, étirés sur des dizaines d'étages.

   Tous les bâtiments sont répartis autour d'un magnifique jardin, des enfants jouent au ballon pendant qu'un homme promène son chien. Cet endroit est beau, à l'écart du bruit de la ville. Je comprends que l'on puisse s'y sentir bien et en sécurité, quoiqu'un peu oppressé par moment. C'est mon côté anxieux qui me faire dire ça, mais à l'instant, ce n'est pas ce que je ressens.

   — Je vais te faire visiter, comme ça tu verras où Chance va vivre ces prochains jours.

   — Il y a un parc où tu pourras la promener, c'est super.

   — Oui, il y en a un encore plus grand derrière, elle pourra courir. Tu crois qu'il faut lui acheter une balle ?

   — Oui, c'est une bonne idée.

   Je lui souris, impressionnée de la manière dont il s'implique.

   — Il y a une grande surface juste de l'autre côté du bloc, mais je ne vais pas pouvoir venir avec toi.

   Il semble désolé.

   — Pourquoi ?

   — Je préfère ne pas y aller, c'est tout. Ce serait trop compliqué. Fais-moi confiance, c'est mieux comme ça.

   — Je ne comprends pas trop pourquoi ça te dérange de m'accompagner, mais si c'est une question d'argent, tu n'as pas à t'inquiéter. J'ai décidé de la garder donc c'est moi qui prendrais tout en charge.

   — Ce n'est pas une question d'argent, crois-moi. C'est juste plus simple pour tout le monde.

   — Bon... comme tu veux.

   — Pour me faire pardonner, je vais faire à manger, ça te dit ? demande-t-il en me souriant.

   Je hoche la tête, sceptique.

   — Je n'ai pas mangé depuis ce matin.

   — Alors on fait comme ça. Tu veux monter maintenant ?

   — Autant que j'aille faire les courses tout de suite. Tu la prends avec toi ?

   Je lui tends la laisse.

   — Mon bâtiment c'est le C, il y aura sûrement des gars en bas pour t'ouvrir, je vais les prévenir que tu vas arriver. Après, tu montes au deuxième, deuxième porte à gauche. Ça ira ?

   — Je pense que je vais pouvoir me débrouiller.

   — OK alors à toute, dit-il simplement en s'éloignant.