09 : RENAISSANCE

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09










Un mort n'est pas forcément mort,
Il est mort seulement pour ceux qui pensent qu'il est mort

Dimanche 07 Juillet

~ Nassreen ~

Après avoir quitté la cave, on monta au salon où je m'assis sur un fauteuil en cuir très confortable. Béatrice se retira à la cuisine après avoir posé le paquet sur la table. On l'avait enfin retrouvé.
Je regardais le paquet du coin de l'œil, comme si c'était un objet dangereux prêt à bouger et me sauter au visage. Ou bien de se volatiliser comme par magie.

Le boîtier noir était légèrement recouvert d'une très fine couche de poussière, à peine visible. Je regardais mes mains. Elles étaient comme je le pensais. Toutes sales.
Je me levai et me dirigeai à mon tour vers la cuisine. Je vis Béatrice qui préparait un plateau de thé.

— Je peux t'aider si tu veux, lui proposai-je.

— Volontiers !

Je me lavai les mains avant d'y aller. Elle alla chercher des sachets de thé dans le tiroir.

— Je suis désolé pour votre fils.

—  .  .  .

— Si je peux faire autre chose, n'hésitez pas à me le demander.

— Allons juste visionner la bande. Je pourrais savoir qui a pris mon fils.

— Allons-y, ne perdons pas de temps.

Elle me fit signe de la suivre. Ce que je fis après avoir pris le plateau.

















On fit une avance rapide sur la vidéo que l'on visionnait sur la télévision. On ralentit l'avance rapide dans les environs de 16 h 30. Désormais, il fallait avoir l'œil attentif.
L'école ne se trouvait certes pas dans les environs du bar, mais il ne fallait pas prendre le risque de le louper.
Je vis le cadran sur l'écran.

16 h 53...

Tout ce que l'on voyait pour l'instant, c'étaient des passants ordinaires, des clients du bar qui rentraient ou en sortaient. On s'arrêtait tout de même quelques fois durant notre minutieuse observation à chaque fois qu'un adulte tenait à sa main un enfant, mais jusqu'ici rien à signaler.

17 h 08...

Toujours rien.

17 h 27...

Je commençais à perdre patience. On aurait dit que les minutes passaient comme des heures. Un mal de tête me prit à force de rester ainsi à fixer l'écran. Je tournai la tête en direction de Béatrice. Elle, elle était très concentrée dans sa tâche et n'avait pas du tout quitter l'écran des yeux.

— Regarde ! m'interpella-t-elle en sursautant.

Je me tournai brusquement vers la télé et je le remarquai alors. C'était bien lui. Il n'avait pas l'air de se presser le moins du monde, il ne fallait pas qu'il attire l'attention.
Il s'approcha d'une voiture garée là, ouvrit les portières et fit rentrer mon fils à l'intérieur. Lui, alla de l'autre côté et démarra la voiture puis partit sans ménagement. On avait pu apercevoir son visage et on avait même pu avoir sa plaque d'immatriculation. Il ne restait plus qu'à le coincer.
Je tournai ma tête en direction de Béatrice et je la vis porter sa main à sa bouche.

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