CHAPITRE 6.1

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CHAPITRE 6
Partie 1

   La sonnerie de mon téléphone me sort de mes rêves. Encore hantée par ce regard ambré et ces cheveux fous, récurrents depuis quelques nuits, je cherche mon portable à tâtons. Le visage d'Ulysse apparaît devant moi et je m'empresse de décrocher.

   — Que me vaut cet appel si matinal ?

   — Je ne savais pas que dix heures c'était encore le matin pour toi.

   — Dix heures, mince !

   — C'est bien ce que je me disais. Tu t'amuses tant que ça sur la capitale ?

   — Même pas. Nous sommes restées parler pendant pas mal de temps, j'avais besoin de récupérer, je suppose.

   — Tu es sûre qu'il n'y a pas autre chose ?

   — Oui, pourquoi ?

   — Pas un seul message, aucun appel hier. Jeane et moi commencions à nous inquiéter un peu.

   — Il s'est passé quelque chose avec les chevaux ?

   — Non, tout va bien, mais il s'est définitivement passé quelque chose avec toi pour que tu oublies de t'inquiéter pour rien.

   — Très drôle. Non, vraiment, tout va bien.

   — Tant mieux. Jeane m'a forcé à appeler pour être sûr que tout était OK.

   — C'est vraiment trop mignon de votre part, mais zéro raison de s'inquiéter de mon côté. Et vous ? Raconte.

   — Tout va bien aussi. Nous avons amené le troupeau près du ruisseau hier après-midi parce qu'ils avaient trop chaud.

   — J'aurais tellement aimé voir ça !

   — Tu ne devineras jamais qui s'est baigné.

   — Qui ?

   — Tellyn.

   — Impossible...

   — Je te promets.

   — D'ordinaire, une simple flaque d'eau le fait sauter au plafond.

   — C'est ce que Jeane m'a dit, mais j'ai filmé tout ça, tu verras, c'était incroyable.

   — Merci Ulysse. Tu sais que je n'aurai jamais confié mes chevaux à quelqu'un d'autre que vous ?

   — Je sais bien, tu n'as personne d'autre de toute façon.

   — Ce n'est pas faux. Bon allez, il va falloir que je me lève.

   — Je ne te retiens pas plus longtemps, profite bien des derniers jours avec Elena et fais-lui un gros bisou pour nous.

   — Je n'y manquerai pas !

   Juste après avoir raccroché, je remarque un nouveau message.

« Je vais devoir passer une bonne partie de l'après-midi à la salle de concert. Nous pouvons manger ensemble ce midi et après je peux te laisser Chance si tu veux passer du temps avec elle. Dis-moi si c'est OK pour toi quand tu verras ce message. Teddy. »

   Il m'a envoyé ce message tôt ce matin et je regrette instantanément d'avoir traîné tant que ça. Il est peut-être déjà trop tard pour le rejoindre à temps pour le déjeuner.

Je tombe sur Kenan en sortant de la salle de bain.

   — Alors, ça va mieux ?

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