35 : NASH WILLIAM STONE

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Comment t'oublier...

Lundi 29 Juillet

~ Kyle ~

12 h 07

— On fait quoi maintenant, soupirais-je.

— Je ne sais pas trop, répondit Nash. Pour le moment, on n'a pas trop le choix, on doit les suivre et réfléchir en chemin.

La voiture que nos guides avaient empruntée n'était séparée de nous que de deux automobiles. Ça n'allait pas être si simple de se sortir de là sans qu'ils ne s'en aperçoivent. Ils nous surveillaient de là où ils étaient.

— On a bien fait de ne pas réagir sur le moment, ils nous auraient descendus sur le champ je suppose. Je ne sais pas ce qu'ils cherchent à faire en nous appâtant ainsi, on verra bien...

Les hommes rencontrés précédemment au golf étaient en réalité des imposteurs, ils n'avaient pas réagi convenablement comme c'était prévu. De quelle manière avaient-ils su pour notre rendez-vous ? On ne savait pas encore.

— Le problème... avança Nash. C'est que si on arrive dans leur zone, on est archi mort. Il faut qu'on trouve un moyen de se barrer avant qu'on arrive là-bas.

— Que je réfléchisse un peu, lui déclarais-je en me grattant nerveusement la tête.

Pourquoi les autres nous ont toujours pas contactés ? Vu l'heure, ils devraient se douter de quelque chose non ? Mais qu'est-ce qui se passe bon sang ?!

— Je peux me permettre ? demanda Nash avant de connecter son mobile à la voiture. Il pianota l'écran tactile puis lança la lecture d'un morceau Fuck Tha Police.

Apparemment, ça l'aidait à réfléchir, cela faisait le rangement dans sa tête. Moi, au contraire, ça ne m'aidait pas, ça ne faisait que mettre des parasites dans mon esprit, mais je décidais de passer outre, de souffler, me concentrer sur ma conduite et le laisser trouver sa solution propre. Pas le temps de s'emmerder en temps de guerre.
Nash pendant ce temps ferma les yeux et appuya sa tête contre le repose-tête du siège, se concentrant pendant que je conduisais, NWA l'accompagnant dans ses réflexions.

Les routes s'élargissaient, amorçant notre entrée dans l'autoroute. Si on quitte la ville, la mission sera d'autant plus galère, nous n'aurons aucun allié car chaque personne pourrait nous être ennemis.
Je comprenais mieux pourquoi ils ne nous avaient pas flingués. Chacun règne sur son territoire, venir liquider des ennemis dans un autre camp, c'est déstabiliser l'équilibre primordial. Ils sont peut-être puissants, mais provoquer une guerre par faute d'inadvertance ce n'est pas bon pour les affaires.
Nash ouvrit enfin les yeux et ricana en avouant n'avoir trouvé aucune solution.

— J'ai Smith, dit-il en sortant un glock du tiroir. Et Wesson en sortant un deuxième. J'vais m'les faire.

— Tu n'es pas sérieux ! l'engueulais-je à la seconde. Smith n'est même pas en état de se battre avec ton épaule éclatée.

— Wesson fera donc l'affaire.

— Pas envie de me prendre une balle perdue... T'as intérêt à ne pas déconner ou je t'embroche par un deuxième trou du cul ! T'as capté !?

— Assure la conduite, soupira-t-il. Moi, j'assure le reste... Vas-y accélère qu'on les rattrape. Ça sera quitte ou double.

Il avait raison d'un côté, plus on attendait et plus on s'éloignait de la zone verte. Nous étions entre guillemets des poules aux œufs d'or pour les deux parties. Chacun voulant nous mettre la main dessus. J'accélérais donc, écourtant la distance entre les deux véhicules encore et encore jusqu'à arriver à leur niveau. Les deux portières face à face, roulant à plus de 100 km/h.

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