- AAAAAAAH !
Dans un cri d'épouvante, Thomas se redressa brusquement dans son lit, le souffle saccadé et le visage en sueur. Malgré ses mains tremblantes et ses vifs frissons, il rabattit sa couverture d'un geste sec sur le côté puis essaya d'allumer au mieux sa bougie sur la table de chevet. Son cœur battait la chamade, tous ses sens étaient en alerte. Une fois la petite flamme apparue, l'archer scruta avec crainte les moindres recoins de sa chambre avant de soupirer de soulagement. Il n'y avait rien, ce n'était qu'un énième cauchemar... Thomas se laissa lourdement retomber contre le matelas et passa une main sous sa frange qu'il décala sur le côté afin d'avoir moins chaud. Ces images le suivraient donc toute sa vie ? Il revoyait ce feu de camp au-dessus duquel cuisait de la viande, une odeur si banale et qui pourtant l'avait marqué à vie. Autour, il n'y avait personne, comme si l'endroit venait tout juste d'être abandonné.
Et après cela, une quinzaine de bokoblins avaient surgi.
Quelqu'un frappa à la porte et fit sursauter Thomas, encore en état de choc. Il se leva avec hésitation puis alla ouvrir à son camarade plus âgé. Léon se grattait la poitrine et se montrait manifestement fatigué.
- Ça va pas, Thom's ? lui demanda-t-il d'une voix enrouée à cause de cette nuit de sommeil. Je t'ai entendu crier.
- Ce n'était qu'un cauchemar, rien de plus.
Il devait être cinq ou six heures du matin, peu de personnes avaient commencé leur journée de travail.
- Oh, d'accord, bailla Léon qui fit volteface et retourna dans sa chambre sans s'inquiéter plus.
Le visage de Thomas se rembrunit puis il ferma la porte après s'être assuré que personne ne rôdait dans les parages. Même quatre ans après, il ne s'était jamais remis de ce guet-apens. Un traumatisme de ce genre lui resterait sans doute à vie. Pour le reste de la nuit, l'Hylien ne parvint pas à retrouver l'envie de dormir.
oOo
Environ deux heures plus tard, ce fut Link qui émergea de son sommeil à cause d'un poids sur son épaule. Grâce aux faibles rayons lumineux filtrés par les rideaux, il constata que ce n'était que Zelda qui avait posé sa tête contre lui. Tous deux avaient dormi ensemble dans la chambre princière, non pas pour passer une nuit romantique, loin de là, mais pour se rassurer par leur présence mutuelle. À cause des récents événements, et notamment de ce qu'avait subi Pahya, leurs liens ne faisaient que se renforcer et ils avaient encore moins envie de se séparer.
- Ton cœur bat rapidement, murmura la jeune femme qui gardait les yeux fermés.
Link lui jeta un coup d'œil rapide puis observa le plafond sans oser bouger.
- Je n'ai pas l'habitude de partager ma couche...
Cela fit sourire la princesse, d'autant plus car elle se trouvait dans le même cas. Elle appréciait la chaleur prodiguée par Link tout comme celui-ci était conforté par sa présence. Zelda posa une main sur son torse puis entrouvrit les yeux.
- Je me sens encore coupable de ce qui est arrivé à Pahya, avoua-t-elle soudainement. J'ai eu du mal à m'endormir à cause de ça.
Link fit glisser sa tête sur le côté jusqu'à ce qu'elle soit contre celle de sa fiancée. Un silence s'installa dans la pièce, sans doute car Link cherchait les mots qu'il voulait employer avec justesse. Il avait l'impression que rassurer n'avait jamais été son fort bien que le chevalier s'efforçait d'aider les autres.
- Pahya s'en sortira, assura-t-il à mi-voix. Nous devons attendre qu'elle revienne à elle pour déterminer s'il y aura des séquelles ou non. Grâce aux soins des Sheikahs, les dommages internes pourront être soignés.
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Les ruines des tourments
FanfictionHyrule est libérée de l'emprise de Ganon, le Fléau. Link et Zelda se retrouvent enfin après cent ans de séparation et doivent à présent veiller à la reconstruction du royaume afin de lui redonner sa beauté et sa puissance d'antan. Malgré la récipro...